L’élue régionale Sandrine Rousseau milite pour le droit au suicide assisté

mardi 17 décembre 2013
Le Britannique Tony Nicklinson s'était battu pour faire changer la loi au Royaume-Uni. Il est aujourd'hui décédé. Crédit AP

Le 24 septembre, la mère de Sandrine Rousseau, Evelyne, atteinte d’un cancer en phase terminale, attrape les médicaments qu’elle a sous la main et se suicide en l’absence de son mari parti chercher Sandrine à la gare. Son agonie durera neuf heures, neuf heures pendant lesquelles sa fille et son mari la veilleront.

Une épreuve qui a donné la volonté à Sandrine Rousseau, porte-parole nationale d’Europe Ecologie-les Verts, économiste de renom et vice-présidente du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais, de se mobiliser pour réclamer une loi légalisant le suicide assisté.

« Elle voulait juste que sa souffrance s'arrête, » explique Sandrine Rousseau à la Voix du Nord et sur son blog. Rejoindre un service de soins palliatifs était hors de question, « elle savait qu’on ne la laisserait pas en finir. »

L’élue régionale témoigne pour faire avancer le débat et réclame une loi qui légalise le suicide assisté : « Au fond, c’est là ma première volonté de fille en deuil : hurler l’horreur de cette situation. Crier l’insupportable et le dénoncer. Ne plus laisser faire ça. »

Pour avoir révélé cela, elle risque une condamnation pour non-assistance à personne en danger. Elle en est consciente, et assume. Elle souhaite avant tout faire avancer les choses pour qu’un jour, le droit à une fin de vie digne soit reconnu.

La fin de vie assistée est longtemps resté un sujet tabou en France alors qu’il est légal en Suisse et qu’aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg, l’euthanasie active y est autorisée.

Cependant, le comité consultatif d’éthique (CCNE), une première fois consulté en juillet et qui avait rendu un avis défavorable à la légalisation de l’assistance au suicide ou à l’euthanasie vient de se prononcer lundi en faveur de la légalisation du suicide médicalement assisté qui « constitue [...] un droit légitime du patient en fin de vie. »  Une première victoire pour Sandrine Rousseau.

En revanche, le panel, composé de citoyens, s’oppose à l’inscription de l’euthanasie dans la loi, sauf exceptions, dans des « cas particuliers ne pouvant entrer dans le cadre du suicide assisté lorsqu’il n’existe aucune autre solution. »

Un projet de loi devrait être déposé avant l’été 2014.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Face à la mort indigne de sa mère (La Voix du Nord)

Sandra Rousseau (site officiel)

La liste des pays qui pratiquent l'euthanasie (Santé Planet)

Communiqué de presse Fin de vie (CCNE)

Euthanasie : des Français rendent leur avis (Nouvel Observateur)

 

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