Le Sénat adopte un projet de loi sur la transition énergétique moins contraignant sur le nucléaire

mercredi 4 mars 2015
AP

Un recul sur le nucléaire. Alors que le gouvernement souhaite faire passer à l’horizon 2025 la part de la production d’électricité d’origine nucléaire de 75% à 50%, le Sénat a largement voté en faveur d’un texte qui ne fixe aucun objectif daté pour la réduction à 50% de l’électricité nucléaire.

Le projet de loi sur la transition énergétique a recueilli 182 voix pour grâce à la droite, UMP et UDI-UC ainsi que RDSE (à majorité PRG). Les socialistes se sont abstenus et les communistes et écologistes ont voté contre par 34 voix.

Pour le président de la commission des Affaires économiques, Jean-Claude Lenoir (UMP) « la part du nucléaire ne pourra que baisser dans le temps, mais la date de 2025 est irréaliste et ne pourra être réalisée. »

C’est un revers pour la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal qui a pourtant tenté de remettre la date butoir de 2025 dans le texte, comme c’était le cas dans celui voté par l’Assemblée nationale en octobre 2014. La Fondation Hulot, qui se bat pour la réduction du nucléaire, regrette la suppression de l’échéance 2025 : « Un objectif de 50% de nucléaire sans échéance n’est en rien crédible. »

Autre revers pour la ministre, le plafonnement de la puissance du parc électronucléaire. L’Assemblée avait voté pour son plafonnement à sa puissance actuelle de 63,2 gigawatts comme la ministre elle-même le prévoyait, sauf que le Sénat a décidé de le porter à 64,85 gigawatts afin que la mise en service du réacteur pressurisé européen de Flamanville soit possible sans fermer d’autres réacteurs. La Fondation Hulot a fait part de sa désapprobation totale à ce sujet : « Le plafonnement de la production nucléaire a par ailleurs été relevé pour permettre d’augmenter le nombre de centrales, ce qui est un comble.[...] Le grand gagnant est le lobby du nucléaire ! »

Autre changement par rapport au texte original, la suppression de l’objectif de diminution de la consommation énergétique totale de 20% en 2030. En revanche, le Sénat maintient la baisse des émissions de gaz à effet de serre de 40% à d’ici à 2030, et leur division par quatre 20 ans après.

A présent, le projet de loi sur la transition énergétique va être présenté à une commission mixte paritaire pour la formulation d’une version commune. Si aucun compromis n’est trouvé, ce sera à l’Assemblée nationale, majoritairement de gauche, de trancher.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Le Sénat adopte une loi de transition énergétique renucléarisée (Le Monde)

Transition énergétique au Sénat (Huffington Post)

 

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