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Résumé

Le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie est chargé de la politique économique et financière. Il est le résultat dans sa forme actuelle de la scission, le 18 mars 2007 de l’ancien ministère de l’économie et des finances (Minefi) créé en 1997 par Lionel Jospin, entre le ministère des finances et de l’économie et celui du Budget.

Depuis le 29 juin 2011, François Baroin est à la tête de ce ministère. Il est secondé dans ses fonctions par Éric Besson, Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, Pierre Lellouche, secrétariat d’État au Commerce Extérieur, et par Frédéric Lefebvre, secrétariat d’État au Commerce, à l’Artisanat, aux PME, au Tourisme, aux Professions Libérales et à la Consommation.

 


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Histoire:
  • Le ministre des finances au Moyen-Âge

Tout démarre avec le besoin de l’Etat d’organiser ses finances publiques et ce sont les romains qui les premiers commencent à les aménager en centralisant les recettes de l’État au sein du fiscus (Trésor impérial) et de l’aerarium (Trésor de l’État romain). Les rois francs récupèrent le fruit des impôts romains, puis progressivement ces produits sont éclatés entre les seigneurs féodaux et le Trésor public se privatise. Ce sont les croisades qui fondent à nouveau le besoin de recettes royales mais une fonction de ministre des finances à proprement parlé, n’apparait qu’à la fin du Moyen Âge, au moment où les finances publiques s’organisent et où l’État se renforce. La fonction n’est cependant pas encore centralisée et si au XIVème siècle sous le règne de Philippe le Bel, il n’y a qu’un Trésorier, quatre Trésoriers de France se partageront cette fonction  sous celui de Charles VII au XVème siècle. Ils sont chargés des finances ordinaires, c’est-à-dire des revenus du domaine royal comme le cens et les revenus fonciers alors que quatre « généraux des finances « assurent la même fonction pour les finances extraordinaires, revenus supplémentaires levés sous la forme d’impôts. Depuis le Moyen-Âge, en effet, les finances ordinaires, couvrant les dépenses de fonctionnement de la puissance publique, se distinguent des finances extraordinaires prenant en charge des opérations ponctuelles, principalement militaires, au coût insupportable pour les seules ressources ordinaires. Il s’agissait, par souci de bonne gestion, d’éviter que le fonctionnement courant soit financé par des recettes exceptionnelles. Mais, les finances extraordinaires permettaient aussi de s’affranchir des règles ordinaires de gestion, de plus en plus contraignantes avec le temps, ce qui explique leur maintien.

De la même façon, la nécessité de finances publiques fortes est commune à l’ensemble des pays européens car la dette publique des Etats qui remonte à l’Antiquité, prend de l’ampleur au Moyen-Âge. Le ministre des finances au Moyen-Âge. Les cités-Etats de Venise et de Florence mènent des guerres incessantes. Pour payer leurs mercenaires, elles empruntent des fonds à des banquiers ou des marchands italiens et créent des titres de dette transmissibles. Les faillites sont régulières: ainsi en 1346, Edouard III d’Angleterre (qui engagea la Guerre de Cent ans contre le roi de France), ne peut plus rembourser ses créanciers italiens. Plusieurs banques florentines font alors faillite…

 

  • Pouvoir royal fort et finances centralisées

C’est pourquoi, les finances publiques vont suivre au cours des siècles, une courbe ascendante vers toujours plus de centralisation. C’est François 1er qui au début du XVIe siècle, s’y attèle en premier et réforme l’organisation des finances en les centralisant davantage. En 1523, il crée le Trésor de l’Épargne, caisse regroupant les recettes ordinaires et extraordinaires. C’est sous le règne de son fils, Henri II, qu’une seule personne sera nommée pour s’occuper des affaires financières et le titre de surintendant des Finances lui sera donné en 1561, sous Charles IX. C’est enfin, le grand ministre Sully qui donnera toute sa dimension à la fonction à partir de 1598. Sully s’occupait de l’administration des affaires du roi Henri IV qui comprend qu’il ne peut confier les finances du royaume qu’à l’homme qui gérait de main de maître, ses propres affaires. Il le nomme en 1596 au Conseil des Finances puis, vers 1598, surintendant des finances. Sully remet alors de l’ordre dans les comptes, en créant en 1601, une Chambre de justice destinée à lutter contre les malversations financières. Il s’entoure de brillants conseillers, comme l’économiste Barthélemy de Laffemas, qui développe les manufactures et  l’artisanat. Toutefois, Louis XIV supprime cette fonction en 1661 et, nomme dès 1665, un contrôleur général des Finances à la tête des finances et de l’économie du royaume. Le nom de Colbert reste particulièrement associé à cette charge qu’il occupa de 1665 à 1683.

 

  • De la Révolution jusqu’à l’Etat providence

Sous la Révolution, la fonction est sensiblement moins forte car confiée au pouvoir législatif, qui se dote d’un comité des finances, d’un bureau de la comptabilité et d’une commission de la trésorerie qui surveille les mouvements de fonds. Le ministre des Finances n’est alors qu’un simple ministre des « contributions et revenus publics ». Le retour en force de l’exécutif se fait sous le Directoire. Ensuite, le Consulat, puis l’Empire, recréent une fonction financière forte. C’est sous l’Empire d’ailleurs que l’on assiste pour la première fois, à une distinction  entre le ministre des Finances qui s’occupe des recettes et de la préparation du budget, de celui du Trésor qui exécute les dépenses. Une distinction qui ne dure guère puisque le Baron Louis, principal ministre des finances pendant plus de 15 ans sous la Restauration, les unifie à nouveau. Le pouvoir du ministre des Finances croît alors progressivement, notamment vis-à-vis des ministres dépensiers, tenus de respecter la loi de budget et de rendre compte de leurs dépenses.

Un tournant s’amorce dès la fin du 19ème siècle, avec l’avènement de l’Etat providence. Pour financer le social, l’éducation et la santé, les Etats commencent à s’endetter. Dans les années 30, une nouvelle tâche est dévolue aux Etats: les plans de relance de l’économie. Au départ occidental, le recours à la dette publique devient mondial et la fonction économique et financière des Etats acquière un pouvoir toujours croissant et centralisé.

 

  • Les restructurations modernes

Concernant les restructurations récentes, le Minéfi est créé en juin 1997 par Lionel Jospin. Ce ministère réunit en effet, les fonctions économique, financière mais également budgétaires de l’Etat. Lors de la mise en place du 1er gouvernement Fillon en mai 2007, l’organisation traditionnelle du Minefi est modifiée par la scission de ses fonctions économiques et budgétaires en deux ministères. Le ministre du Budget se trouve alors à un rang égal à celui de l’économie et des finances. Partant de cette nouvelle organisation, le budget de l’État et la gestion de la fonction publique sont désormais rattachés au Ministère du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État. Le ministère de l’Économie conserve quant à lui, la politique économique, les entreprises, la finance internationale et reçoit par ailleurs la politique de l’emploi, rattachée auparavant au Ministère des Affaires sociales, devenu Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Il repend aussi sous sa coupe le tourisme qui était auparavant sous celle du ministère des Transports, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer.

L’organisation et les attributions du ministère sont à nouveau modifiées lors de la mise en place du gouvernement Fillon 3, le 14 novembre 2010 lorsque la politique de l’emploi quitte le giron du ministère pour retrouver celui du Travail, de l’Emploi et de la Santé. La politique de l’industrie se voit attribuée un Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, incluant la politique énergétique, auparavant sous la tutelle du Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Ainsi, la dénomination du ministère est modifiée en ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, un ministre et deux secrétaires d’État dépendent de ce ministère.

A l’instar, du ministère du Budget, celui de l’économie et des finances est situé en face du pont de Bercy suite au déménagement du ministère de l’aile Richelieu du Palais du Louvre qu’il occupait depuis 1871 et ce, dans l’optique des travaux du Grand Louvre décidés par François Mitterrand.

 

 

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Ses missions:

Le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie possède de larges attributions et des missions très étendues. Dans un premier temps, il met en œuvre la politique du gouvernement en matière économique, financière, de consommation et de répression des fraudes, de commerce extérieur, d’industrie, d’énergie et de matières premières, de postes et communications électroniques et de tourisme. De plus, il a une action interventionniste sur l’économie réelle en ce sens qu’il définit et exécute la politique du gouvernement concernant les petites et moyennes entreprises, le commerce et l’artisanat ainsi que les professions libérales. A ce titre, il exerce la tutelle des établissements des réseaux des chambres de métiers et de l’artisanat et des chambres de commerce et d’industrie ainsi que les attributions relatives à la création d’entreprises et à la simplification des formalités leur incombant.

 

Le décret qui créé cette administration le 18 mai 2007, prévoit :  « Le ministre de l’économie, des finances et de l’emploi prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière économique, financière, d’emploi, de formation professionnelle, de consommation et de répression des fraudes, de commerce extérieur, d’industrie, de postes et communications électroniques et de tourisme ».

