Tweets racistes : fin de l’impunité pour les auteurs ?

mardi 29 janvier 2013

Le tribunal de grande instance de Paris a donné raison aux associations antiracistes. Le TGI vient d’ordonner à la plateforme de microblogging Twitter, ce jeudi, de communiquer les données pour permettre à la justice d’identifier les auteurs de tweets racistes ou antisémites. Le tribunal demande également la mise en place, dans le cadre de la plateforme française du réseau social américain, d'un dispositif de modération efficace.

Cette décision fait suite à la diffusion, en octobre, de tweets antisémites reprenant les mots clés #unbonjuif et #unjuifmort, qui avaient créé un tollé sur Twitter. L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a réclamé en novembre dernier devant la justice française l’identité de plusieurs utilisateurs suspectés mais l’entreprise américaine avait refusé de délivrer ces données. D’autres tweets litigieux avaient suivi, sous les hashtag #unbonnoir ou encore #siJetaisNazi.

Vœu pieux ?

Ce n’est pas la première fois que Twitter se trouve confronté à des dérives : tweets douteux, photos de cadavres, ou encore le live-tweet d’un suicide par un jeune rappeur américain le 5 janvier dernier, les cas se multiplient.

Or, un problème se pose : au-delà de la difficulté à repérer un auteur de dérive, personne ne peut en France être poursuivi pour propos racistes sans dépôt de plainte rapporte le site Slate.fr. 

Pour l’heure, le réseau social ne modère pas les publications, au nom du sacro-saint droit à la liberté d’expression, quasi-totale aux Etats-Unis. Il existe seulement un contrôle à posteriori : Twitter se réserve le droit de résilier un compte s’il juge que l’utilisateur ne respecte pas ses règles de publication.

Reste à savoir si le jugement du TGI sera suivi d’effets et s’il parviendra à éradiquer le racisme 2.0  

Susie Bourquin

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