Affaire Karachi : Edouard Balladur en ligne de mire

dimanche 21 octobre 2012

Edouard Balladur a toujours démenti les soupçons (pesants) qui écornaient son image dans l’affaire Karachi. Il n’a cessé d’affirmer qu’il n’avait fait qu’user des moyens légaux à sa disposition pour financer sa campagne présidentielle de 1995. L’homme politique vient pourtant d’être victime d’un petit attentat provoqué par la princesse Hélène de Yougoslavie, l’épouse séparée de l’homme d’affaire Thierry Gaubert. Elle l’accuse en effet d'avoir encaissé une partie des commissions versées lors de la signature de deux contrats d'armement signés à l'époque où il était en fonction à Matignon.

Paris-Match, qui révélait l’information le 18 octobre, publie des extraits du procès-verbal du 25 juillet dernier, devant les policiers de la DNIF (Division nationale d'investigations financières et fiscales). Hélène de Yougoslavie y fait cette déclaration : « Ce que je peux ajouter aujourd'hui, c'est que Thierry avait gardé de l'argent en Suisse sur ce compte et ce coffre pour Nicolas Bazire et aussi pour Edouard Balladur. C’est ce que Thierry m'avait dit à l'époque, qu'il allait chercher en Suisse de l'argent de Bazire et de Balladur ». Epoque à laquelle Thierry Gaubert qui vient juste de quitter le ministère du budget où il conseillait Nicolas Sarkozy alors patron de ce ministère, ouvre un compte et un coffre-fort en Suisse, à la banque Safdie, à Genève. Quant à Nicolas Bazire, il était le directeur de cabinet d'Edouard Balladur à Matignon.

La princesse ne s’arrête pas là et poursuit son témoignage pragmatique et carrée dans le procès verbal : « Nicolas Bazire et Edouard Balladur ne voulaient pas savoir les modalités pratiques [quelle banque, combien d'argent.], mais simplement récupérer l'argent ». Avant d’ajouter plus loin : « une partie de l'argent était prévue pour Edouard Balladur. C'est Bazire qui récupérait l'argent de Balladur et était chargé de le lui remettre».

Véronique Pierron

 

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