 

  • Les attributions du ministère sont très étendues :

 

Ses missions en matière économiques :

Le ministère doit s’assurer de :

  • La compétitivité de l’économie française et l’attractivité du territoire ;
  • La prévision économique et financière ;
  • La concurrence, la consommation et la répression des fraudes ;
  • La statistique et les études économiques ;
  • Le commerce extérieur ;
  • La réglementation, l’analyse et le contrôle de la commande publique ;

 

Ses missions en matière financière :

En matière financière, le pouvoir règlementaire français est directement exercé par le ministre chargé de l’économie, de ce le ministère doit s’assurer :

  • Des financements, les participations, les affaires monétaires, économiques et financières nationales en concertation avec les ministres concernés dans le cadre des procédures prévues ;
  • De la législation fiscale ;
  • Du contrôle économique et financier, conjointement avec le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique.

 

Ses missions en matière industrielle :

Le ministre de l’économie exerce ces attributions en tandem  avec le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie. Ils assurent :

  • Les orientations stratégiques industrielles et le suivi des secteurs industriels et des services ;
  • La politique des postes et communications électroniques ;
  • La politique en matière d’économie numérique ;
  • Le soutien aux nouvelles technologies, leur promotion et leur diffusion ;

 

Ses missions en matière énergétique :

Le ministère est chargé de la mise en œuvre de la politique de sûreté nucléaire, y compris le transport des matières radioactives et fissibles à usage civil, conjointement avec le ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports, du Logement et de l’Aménagement du territoire.

 

Ses missions en matière touristiques :

Il assure le suivi et le soutien des activités touristiques et la promotion du patrimoine touristique de la France.

 

  • Organisation

En raison de la transversalité de ses missions, le ministre de l’économie et des finances exerce une autorité exclusive ou conjointe sur de nombreux services et directions.

 

L’autorité sur les services d’inspection :

 

L’autorité sur les directions générales :

 

L’autorité partagée sur les services transversaux :

 

 

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Où va l’argent

Budget 2010 exécuté du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, en millions d’euros :

106 039

 

Détails :

  • Autorisations d’engagement consommées en millions d’euros :

Mission Économie :                                                                                                                                            1 953

Mission Engagements financiers de l’État :                                                                                                     42 156

Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                                    982

Mission interministérielle aide publique au développement (programme MINEFI) :                                          697

Total : 45 788

  • Crédits de paiement consommés en millions d’euros :

Mission Économie :                                                                                                                                            1 973

Mission Engagements financiers de l’État :                                                                                                     42 156

Mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                                  986

Mission interministérielle Aide publique au développement (programme MINEFI) :                                      1 170

Total : 46 285

  • Emplois en équivalent temps plein travaillé :

Mission Économie :                                                                                                                                          12 672

Mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                               1 294

Total : 13 966

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Polémiques:
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Débats:
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Suggestions de réformes:

Une règle d’or budgétaire en France ?

 

Déposée fin juin 2011, la règle d’or budgétaire est un projet de loi constitutionnelle, qui vise le retour à l’équilibre des comptes publics sous trois ans. Le projet, défendu en janvier 2001 par Nicolas Sarkozy a refait surface à la faveur de la crise grecque. Il prévoit de créer une nouvelle catégorie de lois, les « lois-cadres d’équilibre des finances publiques » programmant les efforts budgétaires que la France doit fournir pour assainir ses comptes.

 

Cette loi s’appliquerait à la fois au budget de l’Etat et à celui de la Sécurité sociale. Des planchers de recettes et des plafonds de dépenses seraient fixés annuellement, l’objectif étant d’atteindre l’équilibre en trois ans. Les budgets proposés par le gouvernement et votés par le Parlement devront ensuite, se conformer à cette règle d’or, sous peine d’être annulés par le Conseil constitutionnel. L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté le texte en première lecture. Ce qui ne sera pas suffisant. En effet, toute modification constitutionnelle doit être avalisée par un vote du Parlement réuni en Congrès à Versailles à la majorité des 3/5e.   

 

Or, le vote en première lecture au Parlement n’a été possible qu’avec les seules voix de la majorité, l’opposition de gauche ayant voté contre à chaque lecture. La gauche a en effet, opposé au projet, une fin de non-recevoir, dénonçant une « opération de communication ». L’opposition renvoyant ainsi,  la droite à ses propres responsabilités en matière de creusements de déficits. D’ailleurs certains observateurs économistes qualifient de démagogique l’inscription de la règle d’or dans la Constitution, estimant qu’elle l’est déjà via le Pacte de stabilité et de croissance, qui fixe, depuis le traité d’Amsterdam, à 3% la limite à ne pas dépasser pour le déficit budgétaire.

 

La majorité s’appuie sur l’exemple allemand pour argumenter en faveur du projet mais ses contradicteurs font valoir que les choses ne sont pas aussi simples. La « règle d’or » allemande qui existe en effet,  depuis 1949 n’a pas empêché le pays de s’endetter. L’article 110 de la loi fondamentale allemande de 1949, équivalent de sa Constitution, explique que « les recettes et les dépenses doivent s’équilibrer ». L’article 115 précise que « le produit des emprunts (souscrits par le pays) ne doit pas dépasser le montant des crédits d’investissements inscrits au budget ». Il ajoute qu’il « ne peut être dérogé à cette règle que pour lutter contre une perturbation de l’équilibre économique global ». S’appuyant sur cette permissivité de l’article 115,  l’Allemagne a dérogé une dizaine de fois à cette règle générale depuis 1970, et s’est endettée, à l’instar de la majeure partie des pays développés.

 

 

 

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Anciens directeurs:

François Baroin

François Baroin était ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie de juin 2011 à mai 2012 dans le gouvernement dirigé par François Fillon. Il est pris très jeune sous l'aile protectrice de Jacques Chirac, qui initie sa carrière politique en 1989, notamment à la suite d'un double drame familial auquel l'ancien président de la République n'est pas resté insensible. Cet ancien journaliste connaît une ascension fulgurante quelques années seulement après son entrée en politique, faisant alors de lui un des plus jeunes élus sur le plan local comme national.

 

François (Claude Pierre René) Baroin est né le 21 juin 1965 à Paris dans une famille aisée. Il est le fils de Michèle Paulin, ancienne employée des Postes et Télécommunications (PTT) et membre du réseau "Libération-nord PTT" au milieu des années 1940.

 

Son père, Michel Baroin, lui même fils d'un gardien de la paix, était docteur en droit et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Très actif, cet homme d'affaires est d'abord commissaire de police puis devient membre de la Direction de la surveillance du territoire (DST), avant d'être nommé sous-préfet de Nogent-sur-Seine, dans le département de l'Aube. Elu ensuite maire de Troyes, il est appelé comme chef de cabinet auprès de deux présidents de l'Assemblée Nationale, Edgar Faure et Achille Peretti. Ce dernier, ancien maire de Neuilly-sur-Seine pendant plus de 35 ans, passe pour être le père spirituel du président de la République Nicolas Sarkozy.

 

Ami personnel de Jacques Chirac et de François Mitterrand, Michel Baroin est un temps grand maître de la plus ancienne et plus importante obédience maçonnique d’Europe continentale, le Grand Orient de France. Il préside également aux destinées de la Garantie mutuelle des fonctionnaires au milieu des années 1970, puis, dix ans plus tard, à celles de la Fédération nationale d'achats des cadres, plus connue sous le nom de FNAC.

 

Pendant ce temps, son fils François Baroin, notamment ancien élève d'un lycée catholique, obtient un certificat d'aptitude professionnelle de boucher-charcutier, avant d'intégrer entre autres établissements l'université Panthéon-Assas. Il obtient deux diplômes d'études supérieures spécialisées de défense puis de sciences de l'information et des bibliothèques, et un diplôme d'études approfondies de géopolitique.

 

Peu avant ses 21 ans, en avril 1986, François Baroin assiste à la mort de sa sœur aînée Véronique, renversée accidentellement par une voiture sur un quai parisien. Moins d'un an plus tard, en février 1987, peu après la vague d'attentats terroristes qui ensanglantent la France, le père de l'actuel ministre, qui aurait été victime des suites du contentieux Eurodif entre la France et l'Iran, meurt lorsque le jet privé qui le transporte s'écrase au Cameroun. L'ancien membre de la DST avait décollé de Brazzaville, au Congo, où il venait de rencontrer le président Denis Sassou-Nguesso. Trois mois auparavant, c'est peut-être ce même contentieux qui coûtera la vie à Georges Besse, alors président-directeur général du constructeur automobile Renault et fondateur d'Eurodif, et vaudra l'enlèvement de journalistes français au Liban.

 

Ces drames personnels, qui développent chez l'actuel ministre une résistance reconnue de tous, marquent l'amorce de son destin politique.

 

 

Jacques Chirac vient en personne au domicile familial annoncer la mort du père et époux. Ces évènements tragiques poussent l'ancien président français à "prendre sous [son] aile" François Baroin, qui lui est "devenu comme un fils" et dont il s'avère être de plus en plus proche au fil du temps. L'ancien maire de Paris revêt dès lors l'habit de mentor politique et l'encourage quelques temps après à embrasser une carrière dans ce sens.

