La Droite forte veut interdire le droit de grève pour les enseignants

jeudi 18 octobre 2012

La Droite forte n’aurait-elle que des velléités autocrates pour se faire entendre ? Faudrait-il interdire le droit de grève aux enseignants pour les ramener dans le droit chemin ? C’est en tous les cas le nouveau projet de la Droite forte. Ce mouvement porté par d’ambitieux sarkozistes proches de Brice Hortefeux et de Jean-François Copé,  plaide pour le « rétablissement de l'exemplarité de l'école de la République », qui passe, selon lui, par « l'interdiction du droit de grève des professeurs ». Les responsables de la Droite forte vont plus loin sans leur communiqué en exigeant pour les enseignants « un nouveau statut spécial comme c'est le cas dans d'autres branches de la fonction publique ». Très sûrs d’eux, ils arguent qu’ « à l'heure où le gouvernement Ayrault a érigé l'éducation en priorité nationale, nous souhaitons que le corps enseignant, au même titre que les fonctionnaires de police (loi du 28 septembre 1948), les personnels des services extérieurs de l'administration pénitentiaire (ordonnance du 6 août 1958) ou ceux des services de transmissions du ministère de l'Intérieur (loi du 31 juillet 1968), soit également doté d'un statut spécial interdisant le droit de grève ».

Ils poursuivent leur diatribe sur le mode de l’indignation : « il n'est pas acceptable que certains professeurs puissent être en mesure de paralyser la société, prenant 'en otage' parents et élèves, mais aussi de nombreux maires ruraux ». Ils finissent toutefois par atterrir en laissant aux enseignants de menus privilèges : « Les professeurs continueraient de disposer de leur droit de retrait (en cas de violence par exemple) et les syndicats auraient pour mission stricte et unique de protéger les professeurs des éventuels conflits avec l'administration et d'améliorer les conditions de travail des enseignants, sans parti pris idéologique, politique et partisan ». Des propositions qui sont loin de faire l’unanimité dans les rangs de l’UMP où d’autres trentenaires initiateurs de la Boite à idées, autre motion également en lice le 18 novembre, ont dénoncé mardi la « fuite en avant populiste » de la Droite forte, dont « les propositions n'offrent qu'une caricature du sarkozysme ». Iconoclastes ?

Véronique Pierron

 

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