Encadrement militaire pour réinsertion professionnelle

vendredi 6 février 2015
AP

Mercredi, lors de la cinquième conférence de presse de son mandat, François Hollande  a annoncé l'expérimentation en métropole, du « service militaire adapté » (SMA) pour tenter d'allier apprentissage des valeurs républicaines et insertion professionnelle. Or ce dispositif existe depuis  1961 dans les départements et territoires d’outre-mer. Le SMA est en fait un système d’insertion professionnelle sous encadrement militaire. « L'objectif est vraiment de transposer le savoir-faire et le savoir-être militaire à des compétences professionnelles », explique le capitaine responsable de la communication du SMA au sein du ministère d’outre-mer. Trois centres seront prochainement ouverts en banlieue mais les lieux exacts n'ont pas encore été présentés, a précisé François Hollande. Le président n’a pas non plus évoqué le coût d’une telle mesure mais l’Etat a un retour d’expérience de l’outre-mer et pour donner une idée, en 2013, le budget du SMA s'élevait à 206 millions d'euros pour l’intégration de seulement 5 500 jeunes. Pourtant les résultats obtenus dans les départements et territoires d’outre-mer liassent penser que la mise en place de ce dispositif en vaut la peine.

Le principe du volontariat

Au départ, il ne concernait que les départements d’outre-mer de la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe. Puis le dispositif a été étendu à la Polynésie française, Mayotte, la Réunion et la Nouvelle Calédonie. Le système fonctionne sur le principe du volontariat. Le jeune souscrit un contrat d'engagé volontaire des armées. L'idée est de lui apporter un cadre pour travailler sur son comportement. La mission est alors de transmettre au nouvel appelé volontaire cinq règles d'or : être à l'heure, être en tenue, respecter la sécurité, travailler en équipe et respecter son chef. « Pour résumer, notre contrat opérationnel, c'est l'insertion professionnelle, que nous tâchons de favoriser par la transmission de valeurs éducatives », explique encore le capitaine en charge de la communication du SMA. La recrue est ensuite évaluée et en fonction de sa qualification et de son appétence, l’armée lui propose une formation professionnelle qui va se dérouler dans le cadre du SMA et va durer entre 6 et 12 mois.

 

76% des jeunes insérés en 2014

Les résultats de ce SMA parlent d’eux-mêmes. « Depuis 1961, 130 000 jeunes ont ainsi été formés à un métier », précise le ministère des outre-mer. A l'issue de ces services volontaires, 77% des jeunes ont été insérés dans la vie active en 2014 et 76% en 2013 alors qu’au départ de leur formation 30% étaient illettrés et 60% n’avaient  pas de diplôme. « Pour 2014, sur les 4500 jeunes volontaires, 66,1% n'avaient aucun diplôme », précise le capitaine. Pour obtenir de tels résultats, l’armée travaille avec les entreprises en partenariat avec les préfectures, les chambres de commerce et Pôle emploi. Ce sont les filières en demande qui sont ciblées comme l’aquaculture à Mayotte. « Il s'agit d'une mission pour rendre les jeunes employables afin de leur apporter une reconnaissance sociale et citoyenne. Les entreprises ont besoin de jeunes rigoureux, motivés, fiables et capables d'arriver à l'heure », conclut le capitaine.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Cinquième conférence de presse du mandat de François Hollande (France TV Infos)

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