Produits du quotidien : les femmes paient le prix de la « taxe rose »

vendredi 21 novembre 2014

Au quotidien, les femmes paient plus cher que les hommes pour des produits ou des services similaires. C’est ce qu’appellent les féministes « Taxe rose », « Woman tax » ou encore « marketing genré ». Afin de mettre en lumière cette discrimination, le collectif féministe des Georgette Sand, a crée le Tumblr « Woman tax » répertoriant, photos à l’appui, des différences de prix entre des produits vendus en grandes surfaces, pharmacies ou encore sur internet. Une «injustice» à laquelle veut s'attaquer la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, qui a reçu le collectif. Elle a part ailleurs annoncé que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes va être mandatée pour analyser le phénomène devenant polémique.

Les enseignes profitent que les produits d’hygiène pour femmes et ceux pour hommes soient dans des rayons différents pour appliquer des tarifs différenciés. Dans son Tumblr, le collectif donne de nombreux exemples indéniables : les femmes payent 1€80 pour 5 rasoirs jetables Monoprix alors que les hommes payent 1€72 pour 10 rasoirs avec les mêmes caractéristiques. Si la différence n’est pas flagrante, elle l’est chez les artisans et petits commerçants. Chez un coiffeur par exemple, le shampoing-coupe-brush homme est à 8 € et à 13 € pour les femmes. Et du côté des jouets pour enfants, même constat : une boite de jeu de construction de même marque et contenant des pièces identiques à celle destinée aux garçons coûte 6,60€ de plus pour les filles.


« C'est une taxe femme, une taxe rose... Tous les gens à qui on met les exemples sous le nez sont sidérés. Ils nous disent : Je n'y avais jamais pensé, mais bon sang, c'est vrai », souligne Géraldine Franck, la première à avoir dégainé son appareil photo dans les rayons. Le collectif dénonce les objectifs du marketing genré : « En segmentant le marché entre filles et garçons il véhicule des stéréotypes, pousse à la surconsommation et inflige une taxation spécifique aux femmes. » Selon le Tumblr : « La pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’en France les femmes gagnent 27% de moins que les hommes, occupent 82% des emplois à temps partiel (50% des salarié-e-s à temps partiel touchent moins de 850€ nets par mois) ; qu’aujourd’hui encore, la retraite des femmes est inférieure de 42% à celle des hommes. »

Une étude du magazine américain Forbes chiffre à 1 100 euros par an, aux Etats-Unis, le montant de la « woman Tax ». La pétition lancée par le collectif à l’adresse de l’enseigne Monoprix a déjà recueilli plus de 40 000 signatures.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

Quand le collectif Georgette Sand tacle la taxe rose : le communiqué de presse (Georgette Sand)

Woman Tax (Tumblr du collectif)

Les femmes paient plus cher que les hommes certains produits du quotidien (France TV info)

Monoprix : Stop aux produits plus chers pour les femmes ! (change.org)

 

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