 

Bien qu'imprégné du riche parcours de son père, François Baroin ne s'inscrit pas immédiatement dans son sillon. Il débute en 1988 comme journaliste politique au sein d'Europe 1, radio privée généraliste où il œuvre pendant plus de quatre ans, notamment aux côtés de Laurence Ferrari. Jean-Pierre Elkabbach, alors directeur d'antenne, l'avait remarqué en 1987 sur le plateau télévisé de l'émission littéraire Apostrophes, au cours de la promotion du livre posthume de son père.

 

De sensibilité naturellement chiraquienne, François Baroin finit par adhérer au parti du Rassemblement pour la république en 1992, alors qu'il est déjà conseiller municipal de Nogent-sur-Seine depuis 1989. Il se fait élire député de l'Aube en 1993, à l'âge de 28 ans, ce qui fait de lui le plus jeune élu de France à la Chambre basse. Ce premier record en appelle très rapidement un second après la première élection de Jacques Chirac à la tête de l'Etat en 1995, dont l'actuel ministre a également été porte-parole pendant sa campagne présidentielle. Il est aussitôt propulsé secrétaire d'État auprès du Premier ministre Alain Juppé, au titre de porte-parole du gouvernement. Cette nomination fait alors de lui le plus jeune ministre de la Ve République. Il est ensuite élu dans la foulée, la même année, maire de Troyes, président de l'Association des maires de l'Aube, puis de nouveau député de l'Aube en 1997.

 

Devenu avocat en 2001, François Baroin préside la même année la Communauté d'agglomérations de Troyes, avant de devenir vice-président de l'Assemblée nationale de 2002 à 2005. Porte-parole puis membre du bureau politique de l'Union pour un mouvement populaire en 2003, il devient conseiller de Nicolas Sarkozy après l'élection de ce dernier à la présidence du mouvement en 2004. Nommé ministre de l'Outre-Mer sous la direction de Dominique de Villepin de 2005 à 2007, le ministre reprend, pendant moins de deux mois, le portefeuille du ministère de l’Intérieur et de l'aménagement du territoire et de l'aménagement du territoire. Il remplace à ce poste Nicolas Sarkozy, qui a alors démissionné afin de se consacrer pleinement à sa candidature à l'élection présidentielle de mai 2007. Ce court intérim lui fait atteindre un troisième record, celui de benjamin du gouvernement en place.

 

Le retrait de Jacques Chirac de la scène politique française marque un passage à vide dans les fonctions gouvernementales de François Baroin. Le départ de son géniteur politique lui permet, non sans mal, de s'affranchir de ce dernier, avant de le conforter dans une certaine liberté d'expression dont il devient le seul dépositaire. Cette période de trois ans lui donne ainsi l'occasion de critiquer le nouveau président de la République, auquel il s'oppose frontalement sur des sujets tels que la place de la France dans l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord ou encore la désignation du PDG de France Télévisions par le pouvoir exécutif.

 

François Baroin est rappelé au sein du gouvernement de François Fillon en mars 2010 comme ministre du Budget, des comptes publics et de la réforme de l’Etat. Il remplace à cette fonction Eric Woerth, entravé par l'affaire dite Woerth-Bettencourt, du nom de l'héritière et principale actionnaire du groupe L'Oréal, affaire qui lui a récemment valu d'être mis en examen pour recel et trafic d'influence passif. S'ajouteront, à la faveur d'un remaniement ministériel au mois de novembre suivant, la charge de porte-parole du gouvernement et le portefeuille de la Fonction publique. Ce dernier, précédemment dévolu à Georges Tron, change de main après que ce dernier ait été contraint à la démission quelques mois auparavant. Il est notamment accusé de viol et d'agression sexuelle par deux anciennes employées de la municipalité de Draveil, dont il est toujours le maire.

 

François Baroin doit son maroquin actuel, indirectement et en partie, à une autre accusation d'agression sexuelle, cette fois à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn. Ce dernier, alors directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est arrêté à New York le 18 mai 2011. Son incarcération, au-delà de son retentissement international et de ses conséquences, conduira Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie au moment des faits, à la tête du FMI. La convoitise qu'éveillera la vacance de son portefeuille, notamment de la part de Bruno Le Maire, initialement promis au poste, et de celle de l'actuel ministre, aurait donné lieu à un affrontement entre les deux hommes qui aurait poussé François Baroin à mettre sa démission en jeu. Ce dernier a été nommé en remplacement de Christine Lagarde le 29 juin 2011.

 

Homme aux goûts apparemment simples, adepte de la langue de bois peu porté sur les voyages et se qualifiant lui-même d'hypocondriaque, François Baroin semble dégager des apparences trompeuses derrière une certaine réserve. "Malgré la réputation faite à François d'être un dur parmi les durs sous sa gueule d'ange, c'est un homme de grande qualité et d'une immense discrétion". Faite sur le ton de la plaisanterie le jour de la passation de pouvoir avec l'actuel ministre, cette déclaration de Christine Lagarde résume assez bien l'homme.

 

Surnommé un temps Harry Potter lorsqu'il arborait lunettes rondes et coupe de cheveux sage, cet amateur de football, de tennis et de pêche à la truite ne parvient pas à suivre les conseils de son père lorsque ce dernier lui conseillait d'intégrer une école de commerce. Il échoue ainsi deux fois au concours d'entrée de la prestigieuse école des Hautes études commerciales. "Epicier, ce n'était pas mon truc".

 

Ancré dans l'Aube, repère d'enfance, François Baroin n'en demeure pas moins qualifié de "maire VSD" par l'opposition municipale de la ville de Troyes. Cette dernière lui reproche, bien que ce soit le cas de nombreux maires partagés entre obligations locales et contraintes nationales, de ne consacrer que ses seuls week-ends à la gestion de sa ville.

 

L'actuel maire de Troyes sait également provoquer l'ire de l'opposition socialiste à l'échelle nationale. Il déclare ainsi devant les députés réunis dans l'hémicycle, en novembre 2011, que le Parti socialiste avait été "conduit par effraction au pouvoir en 1997". Il faisait notamment allusion aux élections législatives gagnées par les socialistes après la dissolution de l'assemblée nationale voulue par Jacques Chirac. Cette déclaration provoque l'indignation bruyante des élus de gauche et l'embarras de la majorité, le président de la Chambre des députés Bernard Accoyer convenant que "la parole [y] était libre" mais qu'on "ne peut que regretter certains propos inadaptés".

 

Toujours dans le registre de la dichotomie entre droite et gauche, et justifiant le choix de son camp politique, le ministre répond en 2005 : "Le Parti socialiste ne parvient ni à solder l’héritage de Mitterrand, ni à assumer celui de [Lionel] Jospin. François Hollande en est l’incarnation la plus parfaite : il est le fils de Mitterrand, le frère de Jospin, mais il ne veut pas payer les droits de succession".

 

François Baroin annonce en août 2011 la suppression des niches fiscales. Parmi celles-ci figurent notamment le crédit d’impôt pour intérêts d’emprunt, le privilège réservé aux jeunes mariés ou encore, péniblement aboli, l'abattement de 15% sur les cotisations sociales des particuliers-employeurs. Peu à l'aise avec la langue de Shakespeare, parfaitement maîtrisée par Christine Lagarde alors en partance pour le FMI, le ministre répond à une journaliste qui, en juin 2011, lui pose une question embarrassante dans un anglais hésitant : "On prendra des cours ensemble". L'homme, qui selon ses propres propos "déteste les conflits", quitte alors brusquement la salle de presse, visiblement irrité.

 

François Baroin aurait probablement été plus inspiré s'il lui avait été demandé son sentiment sur… le groupe de rap IAM, dont il est un grand admirateur depuis l'adolescence. L'empire du côté obscur, chanson de 1997 qu'il connaît par cœur, "est" selon lui "une révélation absolue, […] la définition du rap et de l'écriture". Cette confidence à l'antenne, faite en juillet 2009 au micro d'Alexandre Ruiz sur Europe 1, pousse le ministre jusqu'à poser son flow en déclamant notamment : "Je suis le fils de Jaffar, le sale rejeton de Dark Vador, j’adore / Adapter ma technique à la manière du caméléon". Cette prestation, suffisamment rare pour être soulignée, révèle de celui qui fut, plus jeune, disc-jockey, une face cachée de l'homme diamétralement opposée à son image publique.

 

François Baroin et Valérie Broquisse, journaliste de presse écrite et présentatrice de télévision, ont été mariés pendant 15 ans. Trois enfants naîtront de cette union : Jules (1991), Constance (1992) et Louis (1995).  Sa famille semble être marquée par le destin : après la perte tragique, à quelques mois d'intervalle, de sa sœur et de son père au milieu des années 1980, son ex-femme et sa fille sont à leur tour victimes d'un grave accident de voiture fin 2002.

 

François Baroin partage sa vie depuis 2008 avec Michèle Laroque, comédienne née en 1960 et mère d'Oriane (1995), fruit de son mariage avec le metteur en scène Dominique Descamps, actuel directeur du Théâtre Fontaine à Paris. Elle décide de devenir comédienne à la suite là encore d'un grave accident de voiture survenu à l'âge de 19 ans, qui manque de lui coûter la vie et l'immobilise pendant deux ans. Elle a déclaré mettre un terme à son exil fiscal aux Etats-Unis en mai 2010, deux mois seulement après la nomination de son actuel compagnon au ministère du Budget.

