La politique étrangère selon François Hollande

mardi 4 septembre 2012

Après sa rencontre avec Mariano Rajoy à Madrid le 30 août, c’est à Rome le 4 septembre puis à Londres le 6 septembre, dans le cadre des Jeux paralympiques, que le chef de l’État français doit partager sa vision de la politique étrangère, en particulier de l’Europe et de la Syrie, avec Mario Monti et David Cameron. Vision qu’il a explicitée lors de la XXème conférence des ambassadeurs, réunion annuelle des acteurs de la diplomatie française, initiée en 1993 par Alain Juppé et qui s’est tenue du 27 au 29 août.

 

Lors de ce premier grand oral de politique étrangère, François Hollande a, entre autres, évoqué la relance de l’Europe de la défense, sa participation au sommet de la Francophonie à Kinshasa, la « nouvelle donne » qu’il veut établir avec l’Afrique, le renforcement des liens stratégiques et commerciaux avec les pays émergents et son intention de proposer « aux partenaires du G8 et des Nations unies d’engager une stratégie mondiale pour lutter » contre la drogue. Il a également abordé la crise malienne et le rôle d’appui de la France en cas d’action des partenaires africains dans le cadre des Nations unies, ou encore la question de l’Union pour la Méditerranée (UpM). Considérant le développement d’une « Méditerranée de projets » comme sa priorité, avec « une attention toute particulière à la coopération avec les pays du Maghreb », il a annoncé la nomination prochaine d’un délégué interministériel à la Méditerranée.

 

Mais large part a été donnée aux sujets brûlants qu’il devra aborder lors de ses prochains déplacements européens. Sur la question de la crise européenne, François Hollande a rappelé son attachement à la préservation de l’euro « irréversible » et au maintien de la Grèce dans la zone euro, prônant une Union resserrée autour de celle-ci, avec le renforcement du rôle de l’Eurogroupe et de son président. Se disant prêt à discuter avec les partenaires européens, en particulier l’Allemagne, de l’union politique, il plaide pour une « intégration solidaire », l’harmonisation fiscale, la convergence sociale et environnementale et la mise en place d’instruments de solidarité avec, bien que cette solution soit écartée par Berlin, une « mutualisation des dettes ».

 

Quant au dossier syrien, dont la gestion a été l’objet de vives critiques, François Hollande a réaffirmé : « Bachar el-Assad doit partir ». Il demande à l’opposition syrienne la constitution d’un « gouvernement provisoire, inclusif et représentatif » que la France reconnaîtra. Il a en outre évoqué les zones tampons, proposées par la Turquie, permettant de recueillir les réfugiés en Syrie. Et s’il a rappelé que la participation à des opérations de maintien de la paix ou de protection des populations est conditionnée par un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies (dont il souhaite la réforme), il a également averti que, comme pour Barack Obama, l’utilisation d’armes chimiques « serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe ».

Anne-Laure Chanteloup

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