Hollande, entre défilé et interview pour son premier 14-Juillet

dimanche 15 juillet 2012

 

Des nuages, quelques rayons de soleil mais pas de pluie pour le premier défilé militaire du quinquennat de François Hollande. 4950 hommes et femmes des trois armées et de la Sécurité civile ont défilé à pied sur l’avenue des Champs-Élysées, suivis par 241 chevaux, 450 véhicules et 82 motos. Dans les airs, 66 avions et 32 hélicoptères ont été mobilisés. Cette année, les casques bleus qui servent dans le cadre des forces de l'ONU et les troupes rentrant d'opération extérieures ont été mis à l’honneur.

Après un bain de foule, François Hollande a renoué avec la traditionnelle interview télévisée, qui avait été abandonnée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Pendant 45 minutes, le chef de l’État a répondu aux questions de Claire Chazal (TF1) et Laurent Delahousse (France 2) depuis l’Hôtel de la Marine et non de l’Élysée. « Pour qu’il y ait la plus grande liberté et la plus grande indépendance ». L’occasion donc de dresser un bilan de ses deux premiers mois à l’Élysée. PSA, CSG, vie privée, Mali et même football… : les sujets n’ont pas manqué.

Sur le plan économique, François Hollande est revenu sur les 8000 suppressions de postes annoncées par PSA Peugeot-Citroën. Un plan « inacceptable » que « l’État ne laissera pas faire ». Alors que d’autres plans sociaux sont attendus, le président a réaffirmé que sa « première priorité, c’est l’emploi ». « Tout doit être engagé pour que l'emploi soit le plus haut possible à la fin de mon quinquennat », a-t-il ajouté.

Autre « devoir » du chef de l’État : la réduction du déficit. Déjà évoquée, la hausse de la CSG est une piste « parmi d’autres ». « Je n'écarte aucune ressource », a affirmé François Hollande. Mais toujours pas question de parler de rigueur ou d’austérité auxquelles il préfère le terme d’ « effort juste ». « Il y a 33 milliards d'euros à trouver pour 2013, nous allons les trouver. » Et de préciser : « Je ne viens pas annoncer de prélèvements supplémentaires pour la grande majorité des Français. »

François Hollande a aussi annoncé la nomination de Lionel Jospin à la présidence de la future commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique. Elle sera chargée de faire « des propositions pour le non-cumul des mandats, le financement des campagnes, les modes de scrutin et enfin tout ce qui est charte éthique ». L’occasion également de revenir sur la nomination de Jean-Pierre Jouyet à la tête de la Caisse des Dépôts, « le meilleur à cet endroit-là » pour le président.

Les questions internationales ont aussi été abordées au cours de cette interview. En Syrie, « il est encore temps, plus que temps, de trouver une solution politique pour éviter une guerre civile », a déclaré François Hollande. Quant à la situation au Mali, il estime que c’est aux pays africains de « déterminer » quand et comment intervenir militairement dans le nord du pays actuellement aux mains des groupes armés islamistes.

 

François Hollande n’a pas pu échapper à une question sur le tweet de sa compagne. Discrète depuis cette histoire, Valérie Trierweiler a fait son grand retour en assistant au défilé. « Je considère que les affaires privées se règlent en privé. Et je l'ai dit à mes proches pour qu'ils acceptent scrupuleusement ce principe », a déclaré le président. S’il dit « comprendre » qu’elle veuille « garder son activité professionnelle », elle sera toutefois « présente à ses côtés lorsque le protocole l’exigera ». Mais une chose est sûre pour François Hollande : pas question que l’affaire du tweet se reproduise.

Le chef de l’État a également été interrogé sur le comportement de certains joueurs de l’équipe de France de football lors du dernier Euro. « Ce ne sont pas ses résultats que je juge, c’est l’attitude. Quand on porte le maillot de la France, il faut du respect pour le maillot et les spectateurs. Quand on porte le maillot de l'Equipe de France, il faut penser à ceux qui souffrent. »

Et de conclure sur un petit clin d’œil météo : « Un président normal peut connaître un jour sans pluie. » Depuis son investiture, tous les grands rendez-vous de François Hollande, ou « Rain Man » comme l’ont surnommé les journaux britanniques, ont été arrosés.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de François Hollande.

Caroline Moisson

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