Le gouvernement Valls dissout

mardi 26 août 2014
AP

Interrogé dans la matinale d’Europe 1 lundi, sur ses chances de rester ministre, Arnaud Montebourg a avoué ne pas savoir s’il resterait ministre. La réponse n’a pas tardée car à 9 heures, un communiqué de Matignon tombait : Manuel Valls annonçait la démission de son gouvernement sur la demande du président de la République. L’objectif affiché : constituer un nouveau gouvernement plus en phase avec la politique annoncée par le président de la république et le premier ministre. Mais surtout, se débarrasser du ministre de l’économie et de celui de l’éducation qui avaient clairement  affiché  ce weekend, des voix dissonantes sur la politique économique suivie par le Président de la République.

Tout s’est joué en un Weekend. Déjà samedi dans les colonnes du Monde, le ministre de l’économie avait dirigé une première salve de protestation contre la direction économique du président de la République, en appelant à faire passer au second plan, la réduction des déficits et à « hausser le ton » avec une Allemagne « prise au piège de la politique austéritaire qu'elle a imposée à toute l'Europe ».

Affronter la vérité même cruelle

Puis lors de la fête de la Rose où Arnaud Montebourg et Benoit  Hamon se sont rendus dimanche à Frangy-en-Bresse en Saône-et-Loire, ce fut l’occasion d’une parade offensive contre la politique économique du chef de l’Etat. A l’occasion d’un discours qui aurait dû être sinon neutre, du moins dans la mouvance d’une fête de la Rose lors d’un congé de fin de semaine, Arnaud Montebourg a déclaré : « La promesse de remettre en marche l'économie, de retrouver le chemin de la croissance, d'obtenir le plein emploi, elle n'a pas fonctionné, l'honnêteté oblige à le constater et à le dire » avant d’ajouter : « Le rôle du ministre de l'Economie, de tout responsable public, de tout homme d'Etat, est d'affronter la vérité même cruelle sans l'atténuer, sans la noircir, et de proposer des solutions alternatives ».

Le ministre monte alors d’un cran supplémentaire en affirmant  que « Le moment est arrivé où il nous faut assumer le leadership alternatif, organiser le moteur alternatif et promouvoir des propositions et pratiques alternatives à cette idéologie destructrice ». Il précise par ailleurs avoir « proposé au président de la République une inflexion majeure » de la politique économique française.

147 jours pour Benoit Hamon

Benoit Hamon, ministre de l’éducation depuis 147 jours seulement, loin d’apaiser cette voix dissonante a quant à lui, appelé à tirer les conséquences des élections européennes marquées par la déroute des socialistes et la victoire du Front National. Benoit Hamon a ensuite expliqué que « La menace de la déflation, un rapport de forces qui nous est désormais favorable au niveau européen et la pression qui est celle aujourd'hui de l'extrême droite justifient une politique économique au niveau européen et national qui complète les choix politiques qui ont été faits jusqu'ici pour soutenir la compétitivité des entreprises par des choix économiques pour soutenir le pouvoir d'achat des familles ».

C’est donc pour éviter une nouvelle série de couacs qui avaient déjà grevé le gouvernement Ayrault que le chef de l’Etat a décidé de dissoudre le gouvernement Valls afin que ce dernier lui propose une équipe plus en phase avec la politique présidentielle. A présent que le premier ministre présente de futurs candidats, les paris sont en discussion pour les entrées et les sorties des ministres

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Arnaud Montebourg a avoué ne pas savoir s’il resterait ministre (Yahoo news)

Benoit Hamon, ministre de l’éducation depuis 147 jours (Yahoo news)

Les entrées et les sorties des ministres (20 minutes)

 

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