 

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Création: 14.781
Budget annuel: 106 milliards d’euros
Employés:
Official Website: http://www.economie.gouv.fr

Ministère des Finances et des Comptes publics

Michel Sapin
Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

Michel Sapin a été nommé en mai 2012 au poste de ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Compagnon de route de François Hollande depuis 35 ans, il retrouve ainsi un poste central au gouvernement 10 ans après sa participation au gouvernement Jospin. Il fait partie du premier cercle d'amis de François Hollande et s'est progressivement spécialisé dans l’Économie.

 

Né à Boulogne-Billancourt (Haut-de-Seine), le 9 avril 1952, il est le fils unique d’un cadre d’une entreprise de chaudronnerie et d’une mère au foyer. Son premier fait d'arme politique intervient en mai 1968, il a alors 16 ans et est élève au prestigieux lycée parisien Henri-IV. Il participe aux «comités d’action lycéens » pendant les grèves et les manifestations.

 

Après une classe préparatoire aux Grandes Écoles dans ce même lycée, il intègre l’École Normale Supérieure (Ulm) et se prédestine à un poste de haut-fonctionnaire. Il adhère au Parti Socialiste en 1975 et fait le choix de soutenir la ligne de Michel Rocard et son acceptation de l'économie de marché . Il croise pour la première fois la route de François Hollande à l’école des officiers d’Angers, où ils effectuent ensemble leur service militaire en 1977. 

 

Son devoir militaire accompli, il intègre l’École Nationale d'Administration (ENA) en 1978 dans la promotion Voltaire. Sur les bancs de l'école, il côtoie notamment Ségolène Royal, Dominique de Villepin ou encore François Hollande. Il n'attend pas d'être diplômé pour soutenir Michel Rocard lors du congrès de Metz du Parti Socialiste en 1979.

 

 Son diplôme de haut-fonctionnaire en poche, il choisit comme première affectation le Tribunal administratif de Paris. Sur les conseils de son mentor, Michel Rocard, il revient sur les terres familiales et est élu député de l'Indre (à 28 ans) en juin 1981 grâce l'appui de ses amis rocardiens. Lors de son premier mandat à l'Assemblée nationale, il devient secrétaire de hémicycle (1983-84) puis vice-président (1984-1985) dans une large majorité de gauche.

 

Lors des élections législatives anticipées de 1986, il se présente dans son département natal, les Hauts-de-Seine, et est élu député puis réélu en 1988. Il accède cette même année au poste prisé de Président de la commission des lois.

 

Il siège à partir de 1989 au conseil municipal de Nanterre dont la mairie est communiste. Il fait son entrée au gouvernement d’Édith Cresson en mai 1991 comme Ministre délégué auprès du ministre de la Justice et laisse son mandat de député. Grand collectionneur de monnaies mais sans être un économiste pur,  il arrive à Bercy en avril 1992 pour diriger le Ministre de l’Économie et des Finances à l'époque où les bases de l'Euro sont jetées juste après la signature du Traité de Maastricht. Dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, il s'attelle au délicat chantier de la transparence économique. La loi Sapin (no 93-122 du 29 janvier 1993) entend éclaircir les comptes des partis politiques et réglementer entre autres les prestations de publicité. En parallèle de ses fonctions ministérielles, il s'implique comme conseiller régional d’Île-de-France (1992 à 1994).

 

Après la défaite de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 1995, Michel Sapin quitte Paris et son poste de membre du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France. Il se replie dans son terroir berrichon et est élu maire d'Argenton-sur-Creuse (Indre) lors des municipales de 1995.

 

Après la dissolution du Parlement en 1997 et l'accession au pouvoir du gouvernement Jospin, il se met au service du PS en tant que Secrétaire national aux questions économiques pendant un an avant de devenir secrétaire national à l'emploi (décembre 1998-mars 2000). Président de la Région Centre à partir de 1998, sa rigueur et son pragmatisme sont remarqués : il entre en mars 2000 au gouvernement socialiste comme Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’État. Tout en conservant son mandat de conseiller général de l'Indre.

 

Suite à la débâcle socialiste de mai 2002, M. Sapin redevient maire et entreprend une conquête locale du pouvoir. Son investissement au sein du Parti Socialiste ne faiblit pas : il est responsable national à la Trésorerie auprès du Premier secrétaire, François Hollande depuis 2003.

 

Sur ses terres de prédilection, il est élu Président de la Communauté de communes du Pays d'Argenton-sur-Creuse tout en exerçant son mandat au Conseil général de l'Indre jusqu'en 2004. Il met toutes ses forces dans la bataille des élections régionales d'avril 2004 et la victoire de sa liste lui permet de siéger une nouvelle fois comme président du Conseil régional du Centre.

 

Passé secrétaire national à l'économie et à la fiscalité au PS, il soutient la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du parti en 2006. Le 15 février 2007, à la suite de la démission d'Éric Besson, il lui succède au poste de secrétaire national du PS chargé de l'économie. Devenue le «Monsieur Économie» du PS, il s'active dans l'élaboration du projet présidentiel de la candidate socialiste.

 

Malgré la déception de la défaite des socialistes à l'élection présidentielle, ce chauve discret parvient à se faire élire député en juin 2007 dans la première circonscription de l'Indre. Il démissionne alors de son poste de Président du Conseil régional pour se consacrer à sa carrière nationale même s'il redevient maire de sa commune cette même année. Il quitte la président de la communauté de communes en mars 2008.

 

Ses cinq années dans l'opposition au gouvernement Fillon et au président Nicolas Sarkozy sont marquées par le décès de son suppléant, Jean-Yves Gateaud, en novembre 2009. Membre de la commission des Finances, il président également le groupe d'amitié avec la Mauritanie. Il est voisin de son vieil ami François Hollande dans hémicycle. Et chargé de mener les négociations avec Europe Ecologie-Les Verts dans la perspective des élections législatives de juin 2012.

 

Premier soutien de François Hollande lors des primaires socialistes d'octobre 2011, il se voit confié la responsabilité de chiffrer et transformer le projet socialiste en programme politique et économique du candidat investi par le PS pendant l'automne. Il penche pour la rigueur ciblée et juste et révoque toute idée d'austérité. Pendant la campagne présidentielle, il monte au créneau pour défendre les propositions économiques du candidat PS et prône notamment une Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) flottante pour accroître le pouvoir d'achat des ménages. Son expérience ministérielle rassure les marchés économiques et il profite de l'entre-deux tours pour rencontrer les responsables des agences de notations. Il promet notamment que les dépenses de l’État seront couvertes par des économies dans le train de vie de l'administration.

 

Il s'est remarié en décembre 2011 à Valérie Scharre, journaliste au quotidien économique les Échos sous les yeux de son témoin et ami, François Hollande.

 

Son amitié indéfectible depuis plus de 35 ans avec le président de la République, François Hollande, en fait un des ténors de la majorité présidentielle.

 

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Arnaud Montebourg
Ministre du redressement productif

Arnaud Montebourg est né le 30 octobre 1962 dans la Nièvre, à Clamecy, près de Château-Chinon. Suite à l'élection de François Hollande à la tête de la présidence de la République le 6 mai 2012, Arnaud Montebourg a été désigné ministre du Redressement productif.

Fils d'un fonctionnaire de l'administration fiscale et d'une mère issue d'une famille algérienne noble, professeur d'espagnol et essayiste, il fait ses études au collège Marcelle Pardé à Dijon avant d’entrer au lycée Stéphen-Liégeard à Brochon en Côte-d’Or. De retour à Dijon après l’obtention d’une mention très bien à son baccalauréat littéraire, Arnaud Montebourg y étude le droit à l’université en 1980.

Il rejoint ensuite Paris où il intègre l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour poursuivre ses études de droit et en ressort diplômé d’une licence. Il entre ensuite à l’Institut d’études politiques, toujours à Paris, en 1983 et passe le concours de l’ENA, auquel il échoue.

De cette époque naissent ses premiers engagements politiques : intérêt pour le Parti socialiste auquel il adhère tout en militant au sein de l’Union nationale des étudiants de France dans les années 80 et en adhérant au club fabiusien Espace 89.

De décembre 1985 à décembre 1986, il fait son service militaire au 120e régiment du train à Fontainebleau. Cette expérience va lui valoir d’obtenir plus facilement des postes intellectuels ministériels. Ainsi, Montebourg devient standardiste dans le 19ème arrondissement de Paris puis est chargé, dans un ministère, de rédiger les discours de cérémonies ministérielles.

 

Avocat avant tout:

Arnaud Montebourg débute sa carrière en 1990 en tant qu’ avocat à la Cour d'appel de Paris et devient Premier secrétaire de la Conférence du stage des avocats de Paris trois ans plus tard. Sa carrière d’avocat a été marquée par des affaires médiatisées comme un scandale de détournement de fonds avec l'affaire du Carrefour du développement en 1992. En 1993, il est commis d’office dans l'affaire Christian Didier laquelle il plaidera deux ans plus tard, en 1995, devant la cour d'assises de Paris.

Toujours en 1993, ses qualités d’avocat sont reconnues lorsque le barreau de Paris lui dessert le Prix Bâtonnier Maurice-Allehaut.

