Violences conjugales : Taubira pour une meilleure prise en charge des victimes

vendredi 28 novembre 2014
AP

« Mener une politique globale de prévention et de répression, en partenariat avec la police, les collectivités et les associations ». C’est à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre, que Christiane Taubira a rappelé le rôle de la Justice en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. La garde des Sceaux a également envoyé une circulaire aux procureurs de toute la France. Il constitue un plan de bataille censé apporter une réponse ferme, immédiate, et dissuasive aux cas de violences intra-familiales en perpétuelle augmentation. Selon le document mis au point par le ministère de la Justice, en l'espace de dix ans les condamnations pour violences conjugales ont presque doublé, passant de 9 129 à 17 972.

La circulaire, que Le Parisien c’est procuré, entérine le fait qu'une victime de violences conjugales doit toujours pouvoir déposer plainte, une procédure entraînant l'ouverture d'une enquête. Le recours à la main courante au lieu d'une plainte « doit être très exceptionnel » car son enregistrement ne déclenche pas la machine judiciaire, souligne la ministre.

Parmi les autres mesures contenues dans la circulaire on trouve la généralisation du téléphone « très grave danger ». Ce dispositif permet à une victime potentielle de disposer d'un téléphone quand l'auteur des faits est en liberté. « Ce dispositif a permis incontestablement de sauver plusieurs vies et a vu sortir plusieurs femmes de leur situation de dépendance à l'égard de l'auteur des violences », explique la garde des Sceaux.

Autres mesures prévues pour cette lutte : la création d'un magistrat dans chaque tribunal pour ce type de contentieux et un stage de sensibilisation contre la récidive. La circulaire rappelle également aux parquets la nécessité d'améliorer la qualité des enquêtes et de développer une politique partenariale de prévention et de détection des situations de violences conjugales. « Il est nécessaire de travailler de façon partenariale avec la police, les collectivités et les associations qui nous sont si précieuses. »

« La société est encore trop indifférente aux violences faites aux femmes », constate Christiane Taubira. Selon le gouvernement, chaque année plus de 216 000 femmes sont victimes de violences et seules 16 % déposent plainte. En 2013, 121 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

La lutte contre les violences faites aux femmes, un enjeu majeur (ministère de la Justice)

Violences conjugales : le plan de bataille de Taubira (Le Parisien)

Biographie de Christiane Taubira (AllGov)

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