Trois perquisitions pour Sarkozy dans l’affaire Bettencourt

jeudi 5 juillet 2012

«Cette justice spectacle est totalement ridicule», s’est exclamé Christian Estrosi sur Europe 1, lors de la matinale du 4 juillet. Indignation de mater dolorosa provoquée suite aux perquisitions menées par le juge Jean-Michel Gentil au domicile, au bureau et à l’ancien cabinet d’avocat de Nicolas Sarkozy pendant la journée du 3 juillet. L’ex-président était alors en vacances au Canada. Cette opération menée chirurgicalement par le juge bordelais accompagné d’une dizaine de policiers de la brigade financière s’inscrit dans la nébuleuse de l’affaire Bettencourt.

L’objectif : tirer au clair si l’ancien président de la République a profité de l’argent du couple de milliardaire pour le financement illicite de sa campagne présidentielle. Nouvelle indignation d’Estrosi sur Europe 1 : « Nicolas Sarkozy est un homme d’intégrité, de transparence la plus totale. Je relève que depuis cinq ans, on n’a pas cessé de le caricaturer, de s’acharner».  Il a même été jusqu’à ajouter derechef : « Ce n'est pas un homme d'argent ». Mais aveugle à la politique spectacle, le juge a déjà fait saisir les comptes de campagne de M. Sarkozy, il a entendu des fournisseurs, et dans le dossier sont rassemblées des déclarations troublantes de différents employés de maison des Bettencourt . Ils évoquent le  ballet des hommes politiques à leur domicile à Neuilly (92), venus, selon les rumeurs de la demeure, recevoir de substantiels gains en liquide. Nicolas Sarkozy aurait fait partie des visiteurs de Neuilly.

Enfin, le dossier contient cette annotation du 26 avril 2007 dans le carnet du photographe François-Marie Banier, ami de Mme Bettencourt. Ce jour-là, elle aurait déclaré : « De Maistre m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui ».

Véronique Pierron

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