Education prioritaire : la carte des bénéficiaires enfin dévoilée

vendredi 19 décembre 2014
Crédit: idé/Ministère de l'Education nationale

Les contours de la nouvelle carte de l’éducation prioritaire ont été dévoilés par la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud Belkacem mercredi. On ne parlera plus de ZEP mais de REP (réseau d’éducation prioritaire) et REP+ pour les établissements les plus en difficulté. L’objectif de ce réseau : octroyer plus de moyens aux établissements qui en ont le plus besoin dès la rentrée 2015.

La nouvelle répartition, fruit de plusieurs mois de concertation lancés par Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education entre les rectorats, les municipalités et les enseignants, concerne 1082 collèges ainsi que 8000 écoles, un nombre constant par rapport aux années passées même si 200 établissements vont sortir du réseau et être remplacés par 200 autres.

Ces établissements n’ont pas été choisis au hasard. Le redécoupage est basé sur le calcul de l’indice social qui se base sur quatre critères : le pourcentage d’élèves issus de zones urbaines sensibles, le taux d’élèves boursiers, la part d’élèves très défavorisés et le pourcentage d’élèves en retard à l’entrée en sixième. Cet indice social se veut « objectif et transparent, » selon la ministre.

Si le périmètre est constant par rapport aux années passées, les moyens déployés sont en hausse. 352 millions d’euros d’aide ont été ajoutés cette année, sans compter le milliard d’ euros déjà affecté. Concrètement, être classé en REP comporte certains avantages : les professeurs recevront des indemnités spécifiques pour les inciter à s’installer ou à rester en REP, le travail de groupe pour les professeurs sera mis en avant pour rencontrer les parents d’élèves ou assurer le suivi d’un élève, les classes ne compteront pas plus de 25 élèves, du personnel infirmier et social sera disponible dans les REP+ pour aider les élèves qui le souhaitent.

Ce label peut donc changer la destinée des établissements et cela, les parents d’élèves et les professeurs l’ont bien compris. Ils manifestaient d’ailleurs contre la réforme de l’éducation prioritaire mercredi. Pour Claire Ridet, enseignante au collège Pasteur à Longjumeau dans l’Essonne qui va sortir de REP, les craintes sont évidentes : « Pour nous, la sortie de ZEP, ça signifie la fermeture de classes, plus d’effectifs, moins de budget. [ ...] Ce qui nous inquiète, c’est qu’il n’y a rien d’écrit sur les dispositifs mis en place pour la sortie en douceur, » regrette t-elle.

Justement, la ministre de l’Education a tenu à rassurer les établissements, qui, cette année, sortent du dispositif REP. « La sortie ne se fait pas de façon brutale du jour au lendemain. J’en profite pour répondre aux familles qui s’inquiètent qu’on puisse du jour au lendemain passer de 19 à 25 élèves, ce n’est évidemment pas comme cela que ça va se passer. »

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Etre REP, ça change quoi concrètement? (20 Minutes)

Trois mobilisations contre la réforme des ZEP (Libération)

 

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