Luc Chatel accuse Vincent Peillon de paraphraser Pétain

lundi 10 septembre 2012

« Effarante interview de Peillon dans le JDD: +redressement intellectuel et moral+, mot pour mot l'appel du maréchal Pétain le 25 juin 1940 ». C’est ce tweet élégant de Luc Chatel  diffusé lundi 2 septembre au matin qui a envenimé la journée. Pour se justifier du raccourci fait dans son message, l’ancien ministre de l’éducation a expliqué dans la foulée sur i-Télé : « Ce sont les propos d'une déclaration, d'un appel, du 25 juin 1940 du maréchal Pétain. Alors naturellement, j'y vois une maladresse fâcheuse ». Sans attendre, Vincent Peillon a rétorqué sur France Inter : «Je ne sais pas quoi vous dire, je suis un peu désolé qu'il ait fait ça, pour lui... Toute ma tradition est le Conseil national de la Résistance », avant d’ajouter blasé : « C'est approximatif, excessif, ça n'a pas d'importance ». Qu’en est-il du fameux appel du maréchal Petain ? Il y annonçait les conditions drastiques de l’armistice du 22 juin 1940 imposée par les allemands en ces mots : « Notre défaite est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord, je vous convie ».

Resserrant sa garde autour du ministre, le PS est intervenu à son tour via son porte parole, David Assouline, qui a jugé les propos de l’ancien ministre « désolants » avant de lancer qu’il n’avait pas dû « mesurer l'ampleur de ses mots qui (...) doivent certainement atteindre ceux qui ont vécu dans leur chair ce qu'a signifié les pages sombres de l'Histoire de France et du pétainisme ». De leur coté, les Jeunes socialistes ont qualifié Luc Chatel de « piètre historien, auteur d'un raccourci immonde et grotesque rappelant les pires heures de l'Histoire française » alors que Serge Klarsfeld, président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, a pour sa part jugé « excessif » le rapprochement fait par M. Chatel. Mais en 2011, les leçons de morale n’avaient-elles pas été réintroduites à l’école primaire sur décision de Luc Chatel ?

Véronique Pierron

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