Une taxe sur les mégots de cigarette inventée par Jean Vincent Placé

jeudi 14 février 2013

Les cigarettes c’est sale… mais s’y attaquer reste l’une des méthodes les plus éprouvées pour ramasser voix électorales et projecteur médiatique. La dernière trouvaille de Jean Vincent Placé, le président groupe EELV au Sénat, met à nouveau le tabac dans le viseur taxes. Il a ainsi déposé une proposition de loi dont l’objectif est de créer une taxe environnementale par mégot de cigarette. S’exprimant par communiqué de presse, le sénateur vert précise que « Cette contribution de 0,05 centime par cigarette, soit 1 centime par paquet de 20 cigarettes, sera redevable annuellement sur la base des volumes vendus ». Et pour préserver sa notoriété et sa côte d’amour et surtout ne pas se mettre à dos les fumeurs, Jean Vincent Placé insiste bien sur le fait que cette taxe « ne coûtera rien ni aux consommateurs, ni aux buralistes, mais rapportera 26,5 millions aux caisses de l'État, prélevés sur les bénéfices des fabricants de tabac ». Et de ce pas, bien décidé, à hérisser le poil de l’industrie du tabac, il précise que la taxe «  serait maintenue chaque année, tant que la pollution générée par les mégots subsiste », ajoute-t-il. Autant dire pour quelques siècles encore.

Mégots ? Nocifs à l’environnement

Se replaçant dans un trip plus écolo, le sénateur estime bien sûr que les mégots « sont très nocifs à l’environnement ». Un constat proche du pléonasme juste avant de procéder à un calcul scientifique pour étayer son argumentaire : « La fumée de cigarette contient quelque 4 000 substances chimiques, qu'on retrouve pour une part importante dans les mégots, qui mettent près de douze ans pour se dégrader totalement ». Le « prof » Placé va plus loin : « Un seul mégot peut polluer, à lui seul, plus de 500 litres d'eau, ou 1m3 de neige » assure-t-il avant de remarquer « qu'il y a potentiellement 70 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature en France ».  Puis revenant vers des univers plus usuels et pragmatiques, il explique que cette pollution « a également un coût, assumé, jusqu'à présent, uniquement par la collectivité, qui prend en charge le coût du ramassage et de l'élimination des mégots ». « Nous devons lutter contre ce fléau, il est important que les fumeurs soient sensibilisés, mais surtout que les fabricants assument leurs responsabilités », conclut-il, à nouveau politicien.

Véronique Pierron

 

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