Manuel Valls balaie les critiques de la droite

mercredi 24 juillet 2013
AP

Manuel Valls n’est pas content. Le ténébreux ministre de l’intérieur a remis vertement les pendules à l’heure avec la droite à la suite des incidents violents qui ont secoué la ville de Trappes dans les Yvelines. Après une nuit de vendredi agitée dans la cité, celle de samedi à dimanche a été marquée elle aussi, par des incidents mais de moindre intensité en raison de l’important  dispositif policier déployé autour du commissariat. Au tableau de chasse des émeutiers : une vingtaine de voitures brulées, dont une de policiers, et un automobiliste qui fonce sur les forces de l'ordre. Sans compter le mobilier urbain maltraité. Quatre nouvelles personnes ont été arrêtées. A l’origine des violences, un contrôle d’identité d’une femme portant le voile intégrale, interdit depuis 2011, que le mari avait tenté d’empêcher.  Placé sous contrôle judiciaire, le jeune homme de 21 ans sera jugé en septembre. Il est accusé d'avoir agressé un policier et tenté de l'étrangler pendant le contrôle de son épouse. Voilà pour les faits. Puis la politique s’en est mêlée et Jean-François Copé est monté au créneau après Brice Hortefeux et Henri Guaino, en dénonçant lundi « les messages de laxisme » envoyés selon lui, par le gouvernement.

Manuel Valls a rétorqué lundi du tac au tac aux critiques en répondant sèchement lors d’un point presse à Trappes que : « Ceux qui ont dissimulé hier ne sont pas là pour nous donner des leçons aujourd'hui. Ceux qui nous ont laissé la société dans cet état devrait aussi avoir leur examen de conscience à faire ».  Poursuivant sur cette lancée, il a affirmé : « Ce n'est pas moi qui (...) ait dissimulé tous les ans depuis 2006, 130 000 faits (de délinquance). Et c'est ce que vient d'établir une inspection de l'administration ».  L’Inspection générale de l'administration (IGA) a en effet, épinglé récemment des « dérives » dans la mesure de la délinquance, estimant que dès 2007, près de 130 000 faits par an, ont été sortis de l'outil statistique. Le rapport attribue notamment « ces anomalies » à la « politique du chiffre ».

Fort de ce rapport le ministre de l’intérieur a enchainé : « Nous, nous ne cachons rien, nous ne dissimulons rien, les problèmes nous les affrontons (...) Et moi, je veux la vérité des chiffres sur les voitures brûlées, sur les violences aux personnes, sur les violences commises à l'égard des femmes. (...) Nous changeons l'outil statistique pour avoir cette réalité ». Décidemment très remonté par ces critiques de la droite, Manuel Valls a justifié vertement son travail en tançant la droite : « Moi, je ne suis pas là pour stigmatiser, je ne suis pas là pour créer des problèmes (...). Il est là le changement. Nous ne sommes pas en train de désigner des groupes, ou monter les communautarismes. Je l'ai entendu, mais ça veut dire quoi ? Oui, il y a des individus qui se livrent à des actes, mais ici, aucune culture de l'excuse, aucune excuse vis-à-vis de ceux qui ont commis ces violences ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Incidents violents à Trappes (TF1)

L’Inspection générale de l'administration dénonce des dérives dans la mesure de la délinquance (Libération)

 

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