Le sombre « portrait social » de la France

vendredi 21 novembre 2014
AP

La crise a eu des conséquences non négligeables sur le quotidien des Français. C’est le bilan de l’analyse publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) intitulée « France, portrait social ». Revenus, loisirs, habitat ou encore composition de la population, cette étude annuelle met, cette année, les effets de la crise au cœur de son ouvrage. Augmentation de 56% du nombre de chômeurs de longue durée en cinq ans et du nombre de SDF de 44% depuis 2001, ce « portrait » fait froid dans le dos.  Présentation de quelques données.

Augmentation du chômage de longue durée

Selon les normes du bureau international du travail (BIT) citées par l’Insee, en 2013, 2,8 millions de personnes étaient au chômage en France métropolitaine. Parmi elles, 1,1 million étaient des chômeurs de longue durée. Le nombre de chômeurs de longue durée s'est accru de 56% entre 2008 et 2013, le chômage global augmentant de 43% sur la même période. Les responsables en cause? La crise évidemment mais l’évolution des modes de vie y seraient pour quelques chose également. Les individus sont plus autonomes et changent plus souvent de lieu et de mode de vie qu’il y a quelques années.

2 millions de bénéficiaires de minima sociaux d'insertion

Fin 2012, plus de 2 millions de personnes étaient allocataires des minima sociaux d'insertion soit l'allocation de solidarité spécifique (ASS) et le revenu de solidarité active socle (RSA socle). Avec les conjoints et les personnes à charge, ce sont près de 4,5 millions de personnes qui sont couvertes par ces deux dispositifs. Quatre ans plus tôt, en 2008, les bénéficiaires du RSA étaient de 26% moins nombreux et de 27% moins nombreux pour l'ASS.

Selon l’Insee : « La crise économique a entraîné une affluence dans les dispositifs et en complique les sorties du fait d'un marché de l'emploi dégradé » En 2012, plus d'un allocataire au RSA sur dix (un sur vingt en 2006) et près d'un allocataire de l'ASS sur cinq (un sur huit en 2006) disent avoir renoncé à des soins de santé.

Revenus plus élevés en banlieue qu’en centre-ville

Si le revenu médian annuel est passé de 17 500 € en 2007 à 19 200 € en 2011, il aurait augmenté plus rapidement dans les couronnes des grandes villes que dans leur centre, à l'exception de Paris et de Lyon. «  Nombre de grands pôles urbains ont un niveau de revenu et une évolution inférieurs à ce qui est observé pour l’ensemble de la France métropolitaine », indique l’étude. Cependant, le revenu médian annuel est de 19 800 € en 2011 dans les grandes aires urbaines soit 2 000 à 3 000 € de plus que dans les moyennes et petites aires et dans les zones qui échappent à l’influence des villes.

Le nombre de SDF augmente

Depuis 2001, le nombre de SDF a augmenté de 44%. Ils sont 81 000 adultes et 31 000 enfants concernés. Mais, bien qu’ils soient élevés, ces chiffres donnés par l’Insee sont tronqués puisque basés sur une enquête portant sur les personnes ayant fréquenté les services d'hébergement ou de restauration dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants seulement. De plus, de nombreux SDF ne fréquentent pas ces lieux. A prendre donc avec des pincettes.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

France, portrait social - Insee Références - Édition 2014 (Insee)

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