Pour la Cour des comptes, les régimes complémentaires du privé sont en sursis

mardi 16 décembre 2014
AP

La Cour des comptes tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme dans un rapport révélé par Le Parisien et qui doit sortir officiellement le 18 décembre. Cette fois-ci les régimes français de retraites complémentaires du secteur privé inquiètent par leur lourd endettement. La Cour des comptes propose de décaler l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans pour sauver ces régimes complémentaires.

Les régimes de retraite complémentaire des cadres (Agirc) et des salariés (Arrco), ces caisses de retraite qui, en plus du régime général, assurent un complément de pension de l’ordre d’un tiers de la retraite totale des non-cadres et deux tiers de celle des cadres, sont menacés de cessation de paiement. Les prévisions de ces régimes établissent la faillite de l’Agirc entre 2018 et 2019 et celle de l’Arrco entre 2025 et 2037, un constat que la Cour des comptes estime même trop optimiste.

Le rapport indique que la dégradation financière qui remonte à 2009, une gestion trop coûteuse et l’impact des réformes du régime de base ont précipité le déficit à 4,4 milliards d’euros en 2013 et probablement 5,3 milliards en 2014.

Si rien n’est fait pour inverser cette tendance, la Cour prévoit un déficit budgétaire de 15 milliards d’euros en 2030. Les départs à la retraite de la génération baby-boom ainsi que l’allongement de l’espérance de vie concourent à renforcer le constat alarmiste de la Cour des comptes.

L’une des hypothèses avancées par la Cour dans ses « mesures d’urgence » serait de repousser l’âge légal de départ à la retraite pour obtenir un taux plein, à 64 ans. Les générations entre 1956 et 1960 sont les premières visées. Elle pourraient aider à récupérer 94 milliards d’euros et ainsi combler une partie du déficit à l’horizon 2030.

Du côté du régime général, le constat est le même : trop de retraités et pas assez de cotisants. Le «principe d’alignement pourrait atteindre ses limites, » estime la Cour. « Rien n’empêcherait le régime de base de s’aligner dans un second temps. »

Fin 2012, l’Arrco comptait 18 millions de cotisants, l’Agirc 4 millions. Les partenaires sociaux doivent de nouveau débattre d’une réforme au printemps 2015.

 

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Retraites complémentaires: la faillite, c'est demain (Le Parisien)

Le régime de retraite complémentaire des cadres au plus mal (La Tribune)

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