 

Carrière politique nationale :

Elle débute réellement le 1er juin 1997 quand il est élu député de la 6e circonscription de Saône-et-Loire dans le groupe socialiste. Il animera la mission parlementaire d'information sur le blanchiment en Europe aux cotés de Vincent Peillon, mission visant à enquêter contre les paradis fiscaux en Europe.

Opposé à l’immunité du président de la république, il n’hésite pas, en 2001, à proposer au parlement le renvoi de Jacques Chirac devant la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Suite au refus de Lionel Jospin, alors Premier Ministre, cette commission n’aura pas lieu.

La même année, il fonde, avec l’éditeur et politiste Guy Birenhaum, l’association Convention pour la sixième république (C6R) qui propose une nouvelle constitution qui limiterait les pouvoirs du Président de la République à du simple arbitrage. Le premier ministre, lui même contrôlé par un Parlement aux pouvoirs accrus, serait en charge des pouvoirs de décision.

En 2002, aidé par la défaite de Lionel Jospin aux présidentielles qui désunie la Gauche socialiste, il fonde, avec Julien Dray, Vincent Peillon et Benoît Hamon, le Nouveau Parti Socialiste qui recueillera 17 % des voix au Congrès de Dijon du Parti socialiste. Lors de ce congrès, il est élu premier secrétaire fédéral de la fédération PS de Saône-et-Loire.

 

Mais une mésentente avec ceux avec qui il a crée ce courant le pousse à se retirer du mouvement du NPS en 2005. En effet, Arnaud Montebourg regrette l’absence de la nouvelle constitution de la Sixième République, un projet auquel il était très attaché. Suite à la dissociation du NPS, il décide de créer son propre mouvement en décembre 2005, un courant d'idées au sein du PS, appelé Rénover Maintenant.

 
En 2006, malgré une volonté de présenter sa candidature en tant que candidat du PS pour les présidentielles de 2007, il n’arrive pas à rassembler les trente signatures des membres du conseil national du PS qui lui auraient permis de se faire élire à l’investiture socialiste, et renonce. Il apporte officiellement son soutien à Ségolène Royal le 24 juillet 2006 et deviendra son porte-parole.

 

Mais après avoir déclaré sur le plateau du Grand Journal « Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon », il présente sa démission le 18 janvier 2007. Ségolène Royal décidera de le suspendre de ses fonctions pendant un mois plutôt que d’accepter sa démission.

 

En ce qui concerne la législature de 2007, en juin, il se fait battre au premier tour par son rival, Arnaud Danjean, mais réussit à le devancer au second tour. 

Le 27 juin 2007, Jean-Marc Ayrault le désigne vice-président du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC) de l'Assemblée Nationale. Radicalement opposé à la réforme de la carte judiciaire, il se fait remarquer en mettant en difficulté Rachida Dati la garde des sceaux lors d’une séance à l’assemblée nationale. « C'est aussi stupide que sa ministre,» déclare t-il en parlant de la réforme de la garde des sceaux.

Le 06 février 2008, Arnaud Montebourg, désireux de faire appel au référendum, annonce qu’il ne participera pas au vote qui porte sur la ratification du traité de Lisbonne.

Il se présente à l'élection cantonale de 2008 dans le canton de Montret en Saône et Loire, et est élu le 9 mars 2008 au premier tour, avec 54,59 %. Il devient ensuite président du conseil général de Saône-et-Loire et secrétaire national du Parti socialiste à la Rénovation en décembre 2008.

En mai 2009, il s’oppose, comme cinq autres membres du groupe PS, au projet de Loi Hadopi sur la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet à l'assemblée nationale en s’abstenant de voter.
 

Une nouvelle dimension au sein de la famille socialiste :

Sa notoriété grandit dès novembre 2010 lorsqu’il décide de se présenter à la primaire socialiste pour l’investiture à l'élection présidentielle de 2012.
Il plaide en faveur de plusieurs idées directrices : un « capitalisme coopératif », la « démondialisation,» une révolution industrielle verte, le démantèlement des agences de notation privées.

Il crée la surprise au premier tour le 9 octobre 2011, en s’octroyant la troisième place derrière François Hollande et Martine Aubry avec 17,2% des voix. S’il ne donne pas de consigne de vote à ses partisants pour le second tour, Montebourg annonce, quelques jours avant le second tour, qu’il votera pour François Hollande. Il s’affiche d’ailleurs à ses côtés notamment lors d’une visite à Ris-Orangis où ils boivent le « pot de l’amitié ».

Le 16 octobre 2011, Hollande devient le candidat du Parti socialiste et du Parti radical de gauche pour l'élection présidentielle de 2012.

En couple avec la journaliste Audrey Pulvar, le couple se fait agresser en rentrant d’un restaurant dans le 16e arrondissement de Paris le 28 février 2012. Ils sont pris à partie par un groupe de jeunes d’extrême droite scandant des injures antisémites et jetant des verres dans leur direction.

Nommé représentant et conseiller spécial de François Hollande début mars 2012, Arnaud Montebourg s’est rendu à Madrid pour présenter les idées de François Hollande et préparer le terrain en cas de future coopération européenne.

 

Il a déclaré, suite au grand débat précédent le second tour opposant François Hollande au Président-Candidat Nicolas Sarkozy que ce dernier était « dans les cordes, s'affaissant sous les coups."

Auparavant, Arnaud Montebourg avait clairement critiqué le programme de la droite et Nicolas Sarkozy tout particulièrement déclarant à son sujet dans le journal Le Monde : « Il liquide ce qui restait du gaullisme. Face à lui, François Hollande est le candidat du redressement républicain, celui qui reprend le drapeau, tombé dans la poussière du déshonneur, du gaullisme piétiné.»

Le 6 mai 2012, François Hollande est déclaré vainqueur de la Présidentielle 2012. Il nomme Arnaud Montebourg au poste de Ministre de l’industrie.

 

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Résumé

Le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie est chargé de la politique économique et financière. Il est le résultat dans sa forme actuelle de la scission, le 18 mars 2007 de l’ancien ministère de l’économie et des finances (Minefi) créé en 1997 par Lionel Jospin, entre le ministère des finances et de l’économie et celui du Budget.

Depuis le 29 juin 2011, François Baroin est à la tête de ce ministère. Il est secondé dans ses fonctions par Éric Besson, Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, Pierre Lellouche, secrétariat d’État au Commerce Extérieur, et par Frédéric Lefebvre, secrétariat d’État au Commerce, à l’Artisanat, aux PME, au Tourisme, aux Professions Libérales et à la Consommation.

 


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Histoire:
  • Le ministre des finances au Moyen-Âge

Tout démarre avec le besoin de l’Etat d’organiser ses finances publiques et ce sont les romains qui les premiers commencent à les aménager en centralisant les recettes de l’État au sein du fiscus (Trésor impérial) et de l’aerarium (Trésor de l’État romain). Les rois francs récupèrent le fruit des impôts romains, puis progressivement ces produits sont éclatés entre les seigneurs féodaux et le Trésor public se privatise. Ce sont les croisades qui fondent à nouveau le besoin de recettes royales mais une fonction de ministre des finances à proprement parlé, n’apparait qu’à la fin du Moyen Âge, au moment où les finances publiques s’organisent et où l’État se renforce. La fonction n’est cependant pas encore centralisée et si au XIVème siècle sous le règne de Philippe le Bel, il n’y a qu’un Trésorier, quatre Trésoriers de France se partageront cette fonction  sous celui de Charles VII au XVème siècle. Ils sont chargés des finances ordinaires, c’est-à-dire des revenus du domaine royal comme le cens et les revenus fonciers alors que quatre « généraux des finances « assurent la même fonction pour les finances extraordinaires, revenus supplémentaires levés sous la forme d’impôts. Depuis le Moyen-Âge, en effet, les finances ordinaires, couvrant les dépenses de fonctionnement de la puissance publique, se distinguent des finances extraordinaires prenant en charge des opérations ponctuelles, principalement militaires, au coût insupportable pour les seules ressources ordinaires. Il s’agissait, par souci de bonne gestion, d’éviter que le fonctionnement courant soit financé par des recettes exceptionnelles. Mais, les finances extraordinaires permettaient aussi de s’affranchir des règles ordinaires de gestion, de plus en plus contraignantes avec le temps, ce qui explique leur maintien.

