Valls s’inquiète "d'un antisémitisme nouveau"

vendredi 13 juillet 2012

"On n'hésite plus aujourd'hui à insulter, à frapper un citoyen parce qu'il est juif au nom même de son appartenance". C’est le constat alarmant dressé par le ministre de l’Intérieur sur les ondes de Radio J (radio de la communauté juive) dimanche 8 juillet. Et le ministre d’ajouter : "Il y a un antisémitisme qui est né dans nos quartiers, dans nos banlieues".

"Il y a dans nos quartiers des jeunes ou des moins jeunes qui, au nom d'une identité qui se sentirait attaquée, décident de la manière la plus imbécile, la plus dangereuse pour nos valeurs, de s'attaquer aux juifs. Ils considèrent le juif comme l'ennemi." a précisé le ministre.

Cet antisémitisme ne serait plus lié "à des événements qui se dérouleraient ailleurs dans le monde, à travers le conflit israélo-palestinien".

Ces déclarations du ministre de l’Intérieur interviennent dans le contexte de l'agression d’un jeune juif dans le TGV Toulouse-Lyon, le 4 juillet.

Le ministre de l’Intérieur avait dès le lendemain "tenu à exprimer son émotion et à condamner, de la manière la plus ferme" ces actes. 

Prudence dans les termes

Sur Radio J, à la question de savoir si le constat selon lequel cet "antisémitisme nouveau" serait le fait notamment de jeunes se revendiquant de l'islam, Manuel Valls a répondu : "Je le crains".

Manuel Valls a pourtant appelé à la mesure dans les termes : "Il ne s'agit pas de stigmatiser d'autres Français, de jeter "l'opprobre (sur) nos concitoyens notamment de confession musulmane" a-t-il précisé.

Le ministre de l’Intérieur a également recommandé la prudence pour imputer à un "effet Merah" ce qu'il a décrit comme "une recrudescence d'actes antisémites intolérables". "Mais sans doute malheureusement, chez les esprits faibles et qui revendiquent cette haine, ce qui s'est passé a pu peut-être libérer une parole", a-t-il ajouté.

Réactions sur Twitter

Les internautes ont vivement réagi à ces déclarations sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter où les messages étaient parfois teintés d’ironie :

"Valls s'inquiète d'un antisémitisme nouveau, né dans nos banlieues. Tout le monde était au courant sauf le ministre! " Peut-on y lire, ou encore : "Le PS se réveille et découvre la réalité de la vie !"

Si certains se sont félicités au contraire du "courage" de Manuel Valls, d’autres internautes ont suggéré d’ouvrir le débat : "Et si on parlait de l’islamophobie ? "


Susie Bourquin

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