Malala Yousafzaï reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes

dimanche 13 janvier 2013

Le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes 2013 a été attribué à Malala Yousafzaï, jeune militante pakistanaise de 15 ans luttant pour les droits de l’Homme et en particulier l’accès à l’éducation des filles. C’est à l’âge de 11 ans, lorsque les Taliban avaient pris la vallée de Swat et décrété l’interdiction de l’éducation des filles, qu’elle s’est fait connaître en créant, sous le pseudonyme de Gul Makai, son blog « Journal d’une écolière pakistanaise » sur le site de la BBC. Elle est devenue une figure contre l’extrémisme et a reçu, en 2011, le premier prix national pour la paix créé par le gouvernement pakistanais. En octobre, l’adolescente a été grièvement blessée à la tête, victime d’une attaque des Taliban qui a indigné les Pakistanais, qui se sont rassemblés par milliers à Karachi pour exprimer leur soutien à l’adolescente, et a ému la communauté internationale. Icône du combat pour les droits des femmes et contre l’extrémisme dans le monde entier, une campagne internationale a été lancée pour sa nomination au prix Nobel de la paix. Le 10 décembre, l’UNESCO et le président Asif Ali Zardari ont lancé le « fonds Malala pour l’éducation des filles » qui reçoit un premier versement de dix millions de dollars.

 

Ziauddin Yousafzaï, le père de Malala, professeur et militant contre l’extrémisme, a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et, le 9 janvier, a reçu, le prix au nom de sa fille, qui se remet de ses blessures au Royaume-Uni. Dans son discours, il s’est dit fier de sa fille : « Je suis un des rares heureux pères au Pakistan reconnu pour sa fille. Et je milite pour que les filles aient les mêmes droits que les garçons. » Il a déclaré : « Dieu l’a protégée et a protégé la cause de l’Humanité et de l’éducation ». « Elle est tombée mais le Pakistan s’est levé et le monde entier l’a soutenu » et « les Taliban devraient comprendre que les enfants et les anciens du Pakistan ont livré leur verdict : ils sont pour Malala Yousafzaï. » « Ils devront tuer 180 millions de Pakistanais pour régner, et c’est impossible. Ils doivent déposer les armes et négocier, venir à la paix. » Évoquant l’étudiante indienne décédée suite à un viol collectif, il appelle à l’engagement « pour les droits des enfants, des filles, des femmes ». À l’intention de la communauté internationale, il a également adressé un message : « Assez de politiques de puissance, de politiques pour l’argent ou pour des intérêts stratégiques. Il faut une politique pour les gens ». Il a conclu : « Au bout du compte, je suis optimiste. Le printemps viendra ».

Anne-Laure Chanteloup

 

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