L’Etat condamné après le suicide d’un détenu

jeudi 5 juillet 2012

L’Etat, en plus d’une somme de 16 000 euros à verser à la famille de la victime, devra prendre en charge le remboursement des frais d’obsèques. Le tribunal administratif de Rouen a tranché : il y a bien eu un « défaut d’organisation » à la prison de Rouen le 1er janvier 2010.

Les faits remontent à la nuit du réveillon 2010. David, 21 ans, signalé comme suicidaire, s’est pendu avec la housse de son matelas sous l’œil du surveillant qui n’a rien pu faire.

Défaut de fonctionnement du service

Le Tribunal n’a pas retenu l’erreur humaine dans cette affaire, mais a relevé un défaut de fonctionnement dans le service : en effet, pour des raisons de sécurité, le surveillant ne dispose pas des clefs de la cellule. Celui-ci, conformément à la procédure, a donc immédiatement appelé sa hiérarchie. Trop tard : sept minutes ont été nécessaires aux deux hommes pour pénétrer dans la cellule. Le jeune homme était déjà mort.

Triste record pour les prisons françaises

L'Observatoire international des prisons (OIP) avait déjà tiré le signal d’alarme en 2011, constatant une augmentation du taux de suicides dans les prisons françaises depuis le début de l’année et ce malgré les efforts de prévention.

Plus inquiétant encore, le taux de suicides a été multiplié par cinq depuis 1945, selon un rapport de 2011.

Susie Bourquin

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