Affaire Cahuzac : les mesures annoncées par Hollande

vendredi 5 avril 2013

Les aveux de son ancien ministre du Budget ont porté un coup sévère à sa « République exemplaire ». Au lendemain de l’onde de choc provoquée par la mise en examen de Jérôme Cahuzac, François Hollande s’est vu obligé de réagir publiquement et d’annoncer des nouvelles mesures.

Pour le chef de l’Etat, éviter de nouveaux scandales de ce type passera par trois points : renforcer l’indépendance de la justice (grâce à une réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature), lutter contre les conflits entre intérêts publics et privés (en publiant et contrôlant le patrimoine des parlementaires et des ministres) et interdire tout mandat public aux élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou corruption.

Dans cette déclaration télévisée au ton dramatique, François Hollande a dénoncé la « faute impardonnable » de Jérôme Cahuzac, comme il l’avait déjà fait par voie de communiqué. Une faute qu’il qualifie d’« outrage à la République ».

Les réactions ne se sont pas faites attendre au sein de la classe politique, comme le souligne l’AFP sur le site de LCP. Le président des députés socialistes, Bruno Le Roux, a estimé que François Hollande avait eu « les mots qu’il faut » et pris « les décisions qui s’imposent ». Pour le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, le président de la République « s’est montré d’une fermeté absolue, à la mesure de la gravité des actes et des mensonges inacceptables de Jérôme Cahuzac ».

Au Parti communiste en revanche, ces mesures sont jugées « indispensables mais insuffisantes ». Pour le secrétaire national, Pierre Laurent, « cette fois-ci, les bonnes intentions ne suffiront pas ». « Nous veillerons à ce qu’une fois pour toutes, les lois adoptées aillent au fond des problèmes posés et disposent des moyens de leur application », écrit-il dans un communiqué.

L’opposition a, quant à elle, dénoncé des « réponses de diversion ». « On l’attendait sur deux questions : est-ce qu’il savait, et depuis quand il savait », a déclaré le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, comme le rapporte l’AFP.

Violaine Badie

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