Human Rights Watch attire l'attention de l'ONU sur les violences policières de Calais

mercredi 8 juillet 2015
AP

Depuis plusieurs mois, l'ONG de Défense des droits de l'homme Human Rights Watch s'alerte de la situation des migrants aux alentours du port de Calais et des violences policières à leur encontre, alors qu'ils tentent de s'engouffrer dans l'un des camions à destination de l'Angleterre. 

Dans un long rapport publié en novembre dernier, l'Organisation des droits de l'homme dénonçait les nombreux abus commis par les forces de l'ordre françaises, incluant coups et attaques. L'ONG rappelle qu'en vertu de l'article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques « nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». De plus, Human Rights Watch déplore – dans un communiqué rendu public jeudi 18 juin et disponible sur son site – qu'à ce jour, le Gouvernement français ait nié de tels abus ou prétendu ne disposer d'aucune preuve suffisante pour ouvrir une enquête.

Et l'Organisation New-Yorkaise d'ajouter qu'une vidéo amateur tournée le 5 mai dernier montre de manière claire des officiers français de la police anti-émeute maltraiter des migrants qui tentaient de monter à bord puis de se cacher dans des camions. Human Rights Watch souhaite que Comité des droits de l'homme de l'ONU – organe de surveillance du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droit de l'homme – oblige le Gouvernement français à enquêter sur ces allégations et en cas d'abus à faire appliquer la loi. C'est au Gouvernement français d'envoyer un message clair selon lequel la force ne peut être utilisée qu'en ultime recours et dans des situations spécifiques, plaide l'Organisation dans son communiqué.

Terrorisme, Signes religieux, Roms

Par ailleurs, Human Rights Watch attire également l'attention du Comité des droits de l'homme de l'ONU sur la loi relative à la lutte contre le terrorisme adoptée par le Parlement français. Selon l'organisation, cette loi pose un certain nombre de problèmes, notamment relatifs à la libre circulation, la présomption d'innocence et le droit à la liberté d'expression. Liberté d'expression également dénoncée par l'ONG dans la loi relative aux symboles religieux. L'interdiction de porter des signes religieux distinctifs représentent une discrimination à l'encontre des femmes et les filles qui notamment portent le foulard musulman, explique Human Rights Watch. L'Organisation s'inquiète également de la dernière tendance française d'interdire l'accès à l'école aux jeunes filles donc les jupes sont jugées trop longues et donc considérées comme un signe religieux. 

Enfin, l'ONG souligne et étaye dans ce communiqué les nombreuses discriminations à l'encontre de la population Roms vivant en France.

Vanessa Gondouin-Haustein

Pour en savoir plus :

HRW. Inquiétudes et recommandations en France (en Anglais, site officiel)

 

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