Le « problème fiscal » de Patrick Drahi, président de Numéricâble

mardi 18 mars 2014
Crédit : Forbes

Le rapprochement de SFR et Numéricâble pose un problème… fiscal. C’est en tous les cas ce qu’ont affirmé sans ambages deux membres du gouvernement. Le premier en la personne d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif et chantre du « achetez français », a estimé que le rachat de SFR par Numéricâble créait un problème fiscal car la holding Numéricâble était au Luxembourg, l’entreprise mère Altice cotée à Amsterdam et son président le franco-israélien, Patrick Drahi, résidait en Suisse. Notons par ailleurs que le ministre  défend quant à lui, la fusion Bouygues Télécom avec SFR. C’est pourtant bien Altice que Vivendi a retenu pour le rachat de SFR et le conseil de surveillance a annoncé vendredi matin qu’il allait entrer en négociation avec la maison mère de Numéricâble.

Dimanche, c’est la ministre déléguée à l’économie numérique, Fleur Pellerin, qui est montée au filet. Lors d’un entretien au Journal du Dimanche, elle a déclaré : « Je ne suis pas inspectrice des impôts. Mais si Patrick Drahi devient le deuxième opérateur de télécoms en France, il serait logique qu'il rapatrie sa résidence fiscale en France et gère ses affaires depuis Paris » avant d’ajouter à la volée : « Je ne souhaite pas le stigmatiser ou lui faire de procès d'intention. Mais il devra faire des efforts ».

Lundi matin, lors d’une conférence de presse, Patrick Drahi a échaudé les velléités fiscales des deux ministres en déclarant : « Je n'ai pas prévu de faire rentrer ma famille en France. Je vais déjà investir 3 Md€ en France, c'est un rapatriement massif. Si tous ceux qui investissent dans ce pays rapatrient leurs capitaux en France, je fais pareil qu'eux demain matin ». Puis abandonnant l’ironie, il a insisté : « Ce qui est important, c'est que je vais passer beaucoup de temps à Paris, représenter l'entreprise, passer le temps nécessaire pour animer les équipes. Je serai ici, le temps nécessaire, je ne vais pas investir tous ces milliards sans y veiller personnellement ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Patrick Drahi (Les Echos)

Fusion Bouygues Télécom avec SFR (Sud Ouest)

Altice (Les Echos)

 

 

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