Les mouvements extrémistes s’attaquent aux bibliothèques municipales

mercredi 12 février 2014
AP

Depuis les manifestations du mouvement le Printemps Français hostiles au mariage gay, les groupes extrémistes et catholiques se déchainent et se radicalisent. Qui a dit que la radicalisation appartenait à l’Islam ? Cette fois, c’est une supposée « théorie » du genre soi disant enseignée dans les écoles qui exacerbe la violence et l’extrémisme de ces mouvements qui interviennent désormais dans les écoles pour exiger le retrait de certains ouvrages. On se souvient de l’action des  commandos anti-IVG qui sévissaient dans les hôpitaux dans les années 1980. La ministre de la culture, Aurélie Filipetti s’est insurgée lundi 10 février contre ces pressions exercées à l’endroit des bibliothèques municipales. « Près d'une trentaine de bibliothèques publiques ont fait l'objet, ces derniers jours, de pressions croissantes de la part de groupuscules fédérés sur Internet par des mouvements extrémistes qui en appellent désormais à la lutte contre ce qu'ils appellent les bibliothèques idéologiques », dénonce la ministre dans un communiqué. Des actions qui ont visé une ribambelle de villes dont Versailles, Rennes, Nantes, Dole,Toulon, Lamballe, Saint-Etienne, Troyes, Le Chesnay, Massy, St-Germain en Laye, Andernos-les-Bains, Neuilly-sur-Seine, Mérignac, Tours, Strasbourg, Castelnaudary, Quimperlé, Boulogne-Billancourt, Riom, Clermont-Ferrand, Lyon, Viroflay et Cherbourg.

Aurélie Filippeti  explique outrée que ces groupes « se rendent dans les bibliothèques de lecture publique, exercent des pressions sur les personnels, les somment de se justifier sur leur politique d'acquisition, fouillent dans les rayonnages avec une obsession particulière pour les sections jeunesse, et exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu'ils prétendent incarner ».  La ministre écrit avec justesse qu’il « est  temps d'en appeler à Voltaire, à l'esprit des Lumières, pour dénoncer ces atteintes scandaleuses à la démocratie et à la liberté », tout en réaffirmant « son soutien le plus absolu au personnel des bibliothèques et aux élus locaux qui doivent faire face à ces agressions dans notre pays ».

Dimanche dernier sur Europe 1, un enseignant de l’école primaire expliquait que l’un des objectifs de l’éducation nationale n’était pas de faire du prosélytisme ou de « désexuer » les enfants mais de leur enseigner la notion simple, légitime et fondamentale de l’égalité entre femmes et hommes. Mais ces actions lamentables – récupérées par la droite et notamment par Jean-François Copé – démontrent sans doute que le radicalisme religieux qu’il soit musulman ou catholique exclut tout droit à une femme d’être l’égale de l’homme et nous ramène au temps béni où les femmes appartenaient légalement à leurs pères, époux ou frères. Dans quelle société vit-on ?

Véronique Pierron

Pour en savor plus :

Le Printemps Français (Libération)

Les commandos anti-IVG (Nouvel Observateur)

Jean-François Copé (Le Monde)

 

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