Marseille : Valls et Gaudin se renvoient la balle

mercredi 21 août 2013

« M. Valls devrait savoir que c’est à l’Etat d’assurer la sécurité des personnes et des biens, et pas à la police municipale dédiée à d’autres missions » s’est défendu Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, dans un communiqué. Il s’agit là de sa réponse aux propos sévères tenus par le ministre de l’Intérieur à l’égard de sa politique sur le dossier de l’insécurité. 
Cet échange de propos intervient aux lendemains d’un nouvel assassinat dans la cité phocéenne, qui porte à 13 le nombre de victimes de règlements de compte depuis le 1er janvier.


En déplacement à Marseille mardi, aux côtés du Premier ministre, Manuel Valls a en effet explicitement mis en cause le maire UMP de la ville en lançant : « Qu’a fait le maire de Marseille ? » Sur RMC/BFM-TV, Manuel Valls n’avait pas épargné l’édile : « Marseille est une ville qui a été abandonnée pendant des années, par l’Etat comme par les collectivités territoriales de Marseille, et notamment la municipalité (…) Il a fallu que ce gouvernement se mette en place et que je mette le paquet sur Marseille(…) pour que Jean-Claude Gaudin décide enfin d’un plan de vidéoprotection pour toute la ville (seul le centre-ville était concerné) et décide, progressivement, de mettre en place une police municipale qui n’existait pas. »


En réponse, le maire a dénoncé un « exercice médiatique » avant d’ajouter : « Les nombreuses visites de Manuel Valls ne peuvent pas faire oublier la faiblesse des effectifs de la police nationale, surtout quand on les compare à ceux d’autres grandes villes de France. »


En réalité, Manuel Valls n’est pas le premier à faire un constat d’échec : avant lui, Brice Hortefeux puis Claude Guéant se sont aussi cassées les dents sur le dossier de l’insécurité à Marseille, dont ils avaient comme lui, fait une priorité. Le ministre a semble-t-il préféré jouer la carte du réalisme, évoquant « une situation gangrénée qui demande du temps et des moyens ». Il a néanmoins tenu à rassurer, martelant : « L’Etat ne laisse pas tomber Marseille » et promettant « des moyens supplémentaires à la police judiciaire (…) pour aller au cœur des trafics de drogue ».
Et du courage politique, il va en falloir. Marseille, ville la plus criminogène de France, est aussi l’une des plus pauvres du pays.

Léa Maltais


Pour en savoir plus :


Manuel Valls met en cause Jean-Claude Gaudin (BFMTV)

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