Pierre-Franck Chevet à la tête de l’Autorité de sûreté nucléaire

dimanche 11 novembre 2012

La nomination de Pierre-Franck Chevet à la présidence de l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) - mandat de 6 ans non révocable et non renouvelable - proposée par le Premier ministre et validée par l’Assemblée nationale et le Sénat le 6 novembre, est officielle après la publication au Journal officiel ce samedi du décret du président de la République du 9 novembre.

Une succession aux attentes élevées

La reprise du flambeau ne sera pas aisée. Il succède au respecté André-Claude Lacoste, dont le travail a été salué, notamment par la ministre de l’Écologie Delphine Batho, mais également décrié par l’anti-nucléaire Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire ainsi que par le Réseau « Sortir du nucléaire » qui le qualifie de « très bon auxiliaire de l’industrie nucléaire » et considère qu’avec M. Chevet, « on peut s’attendre à la même consanguinité ». Greenpeace, par la voix de Sophia Majnoni dans La Croix, n’a « pas d’a priori », espère mais attend de voir « aux actes si la ligne de transparence et d’indépendance d’André-Claude Lacoste est poursuivie ». Mais ce « haut fonctionnaire compétent » au « jugement équilibré et non partisan », selon le député socialiste Christian Bataille, né à Grenoble en 1961, diplômé de l’école Polytechnique, de l’école nationale de la statistique et de l’administration économique et ingénieur du Corps des Mines semble avoir l’expérience requise pour remplacer celui dont il a été l’adjoint au sein de l’ancienne direction de la sûreté des installations nucléaires (1992-1995).

Un parcours « énergie et environnement »

Après avoir occupé différentes fonctions au sein de ce service de sûreté nucléaire du ministère de l’Industrie (1986-1995), où il a été marqué par l’accident de Tchernobyl, il devient directeur régional de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement d’Alsace, puis du Nord-Pas-de-Calais jusqu’en 2005. Dans le même temps, cet amateur de science-fiction dirige l’École des mines de Douai. Il intègre ensuite le cabinet du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin puis Dominique de Villepin, en tant que conseiller industrie, recherche, environnement et énergie (2005-2007). Puis il est nommé directeur général de l’énergie et du climat au ministère de l’Écologie. Également commissaire du gouvernement au conseil de surveillance d’Areva, de GDF Suez, de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs et de la Commission de régulation de l’énergie, il est en outre administrateur de l’ADEME, de la Poste et de l’Institut français du pétrole.

Les défis « post-Fukushima »

Dans le difficile climat « post-Fukushima » qu’il connaît bien, ayant été représentant de la France au sein de l’instance de dialogue énergétique France-Japon créée après la catastrophe, les défis qu’il devra relever en tant que président de l’ASN – dont les missions sont la réglementation, le contrôle et l’information du public - seront notamment, la construction du premier EPR français à Flamanville, la fermeture de Fessenheim ou encore les questions de durée de vie des centrales nucléaires.

Anne-Laure Chanteloup

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