Le FN, troisième parti de France ?

lundi 23 mars 2015
AP

En tête dans 43 départements, le FN exulte. Le parti d’extrême droite recueille 25,66%  des suffrages, un score historique pour des ex-cantonales. Les binômes du Front national seront présents dans 772 duels, 297 triangulaires et l'unique quadrangulaire programmés dimanche 29 mars, selon les résultats partiels communiqués par le ministère de l'Intérieur. Pourtant, c’est moins bien que prévu.  Et le FN n’est plus le « premier parti de France » comme ses cadres se taguaient de l’être au soir des élections européennes de 2014. Car lors de ces élections, le parti de Marine le Pen était arrivé en tête des suffrages avec 24,86% des suffrages contre 20,81% pour l’UMP et 13,98% pour les listes d’Union de la gauche. Aujourd’hui, c’est l’UMP qui est premier avec 27,45% des voix et le PS 21,54%.

Malgré tout, deux évidences commencent à se dessiner avec ce scrutin très local : une France qui ne repose plus sur deux partis majoritaires mais bien sur trois et un enracinement du FN dans les territoires. D’ailleurs Marine le Pen n’a pas manqué de le faire remarquer lors d’une interview au journal Le Monde en déclarant que « Les élections locales sont liées à l'implantation ». Ainsi, les binômes frontistes réalisent d'importants scores dans les cantons où sont implantées des mairies FN. A Béziers dans l’Hérault, dirigée par Robert Ménard, élu l'an passé avec le soutien du Front national, le parti arrive nettement en tête du premier tour dans les trois cantons de la ville, avec entre 44% et 47% des voix. Même chose à Beaucaire (Var), où les candidats FN se positionnent en ballottage très favorable pour le second tour (49,28%).

Le FN, une « hypothèse crédible » dans l’Aisne et le Vaucluse

Toutefois, un tel score devra se confirmer au second tour des élections le 29 mars prochain pour valider les hypothèses d’enracinement. Un résultat qui devra aussi confirmer l’hypothèse de l’implantation du FN comme troisième force politique du pays et non comme ce fut le cas depuis des décennies, de la simple expression d’un vote contestataire. D’ailleurs Marine le Pen fait ses pronostics et interrogée lundi sur BFMTV/RMC, elle a déclaré qu’une victoire du parti extrémiste dans les départements de l’Aisne et du Vaucluse était « une hypothèse crédible ». Dans l'Aisne, aux mains du PS depuis 1998, le FN y a recueilli 38,7% des voix et s'est maintenu dans 20 cantons, en gagnant dès dimanche le 21ème, celui de Vic-sur-Aisne. Le Vaucluse pourrait également tomber dans l'escarcelle du parti d'extrême droite. Dans ce département, le frontiste Joris Hebrard a emporté largement le canton du Pontet (53,7%) hier et le FN est en tête dans 10 cantons sur 17.

 Marine Le Pen a aussi admis sur BFM TV/RMC qu'elle n'avait « jamais envisagé » que son parti puisse emporter des départements jusque-là, mais a affirmé que ce serait « une très bonne surprise » si cela se présentait. A noter aussi que l’enracinement extrémiste dans le sud ne profite pas seulement au FN puisqu’un autre parti d'extrême droite, la Ligue du sud, est en tête dans deux cantons du Vaucluse. Le 2ème  tour devrait donner lieu à plusieurs triangulaires.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Élections européennes de 2014 (France TV Info)

La Ligue du sud (site officiel)

 

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