Une partie de la droite vent debout contre la réforme de l'IVG

mardi 21 janvier 2014

Les députés ont entamé lundi 20 janvier l'examen du projet de loi sur l'égalité hommes-femmes. Au-delà du projet en lui-même, un amendement socialiste suscite la controverse. Il prévoit de remplacer  la notion de « situation de détresse », inscrite dans la loi Veil de 1975 pour justifier une interruption volontaire de grossesse (IVG), par l'unique volonté de la femme enceinte à ne pas poursuivre sa grossesse.

Déjà, le débat déborde des rangs de l'hémicycle : dimanche, 16.000 personnes selon la police, 40.000 selon les organisateurs, ont manifesté dans les rues de Paris contre une tentative de « banaliser totalement » l'IVG. «Il y a encore aujourd'hui dans notre pays des gens qui n'admettent toujours pas que les femmes aient la liberté de disposer de leurs corps », a dénoncé Najat Vallaud-Belkacem lundi matin sur RTL, défendant la liberté des femmes de « choisir si elles veulent mener à terme une grossesse ». « Cette autonomie de choix, c'est extrêmement important de la réaffirmer à un moment où l'on voit bien autour de nous que les tentations de régression en matière d'IVG sont très présentes », a souligné la ministre des Droits des femmes.

15 députés UMP proposent le déremboursement de l'IVG

Moins d'un an après le mariage pour tous, un nouveau débat de société couve. Et, comme l'année dernière, la droite s'enflamme. « C’est malin de la part de la gauche. En mettant du social au cœur du débat, ils savent qu’ils nous divisent », reconnaît-on au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, selon 20minutes.fr.

Ainsi, 15 députés UMP ont déposé un amendement à la loi sur l’égalité hommes-femmes. « Si la notion de détresse est supprimée dans la définition de l’interruption volontaire de grossesse, les conditions de remboursement de l’acte par la sécurité sociale ne sont plus remplies », estiment les parlementaires, reprenant à leur compte une proposition de... Marine Le Pen lors de son programme présidentiel de 2012. Lundi, sur France Info, la présidente du Front national a d'ailleurs fustigé une « banalisation totale » de l'IVG.

« Une boîte de Pandore »

« Le gouvernement fait une faute morale et politique. Faute morale car il risque de 'banaliser' l'avortement qui, selon les termes de Simone Veil, devait rester 'l'exception'. Faute politique, car il prend le risque de diviser, une fois encore, les Français « , a critiqué sur son blog François Fillon. Invité de France Inter, Jean-Louis Borloo a, pour sa part, évoqué « un risque d'ouvrir une boîte de Pandore ». « Très franchement, je n'aurais pas rouvert le débat aujourd'hui », a ajouté le président de l'UDI.

Selon l'Institut national d'études démographiques (INED), 222.500 IVG ont été réalisées en France en 2011, dont 209.300 en métropole.

Sylvain Chazot

Pour en savoir plus:

L'IVG en cinq questions (Le Monde)

 

 

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