Cambadélis s’en prend à Mélenchon

jeudi 31 janvier 2013

Les petites phrases du PS à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche ne sont pas rares : de Benoît Hamon et son : « Mélenchon ne sert pas à grand-chose » http://www.dailymotion.com/video/xwfdd6_hamon-attaque-melenchon-il-ne-sert-pas-a-grand-chose_news#.UQlMQB1FXY8 , à Harlem Désir qui lui a un jour conseillé de « changer de ton » en passant par Jérôme Cahuzac : « Vous êtes un homme seul Monsieur Mélenchon » Et l’inverse est aussi vrai. Dans une interview, M. Mélenchon déclarait cette semaine que la chancelière Angela "Merkel tient le guidon" et que "Hollande pédale".

Cette fois c’est Jean-Christophe Cambadélis, député PS de Paris, qui s’y colle. C’est dans une lettre ouverte publiée sur son blog, qu’il adresse ses reproches à Jean-Luc Mélenchon. Le ton est amical mais ferme. Principal message : « Rien ne trouve grâce à tes yeux ». Et d’énumérer une longue liste de mesures engagées par l’exécutif. Fatigué des « critiques systématiques » de l’ex-candidat à la présidentielle à l’égard de l’action gouvernementale, il exprime sa déception avec, même, quelques accents lyriques : « Nous attendons un satisfecit qui ne vient jamais, comme si tu étanchais ta soif d’absolu à l’eau salée de ton amertume. Comme si dans notre défaite, il y aurait une secrète victoire contre le PS. »

« Tu dédaignes toutes les mains tendues »

Fustigeant le « splendide isolement » de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Cambadélis lâche : «  Tu te plains, après des charges répétées, d’être maltraité par les socialistes. Mais tu dédaignes toutes les mains tendues ». Il lui reproche encore ses amalgames stériles entre les deux camps UMP/PS, ainsi que ce qu’il considère comme un mot d’ordre dépassé : "Comme hier l'extrême gauche, tu considères l'UMP et le PS comme un bloc à combattre en bloc. Mais même si cela était vrai – ce qui reste à démontrer –, comment peux-tu espérer triompher, entraîner, voire unir, dans ce classe contre classe d'un autre temps", écrit-il notamment.

L’union encore possible des forces de gauche et des écologistes

« Tu n’as pas le monopole des ouvriers, des salariés, des sans-grade. Chaque jour, les élus socialistes dans les collectivités que nous gérons ensemble s’échinent à les défendre, à les protéger » écrit Jean-Christophe. Il réafirme sa volonté d’une « union des forces de gauche et des écologistes » avant d’ajouter « Alors, il n’est pas trop tard pour hiérarchiser les critiques, de démêler ce qui est bon et de marcher côte à côte. »

Toujours égal à lui-même, Mélenchon rétorque : "on n'est pas là pour être gentils les uns avec les autres et être tous la même caste médiatico-politique qui se fait des sourires, se tape dans le dos et participe au buffet ensemble".

Susie Bourquin

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