De la même façon, la nécessité de finances publiques fortes est commune à l’ensemble des pays européens car la dette publique des Etats qui remonte à l’Antiquité, prend de l’ampleur au Moyen-Âge. Le ministre des finances au Moyen-Âge. Les cités-Etats de Venise et de Florence mènent des guerres incessantes. Pour payer leurs mercenaires, elles empruntent des fonds à des banquiers ou des marchands italiens et créent des titres de dette transmissibles. Les faillites sont régulières: ainsi en 1346, Edouard III d’Angleterre (qui engagea la Guerre de Cent ans contre le roi de France), ne peut plus rembourser ses créanciers italiens. Plusieurs banques florentines font alors faillite…

 

  • Pouvoir royal fort et finances centralisées

C’est pourquoi, les finances publiques vont suivre au cours des siècles, une courbe ascendante vers toujours plus de centralisation. C’est François 1er qui au début du XVIe siècle, s’y attèle en premier et réforme l’organisation des finances en les centralisant davantage. En 1523, il crée le Trésor de l’Épargne, caisse regroupant les recettes ordinaires et extraordinaires. C’est sous le règne de son fils, Henri II, qu’une seule personne sera nommée pour s’occuper des affaires financières et le titre de surintendant des Finances lui sera donné en 1561, sous Charles IX. C’est enfin, le grand ministre Sully qui donnera toute sa dimension à la fonction à partir de 1598. Sully s’occupait de l’administration des affaires du roi Henri IV qui comprend qu’il ne peut confier les finances du royaume qu’à l’homme qui gérait de main de maître, ses propres affaires. Il le nomme en 1596 au Conseil des Finances puis, vers 1598, surintendant des finances. Sully remet alors de l’ordre dans les comptes, en créant en 1601, une Chambre de justice destinée à lutter contre les malversations financières. Il s’entoure de brillants conseillers, comme l’économiste Barthélemy de Laffemas, qui développe les manufactures et  l’artisanat. Toutefois, Louis XIV supprime cette fonction en 1661 et, nomme dès 1665, un contrôleur général des Finances à la tête des finances et de l’économie du royaume. Le nom de Colbert reste particulièrement associé à cette charge qu’il occupa de 1665 à 1683.

 

  • De la Révolution jusqu’à l’Etat providence

Sous la Révolution, la fonction est sensiblement moins forte car confiée au pouvoir législatif, qui se dote d’un comité des finances, d’un bureau de la comptabilité et d’une commission de la trésorerie qui surveille les mouvements de fonds. Le ministre des Finances n’est alors qu’un simple ministre des « contributions et revenus publics ». Le retour en force de l’exécutif se fait sous le Directoire. Ensuite, le Consulat, puis l’Empire, recréent une fonction financière forte. C’est sous l’Empire d’ailleurs que l’on assiste pour la première fois, à une distinction  entre le ministre des Finances qui s’occupe des recettes et de la préparation du budget, de celui du Trésor qui exécute les dépenses. Une distinction qui ne dure guère puisque le Baron Louis, principal ministre des finances pendant plus de 15 ans sous la Restauration, les unifie à nouveau. Le pouvoir du ministre des Finances croît alors progressivement, notamment vis-à-vis des ministres dépensiers, tenus de respecter la loi de budget et de rendre compte de leurs dépenses.

Un tournant s’amorce dès la fin du 19ème siècle, avec l’avènement de l’Etat providence. Pour financer le social, l’éducation et la santé, les Etats commencent à s’endetter. Dans les années 30, une nouvelle tâche est dévolue aux Etats: les plans de relance de l’économie. Au départ occidental, le recours à la dette publique devient mondial et la fonction économique et financière des Etats acquière un pouvoir toujours croissant et centralisé.

 

  • Les restructurations modernes

Concernant les restructurations récentes, le Minéfi est créé en juin 1997 par Lionel Jospin. Ce ministère réunit en effet, les fonctions économique, financière mais également budgétaires de l’Etat. Lors de la mise en place du 1er gouvernement Fillon en mai 2007, l’organisation traditionnelle du Minefi est modifiée par la scission de ses fonctions économiques et budgétaires en deux ministères. Le ministre du Budget se trouve alors à un rang égal à celui de l’économie et des finances. Partant de cette nouvelle organisation, le budget de l’État et la gestion de la fonction publique sont désormais rattachés au Ministère du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État. Le ministère de l’Économie conserve quant à lui, la politique économique, les entreprises, la finance internationale et reçoit par ailleurs la politique de l’emploi, rattachée auparavant au Ministère des Affaires sociales, devenu Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Il repend aussi sous sa coupe le tourisme qui était auparavant sous celle du ministère des Transports, de l’Équipement, du Tourisme et de la Mer.

L’organisation et les attributions du ministère sont à nouveau modifiées lors de la mise en place du gouvernement Fillon 3, le 14 novembre 2010 lorsque la politique de l’emploi quitte le giron du ministère pour retrouver celui du Travail, de l’Emploi et de la Santé. La politique de l’industrie se voit attribuée un Ministère de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique, incluant la politique énergétique, auparavant sous la tutelle du Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Ainsi, la dénomination du ministère est modifiée en ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, un ministre et deux secrétaires d’État dépendent de ce ministère.

A l’instar, du ministère du Budget, celui de l’économie et des finances est situé en face du pont de Bercy suite au déménagement du ministère de l’aile Richelieu du Palais du Louvre qu’il occupait depuis 1871 et ce, dans l’optique des travaux du Grand Louvre décidés par François Mitterrand.

 

 

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Ses missions:

Le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie possède de larges attributions et des missions très étendues. Dans un premier temps, il met en œuvre la politique du gouvernement en matière économique, financière, de consommation et de répression des fraudes, de commerce extérieur, d’industrie, d’énergie et de matières premières, de postes et communications électroniques et de tourisme. De plus, il a une action interventionniste sur l’économie réelle en ce sens qu’il définit et exécute la politique du gouvernement concernant les petites et moyennes entreprises, le commerce et l’artisanat ainsi que les professions libérales. A ce titre, il exerce la tutelle des établissements des réseaux des chambres de métiers et de l’artisanat et des chambres de commerce et d’industrie ainsi que les attributions relatives à la création d’entreprises et à la simplification des formalités leur incombant.

 

Le décret qui créé cette administration le 18 mai 2007, prévoit :  « Le ministre de l’économie, des finances et de l’emploi prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière économique, financière, d’emploi, de formation professionnelle, de consommation et de répression des fraudes, de commerce extérieur, d’industrie, de postes et communications électroniques et de tourisme ».

 

  • Les attributions du ministère sont très étendues :

 

Ses missions en matière économiques :

Le ministère doit s’assurer de :

  • La compétitivité de l’économie française et l’attractivité du territoire ;
  • La prévision économique et financière ;
  • La concurrence, la consommation et la répression des fraudes ;
  • La statistique et les études économiques ;
  • Le commerce extérieur ;
  • La réglementation, l’analyse et le contrôle de la commande publique ;

 

Ses missions en matière financière :

En matière financière, le pouvoir règlementaire français est directement exercé par le ministre chargé de l’économie, de ce le ministère doit s’assurer :

  • Des financements, les participations, les affaires monétaires, économiques et financières nationales en concertation avec les ministres concernés dans le cadre des procédures prévues ;
  • De la législation fiscale ;
  • Du contrôle économique et financier, conjointement avec le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique.

 

Ses missions en matière industrielle :

Le ministre de l’économie exerce ces attributions en tandem  avec le ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie. Ils assurent :

  • Les orientations stratégiques industrielles et le suivi des secteurs industriels et des services ;
  • La politique des postes et communications électroniques ;
  • La politique en matière d’économie numérique ;
  • Le soutien aux nouvelles technologies, leur promotion et leur diffusion ;

 

Ses missions en matière énergétique :

Le ministère est chargé de la mise en œuvre de la politique de sûreté nucléaire, y compris le transport des matières radioactives et fissibles à usage civil, conjointement avec le ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports, du Logement et de l’Aménagement du territoire.

 

Ses missions en matière touristiques :

Il assure le suivi et le soutien des activités touristiques et la promotion du patrimoine touristique de la France.

 

  • Organisation

En raison de la transversalité de ses missions, le ministre de l’économie et des finances exerce une autorité exclusive ou conjointe sur de nombreux services et directions.

 

L’autorité sur les services d’inspection :

 

L’autorité sur les directions générales :

 

L’autorité partagée sur les services transversaux :

 

 

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Où va l’argent

Budget 2010 exécuté du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, en millions d’euros :

106 039

 

Détails :

  • Autorisations d’engagement consommées en millions d’euros :

Mission Économie :                                                                                                                                            1 953

Mission Engagements financiers de l’État :                                                                                                     42 156

Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                                    982

Mission interministérielle aide publique au développement (programme MINEFI) :                                          697

Total : 45 788

  • Crédits de paiement consommés en millions d’euros :

Mission Économie :                                                                                                                                            1 973

Mission Engagements financiers de l’État :                                                                                                     42 156

Mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                                  986

Mission interministérielle Aide publique au développement (programme MINEFI) :                                      1 170

Total : 46 285

  • Emplois en équivalent temps plein travaillé :

Mission Économie :                                                                                                                                          12 672

Mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (programme MINEFI) :                               1 294

Total : 13 966

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Polémiques:
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Débats:
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Suggestions de réformes:

Une règle d’or budgétaire en France ?

 

Déposée fin juin 2011, la règle d’or budgétaire est un projet de loi constitutionnelle, qui vise le retour à l’équilibre des comptes publics sous trois ans. Le projet, défendu en janvier 2001 par Nicolas Sarkozy a refait surface à la faveur de la crise grecque. Il prévoit de créer une nouvelle catégorie de lois, les « lois-cadres d’équilibre des finances publiques » programmant les efforts budgétaires que la France doit fournir pour assainir ses comptes.

