Le rapport Le Roux vole au secours des compagnies aériennes françaises

mercredi 5 novembre 2014
AP

Les plaintes des compagnies aériennes ont été entendues. Chargé par le gouvernement d’un groupe de travail sur la compétitivité du transport aérien, le député PS Bruno Le Roux a présenté au Premier ministre, lundi 3 novembre, un ensemble de propositions. Elles sont destinées à alléger les charges sur les compagnies aériennes en danger telles qu’Air France, Air Caraïbes, Corsair, Aigle Azur ou encore XL Airways.

Parmi les préconisations, le rapport préconise notamment  de poursuivre le gel des droits de trafic accordés aux compagnies du Golfe. En d’autres termes, elles ne pourraient pas réclamer de créneaux de vols supplémentaires aux départs des aéroports français.

Autre point sur lequel le groupe de travail s’est penché : la multiplication des taxes. Selon lui, le transport aérien serait onze fois plus taxé en France qu’aux Pays-Bas ou encore en Allemagne. L’objectif est donc de réduire les taxations permettant ainsi de rendre les compagnies françaises plus compétitives en Europe.

Bruno Le Roux souhaite également que l’Etat mette la main à la poche et prenne en charge les investissements de sûreté aéroportuaire (contrôle des liquides, des bagages en soutes...) actuellement pris en charge par les compagnies. En 2015, ceux-ci s'élèveront à plusieurs dizaines de millions d'euros pour répondre aux standards fixés par l’Union Européenne.

Les redevances aéroportuaires versées par les compagnies à Aéroports de Paris (ADP) pourraient être « modérées » comme le suggère le rapport. Actuellement, les activités commerciales d’ADP ne sont pas régulées par l’Etat, comme le sont ses activités aéroportuaires ce qui lui permet de générer un fort bénéfice au détriment des compagnies qu’il taxe.

Autre point soulevé suite à la parution du rapport. La « taxe Chirac » va-t-elle disparaitre ? A priori non. Le rapport Le Roux propose que cette taxation, qui ne concerne pour l’heure que les billets d’avions des vols au départ d’aéroports français, soit aussi payée par d’autres secteurs plus fortunés, comme les banques et la grande distribution. Entrée en vigueur en 2006, elle finance les programmes de l'organisme international Unitaid destinés à favoriser l'accès aux médicaments contre les grandes pandémies dans le monde. Actuellement, elle est surtout devenue la « taxe Air France ». À elle seule, la compagnie aérienne française verse 70 millions d’euros par an, soit un tiers du produit de cette contribution.

« C'est maintenant la responsabilité du gouvernement de les reprendre toutes ou partiellement», indique Bruno Le Roux qui rappelle que les mesures exposées ont fait l'unanimité au sein de son groupe de travail.

De leur côté, les syndicats professionnels du secteur aérien, la FNAM, le SCARA, le SNPL et le CIS, ont salué, via communiqué, « une avancé tangible ».

 

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

Rapport du groupe de travail compétitivité du transport aérien français présidé par Bruno Le Roux (brunoleroux.org)

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