Réforme de droit du sol : l’UMP divisé, les Français plutôt pour

mardi 29 octobre 2013
AP

Le chef de l'UMP Jean-François Copé fait encore parler de lui et génère un fronde au sein de la classe politique française. Sa proposition faite mardi en plein tourbillon de “l'affaire Leonarda”, de rédiger une proposition de loi visant à supprimer l'acquisition automatique de la nationalité française pour les enfants nés en France n'a laissé personne indifférent, à droite comme à gauche.

Les élus socialistes, eux, l’accusent de flirter avec le Front national et de courir après son électorat. « La France dont semble rêver Jean-François Copé, qui est une France recroquevillée sur elle-même, une France étriquée (...) n’est pas la France dont nous rêvons, nous, et que nous sommes en train de construire », a affirmé, acerbe, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. «  Ce n’est pas parce que l’UMP, à force de se regarder dans le miroir que lui tend le Front national, ne sait plus qui elle est, ce qu’elle pense et en quoi elle croit, qu’elle doit se croire autorisée à faire de sa crise idéologique, une crise nationale, et à confondre sa crise d’identité partisane avec une crise d’identité nationale », ajoutait-elle enfin. Dans les rangs du FN, les critiques sont tout aussi virulentes. « Tout le monde a bien compris qu’il s’agissait là d’une manoeuvre électoraliste et politicienne », a déclaré Marine Le Pen.


Au sein même de l'UMP, plusieurs responsables ont également exprimé  des avis divergents, parmi lesquels l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy, Yves Guaino. « Je refuse la remise en cause du droit du sol », a t-il déclaré avant de rappeler que cette disposition faisait partie de la culture française. Luc Chatel, vice-président de l'UMP, a quant à lui soutenu l'initiative de son président, se défendant de faire le jeu de l'extrême droite. «  Sur l’immigration, j’entends depuis hier que l’UMP courrait après le Front national ; l’UMP, elle fait comme toutes les grandes formations politiques dans les pays développés, elle réfléchit à ce qui est le sujet majeur du XXIe siècle », a t-il affirmé.


Contre toute attente, la proposition faite par Jean-François Copé rencontre un large soutient des Français. Selon une étude réalisée pour Le Parisien-Aujourd'hui en France et iTELE, 72% des Français estiment qu'il faut en effet réformer les règles de l'immigration même s'ils jugent la réforme du droit du sol particulièrement électoraliste. Malgré ce soutien, Jean-François Copé demeure empêtré dans l'impopularité puisqu'à la question posée par un sondage BVA publié dimanche : "Avez-vous une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise opinion de Jean-François Copé", les Français ont répondu "une mauvaise opinion" à 73%. Pendant ce temps, l'actuel ministre de l'Intérieur Manuel Valls semble jouir d'un important soutien des militants UMP puisque 50% d'entre eux soutiendraient sa nomination si un nouveau Premier ministre socialiste était recquis.
 

Mathilde Leleu



Pour en savoir plus :
Droit du sol : le projet de Copé agite l'UMP (LesEchos.fr)


Les Français se disent pour une réforme de l'immigration (Franceinter.fr)

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