 

Cette loi s’appliquerait à la fois au budget de l’Etat et à celui de la Sécurité sociale. Des planchers de recettes et des plafonds de dépenses seraient fixés annuellement, l’objectif étant d’atteindre l’équilibre en trois ans. Les budgets proposés par le gouvernement et votés par le Parlement devront ensuite, se conformer à cette règle d’or, sous peine d’être annulés par le Conseil constitutionnel. L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté le texte en première lecture. Ce qui ne sera pas suffisant. En effet, toute modification constitutionnelle doit être avalisée par un vote du Parlement réuni en Congrès à Versailles à la majorité des 3/5e.   

 

Or, le vote en première lecture au Parlement n’a été possible qu’avec les seules voix de la majorité, l’opposition de gauche ayant voté contre à chaque lecture. La gauche a en effet, opposé au projet, une fin de non-recevoir, dénonçant une « opération de communication ». L’opposition renvoyant ainsi,  la droite à ses propres responsabilités en matière de creusements de déficits. D’ailleurs certains observateurs économistes qualifient de démagogique l’inscription de la règle d’or dans la Constitution, estimant qu’elle l’est déjà via le Pacte de stabilité et de croissance, qui fixe, depuis le traité d’Amsterdam, à 3% la limite à ne pas dépasser pour le déficit budgétaire.

 

La majorité s’appuie sur l’exemple allemand pour argumenter en faveur du projet mais ses contradicteurs font valoir que les choses ne sont pas aussi simples. La « règle d’or » allemande qui existe en effet,  depuis 1949 n’a pas empêché le pays de s’endetter. L’article 110 de la loi fondamentale allemande de 1949, équivalent de sa Constitution, explique que « les recettes et les dépenses doivent s’équilibrer ». L’article 115 précise que « le produit des emprunts (souscrits par le pays) ne doit pas dépasser le montant des crédits d’investissements inscrits au budget ». Il ajoute qu’il « ne peut être dérogé à cette règle que pour lutter contre une perturbation de l’équilibre économique global ». S’appuyant sur cette permissivité de l’article 115,  l’Allemagne a dérogé une dizaine de fois à cette règle générale depuis 1970, et s’est endettée, à l’instar de la majeure partie des pays développés.

 

 

 

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Anciens directeurs:

François Baroin

François Baroin était ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie de juin 2011 à mai 2012 dans le gouvernement dirigé par François Fillon. Il est pris très jeune sous l'aile protectrice de Jacques Chirac, qui initie sa carrière politique en 1989, notamment à la suite d'un double drame familial auquel l'ancien président de la République n'est pas resté insensible. Cet ancien journaliste connaît une ascension fulgurante quelques années seulement après son entrée en politique, faisant alors de lui un des plus jeunes élus sur le plan local comme national.

 

François (Claude Pierre René) Baroin est né le 21 juin 1965 à Paris dans une famille aisée. Il est le fils de Michèle Paulin, ancienne employée des Postes et Télécommunications (PTT) et membre du réseau "Libération-nord PTT" au milieu des années 1940.

 

Son père, Michel Baroin, lui même fils d'un gardien de la paix, était docteur en droit et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Très actif, cet homme d'affaires est d'abord commissaire de police puis devient membre de la Direction de la surveillance du territoire (DST), avant d'être nommé sous-préfet de Nogent-sur-Seine, dans le département de l'Aube. Elu ensuite maire de Troyes, il est appelé comme chef de cabinet auprès de deux présidents de l'Assemblée Nationale, Edgar Faure et Achille Peretti. Ce dernier, ancien maire de Neuilly-sur-Seine pendant plus de 35 ans, passe pour être le père spirituel du président de la République Nicolas Sarkozy.

 

Ami personnel de Jacques Chirac et de François Mitterrand, Michel Baroin est un temps grand maître de la plus ancienne et plus importante obédience maçonnique d’Europe continentale, le Grand Orient de France. Il préside également aux destinées de la Garantie mutuelle des fonctionnaires au milieu des années 1970, puis, dix ans plus tard, à celles de la Fédération nationale d'achats des cadres, plus connue sous le nom de FNAC.

 

Pendant ce temps, son fils François Baroin, notamment ancien élève d'un lycée catholique, obtient un certificat d'aptitude professionnelle de boucher-charcutier, avant d'intégrer entre autres établissements l'université Panthéon-Assas. Il obtient deux diplômes d'études supérieures spécialisées de défense puis de sciences de l'information et des bibliothèques, et un diplôme d'études approfondies de géopolitique.

 

Peu avant ses 21 ans, en avril 1986, François Baroin assiste à la mort de sa sœur aînée Véronique, renversée accidentellement par une voiture sur un quai parisien. Moins d'un an plus tard, en février 1987, peu après la vague d'attentats terroristes qui ensanglantent la France, le père de l'actuel ministre, qui aurait été victime des suites du contentieux Eurodif entre la France et l'Iran, meurt lorsque le jet privé qui le transporte s'écrase au Cameroun. L'ancien membre de la DST avait décollé de Brazzaville, au Congo, où il venait de rencontrer le président Denis Sassou-Nguesso. Trois mois auparavant, c'est peut-être ce même contentieux qui coûtera la vie à Georges Besse, alors président-directeur général du constructeur automobile Renault et fondateur d'Eurodif, et vaudra l'enlèvement de journalistes français au Liban.

 

Ces drames personnels, qui développent chez l'actuel ministre une résistance reconnue de tous, marquent l'amorce de son destin politique.

 

 

Jacques Chirac vient en personne au domicile familial annoncer la mort du père et époux. Ces évènements tragiques poussent l'ancien président français à "prendre sous [son] aile" François Baroin, qui lui est "devenu comme un fils" et dont il s'avère être de plus en plus proche au fil du temps. L'ancien maire de Paris revêt dès lors l'habit de mentor politique et l'encourage quelques temps après à embrasser une carrière dans ce sens.

 

Bien qu'imprégné du riche parcours de son père, François Baroin ne s'inscrit pas immédiatement dans son sillon. Il débute en 1988 comme journaliste politique au sein d'Europe 1, radio privée généraliste où il œuvre pendant plus de quatre ans, notamment aux côtés de Laurence Ferrari. Jean-Pierre Elkabbach, alors directeur d'antenne, l'avait remarqué en 1987 sur le plateau télévisé de l'émission littéraire Apostrophes, au cours de la promotion du livre posthume de son père.

 

De sensibilité naturellement chiraquienne, François Baroin finit par adhérer au parti du Rassemblement pour la république en 1992, alors qu'il est déjà conseiller municipal de Nogent-sur-Seine depuis 1989. Il se fait élire député de l'Aube en 1993, à l'âge de 28 ans, ce qui fait de lui le plus jeune élu de France à la Chambre basse. Ce premier record en appelle très rapidement un second après la première élection de Jacques Chirac à la tête de l'Etat en 1995, dont l'actuel ministre a également été porte-parole pendant sa campagne présidentielle. Il est aussitôt propulsé secrétaire d'État auprès du Premier ministre Alain Juppé, au titre de porte-parole du gouvernement. Cette nomination fait alors de lui le plus jeune ministre de la Ve République. Il est ensuite élu dans la foulée, la même année, maire de Troyes, président de l'Association des maires de l'Aube, puis de nouveau député de l'Aube en 1997.

 

Devenu avocat en 2001, François Baroin préside la même année la Communauté d'agglomérations de Troyes, avant de devenir vice-président de l'Assemblée nationale de 2002 à 2005. Porte-parole puis membre du bureau politique de l'Union pour un mouvement populaire en 2003, il devient conseiller de Nicolas Sarkozy après l'élection de ce dernier à la présidence du mouvement en 2004. Nommé ministre de l'Outre-Mer sous la direction de Dominique de Villepin de 2005 à 2007, le ministre reprend, pendant moins de deux mois, le portefeuille du ministère de l’Intérieur et de l'aménagement du territoire et de l'aménagement du territoire. Il remplace à ce poste Nicolas Sarkozy, qui a alors démissionné afin de se consacrer pleinement à sa candidature à l'élection présidentielle de mai 2007. Ce court intérim lui fait atteindre un troisième record, celui de benjamin du gouvernement en place.

 

Le retrait de Jacques Chirac de la scène politique française marque un passage à vide dans les fonctions gouvernementales de François Baroin. Le départ de son géniteur politique lui permet, non sans mal, de s'affranchir de ce dernier, avant de le conforter dans une certaine liberté d'expression dont il devient le seul dépositaire. Cette période de trois ans lui donne ainsi l'occasion de critiquer le nouveau président de la République, auquel il s'oppose frontalement sur des sujets tels que la place de la France dans l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord ou encore la désignation du PDG de France Télévisions par le pouvoir exécutif.

 

François Baroin est rappelé au sein du gouvernement de François Fillon en mars 2010 comme ministre du Budget, des comptes publics et de la réforme de l’Etat. Il remplace à cette fonction Eric Woerth, entravé par l'affaire dite Woerth-Bettencourt, du nom de l'héritière et principale actionnaire du groupe L'Oréal, affaire qui lui a récemment valu d'être mis en examen pour recel et trafic d'influence passif. S'ajouteront, à la faveur d'un remaniement ministériel au mois de novembre suivant, la charge de porte-parole du gouvernement et le portefeuille de la Fonction publique. Ce dernier, précédemment dévolu à Georges Tron, change de main après que ce dernier ait été contraint à la démission quelques mois auparavant. Il est notamment accusé de viol et d'agression sexuelle par deux anciennes employées de la municipalité de Draveil, dont il est toujours le maire.

