Ambassadeur de France en Grèce : Qui est Jean-Loup Kuhn-Delforge ?

lundi 6 janvier 2014

Jean Loup Kuhn-Delforge est né le 12 décembre 1950 à Paris. C’est un diplomate de carrière qui est actuellement Ambassadeur de France à Athènes en Grèce, nommé depuis le 24 mai 2011.

Elève à Lille au lycée Faidherbe, Jean Loup Kuhn-Delforge poursuit ses études à la faculté de Lille II en licence de droit et sciences politiques dont il sort diplômé en 1972. Il se fait remarquer par la qualité de ses études et obtient le prix des meilleures notes en droit public au cours de sa licence.

Comme beaucoup de futurs ambassadeurs, il entre à l’Institut d’études politiques de Paris en deuxième année et suit en parallèle des cours de droit public à l’Université Paris 2 pour obtenir son diplôme d’études supérieures. Puis il intègre en 1975 l’Ecole nationale d’administration et en sort diplômé en 1977.

Jean Loup Kuhn-Delforge débute la même année sa carrière au ministère de l’Intérieur comme sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de la Haute-Marne, puis comme sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de la région Centre et préfet de Loiret.

De 1981 à 1987, il prend le poste de chargé de mission auprès du Premier Ministre au Secrétariat général du Gouvernement. Il est alors responsable des questions d’aménagement du territoire, de transports et de la politique immobilière des administrations à Paris.

C’est à partir de 1987 qu’il rejoint le ministère des Affaires étrangères en qualité de conseiller politique, chef de la division politique du Gouvernement militaire français à Berlin. Il quittera la ville divisée entre l’est et l’ouest deux mois avant la chute du mur de Berlin, en septembre 1989 pour être nommé sous-directeur des droits de l’homme et des questions humanitaires, budgétaires et sociales des Nations-Unies à la direction des Nations-Unies et des organisations internationales au Quai d’Orsay à Paris.

Il part ensuite à Prague en 1991 en tant que Premier conseiller à l’Ambassade de France de Tchécoslovaquie puis République Tchèque. S’il a manqué de peu la chute du mur de Berlin, il sera aux premières loges pour suivre la partition de la Tchécoslovaquie entre République Tchèque et Slovaquie, appelé le divorce de velours à la fin de l’année 1989. Les deux pays seront finalement indépendants en janvier 1993.

En septembre 1994, Jean Loup Kuhn-Delforge quitte Prague pour devenir conseiller culturel à l’Ambassade de France à Bonn en Allemagne.

En 1997, de retour au ministère des Affaires étrangères à Paris, il est nommé Directeur adjoint des Français de l'Étranger et des Étrangers en France, chef du service des Français de l'Étranger. Il est en charge de la modernisation du Service central d’état civil et travaille à la création de la cellule de crise du Quai d’Orsay. Inaugurée le 2 juillet 2008, la cellule prend le nom de centre de crise et a pour but de gérer toutes les crises impliquant des Français installés à l’étranger et d’assurer leur sécurité.

En 2001, Jean Loup Kuhn-Delforge, qui parle huit langues (anglais, allemand, italien, espagnol, français, tchèque, grec et bulgare) repart à l’étranger, cette fois en Bulgarie comme Ambassadeur de France à Sofia où il participe aux actions visant à intégrer la Bulgarie au sein de l’Union Européenne. Le 19 août 2004, il est appelé à de hautes fonctions en tant que directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) pour une durée de trois ans. Son expérience au sein du ministère des Affaires étrangères et sa connaissance des droits de l’homme et des questions humanitaires, budgétaires et sociales des Nations-Unies lui ont été utiles à l’obtention de ce poste.

En 2005, lui qui aime s’engager dans le monde associatif, travaille au sein de Aptes, l’association des personnes concernées par le tremblement essentiel, où il apporte son expertise dans les services de l’État et les relations avec les administrations et les partenaires.

Dans un article de mars 2007, alors qu’il est toujours directeur général de l’Ofpra, Jean Loup Kuhn-Delforge explique les raisons pour lesquelles le nombre de demandeurs d’asile en France est en baisse, comparable aux données des années 1990.

« La baisse de la demande d’asile, qui ne peut pas être en soi un objectif  [...] s’inscrit dans la tendance générale en Europe comme dans le monde, » avait t-il expliqué.

En juillet 2007, il est nommé secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères.

En 2008, il est un temps pressenti pour devenir Ambassadeur de France au Vatican, mais sa candidature est rejetée par le Saint-Siège à qui des « facteurs personnels » déplaisent. Certains en expliquent la raison par le fait que Jean Loup Kuhn-Delforge est ouvertement homosexuel et pacsé avec son compagnon.

Alors chevalier de la Légion d’honneur (décembre 2004) et Officier de l’Ordre national du Mérite (mai 2010), Jean Loup Kuhn-Delforge quitte le Quai d’Orsay pour servir à Athènes en tant qu’Ambassadeur de France, son poste actuel. Il y est nommé par décret le 24 mai 2011 par le Président de la République Nicolas Sarkozy. Il remplace ainsi Christophe Farnaud qui devient vice-président, en charge des relations institutionnelles internationales de Thales.

Fanny Dassié

 

Pour en savoir plus :

Divorce de velours entre Tchèques et Slovaques (Les Echos)

Centre de crise au Quai d'Orsay (site officie)

Chute du nombre de demandes d'asile en France (Le Monde)

Siège à pourvoir au Vatican (L'Express)

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