 

François Baroin doit son maroquin actuel, indirectement et en partie, à une autre accusation d'agression sexuelle, cette fois à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn. Ce dernier, alors directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est arrêté à New York le 18 mai 2011. Son incarcération, au-delà de son retentissement international et de ses conséquences, conduira Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, des finances et de l'industrie au moment des faits, à la tête du FMI. La convoitise qu'éveillera la vacance de son portefeuille, notamment de la part de Bruno Le Maire, initialement promis au poste, et de celle de l'actuel ministre, aurait donné lieu à un affrontement entre les deux hommes qui aurait poussé François Baroin à mettre sa démission en jeu. Ce dernier a été nommé en remplacement de Christine Lagarde le 29 juin 2011.

 

Homme aux goûts apparemment simples, adepte de la langue de bois peu porté sur les voyages et se qualifiant lui-même d'hypocondriaque, François Baroin semble dégager des apparences trompeuses derrière une certaine réserve. "Malgré la réputation faite à François d'être un dur parmi les durs sous sa gueule d'ange, c'est un homme de grande qualité et d'une immense discrétion". Faite sur le ton de la plaisanterie le jour de la passation de pouvoir avec l'actuel ministre, cette déclaration de Christine Lagarde résume assez bien l'homme.

 

Surnommé un temps Harry Potter lorsqu'il arborait lunettes rondes et coupe de cheveux sage, cet amateur de football, de tennis et de pêche à la truite ne parvient pas à suivre les conseils de son père lorsque ce dernier lui conseillait d'intégrer une école de commerce. Il échoue ainsi deux fois au concours d'entrée de la prestigieuse école des Hautes études commerciales. "Epicier, ce n'était pas mon truc".

 

Ancré dans l'Aube, repère d'enfance, François Baroin n'en demeure pas moins qualifié de "maire VSD" par l'opposition municipale de la ville de Troyes. Cette dernière lui reproche, bien que ce soit le cas de nombreux maires partagés entre obligations locales et contraintes nationales, de ne consacrer que ses seuls week-ends à la gestion de sa ville.

 

L'actuel maire de Troyes sait également provoquer l'ire de l'opposition socialiste à l'échelle nationale. Il déclare ainsi devant les députés réunis dans l'hémicycle, en novembre 2011, que le Parti socialiste avait été "conduit par effraction au pouvoir en 1997". Il faisait notamment allusion aux élections législatives gagnées par les socialistes après la dissolution de l'assemblée nationale voulue par Jacques Chirac. Cette déclaration provoque l'indignation bruyante des élus de gauche et l'embarras de la majorité, le président de la Chambre des députés Bernard Accoyer convenant que "la parole [y] était libre" mais qu'on "ne peut que regretter certains propos inadaptés".

 

Toujours dans le registre de la dichotomie entre droite et gauche, et justifiant le choix de son camp politique, le ministre répond en 2005 : "Le Parti socialiste ne parvient ni à solder l’héritage de Mitterrand, ni à assumer celui de [Lionel] Jospin. François Hollande en est l’incarnation la plus parfaite : il est le fils de Mitterrand, le frère de Jospin, mais il ne veut pas payer les droits de succession".

 

François Baroin annonce en août 2011 la suppression des niches fiscales. Parmi celles-ci figurent notamment le crédit d’impôt pour intérêts d’emprunt, le privilège réservé aux jeunes mariés ou encore, péniblement aboli, l'abattement de 15% sur les cotisations sociales des particuliers-employeurs. Peu à l'aise avec la langue de Shakespeare, parfaitement maîtrisée par Christine Lagarde alors en partance pour le FMI, le ministre répond à une journaliste qui, en juin 2011, lui pose une question embarrassante dans un anglais hésitant : "On prendra des cours ensemble". L'homme, qui selon ses propres propos "déteste les conflits", quitte alors brusquement la salle de presse, visiblement irrité.

 

François Baroin aurait probablement été plus inspiré s'il lui avait été demandé son sentiment sur… le groupe de rap IAM, dont il est un grand admirateur depuis l'adolescence. L'empire du côté obscur, chanson de 1997 qu'il connaît par cœur, "est" selon lui "une révélation absolue, […] la définition du rap et de l'écriture". Cette confidence à l'antenne, faite en juillet 2009 au micro d'Alexandre Ruiz sur Europe 1, pousse le ministre jusqu'à poser son flow en déclamant notamment : "Je suis le fils de Jaffar, le sale rejeton de Dark Vador, j’adore / Adapter ma technique à la manière du caméléon". Cette prestation, suffisamment rare pour être soulignée, révèle de celui qui fut, plus jeune, disc-jockey, une face cachée de l'homme diamétralement opposée à son image publique.

 

François Baroin et Valérie Broquisse, journaliste de presse écrite et présentatrice de télévision, ont été mariés pendant 15 ans. Trois enfants naîtront de cette union : Jules (1991), Constance (1992) et Louis (1995).  Sa famille semble être marquée par le destin : après la perte tragique, à quelques mois d'intervalle, de sa sœur et de son père au milieu des années 1980, son ex-femme et sa fille sont à leur tour victimes d'un grave accident de voiture fin 2002.

 

François Baroin partage sa vie depuis 2008 avec Michèle Laroque, comédienne née en 1960 et mère d'Oriane (1995), fruit de son mariage avec le metteur en scène Dominique Descamps, actuel directeur du Théâtre Fontaine à Paris. Elle décide de devenir comédienne à la suite là encore d'un grave accident de voiture survenu à l'âge de 19 ans, qui manque de lui coûter la vie et l'immobilise pendant deux ans. Elle a déclaré mettre un terme à son exil fiscal aux Etats-Unis en mai 2010, deux mois seulement après la nomination de son actuel compagnon au ministère du Budget.

 

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Création: 14.781
Budget annuel: 106 milliards d’euros
Employés:
Official Website: http://www.economie.gouv.fr

Ministère des Finances et des Comptes publics

Michel Sapin
Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

Michel Sapin a été nommé en mai 2012 au poste de ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Compagnon de route de François Hollande depuis 35 ans, il retrouve ainsi un poste central au gouvernement 10 ans après sa participation au gouvernement Jospin. Il fait partie du premier cercle d'amis de François Hollande et s'est progressivement spécialisé dans l’Économie.

 

Né à Boulogne-Billancourt (Haut-de-Seine), le 9 avril 1952, il est le fils unique d’un cadre d’une entreprise de chaudronnerie et d’une mère au foyer. Son premier fait d'arme politique intervient en mai 1968, il a alors 16 ans et est élève au prestigieux lycée parisien Henri-IV. Il participe aux «comités d’action lycéens » pendant les grèves et les manifestations.

 

Après une classe préparatoire aux Grandes Écoles dans ce même lycée, il intègre l’École Normale Supérieure (Ulm) et se prédestine à un poste de haut-fonctionnaire. Il adhère au Parti Socialiste en 1975 et fait le choix de soutenir la ligne de Michel Rocard et son acceptation de l'économie de marché . Il croise pour la première fois la route de François Hollande à l’école des officiers d’Angers, où ils effectuent ensemble leur service militaire en 1977. 

 

Son devoir militaire accompli, il intègre l’École Nationale d'Administration (ENA) en 1978 dans la promotion Voltaire. Sur les bancs de l'école, il côtoie notamment Ségolène Royal, Dominique de Villepin ou encore François Hollande. Il n'attend pas d'être diplômé pour soutenir Michel Rocard lors du congrès de Metz du Parti Socialiste en 1979.

 

 Son diplôme de haut-fonctionnaire en poche, il choisit comme première affectation le Tribunal administratif de Paris. Sur les conseils de son mentor, Michel Rocard, il revient sur les terres familiales et est élu député de l'Indre (à 28 ans) en juin 1981 grâce l'appui de ses amis rocardiens. Lors de son premier mandat à l'Assemblée nationale, il devient secrétaire de hémicycle (1983-84) puis vice-président (1984-1985) dans une large majorité de gauche.

 

Lors des élections législatives anticipées de 1986, il se présente dans son département natal, les Hauts-de-Seine, et est élu député puis réélu en 1988. Il accède cette même année au poste prisé de Président de la commission des lois.

 

Il siège à partir de 1989 au conseil municipal de Nanterre dont la mairie est communiste. Il fait son entrée au gouvernement d’Édith Cresson en mai 1991 comme Ministre délégué auprès du ministre de la Justice et laisse son mandat de député. Grand collectionneur de monnaies mais sans être un économiste pur,  il arrive à Bercy en avril 1992 pour diriger le Ministre de l’Économie et des Finances à l'époque où les bases de l'Euro sont jetées juste après la signature du Traité de Maastricht. Dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, il s'attelle au délicat chantier de la transparence économique. La loi Sapin (no 93-122 du 29 janvier 1993) entend éclaircir les comptes des partis politiques et réglementer entre autres les prestations de publicité. En parallèle de ses fonctions ministérielles, il s'implique comme conseiller régional d’Île-de-France (1992 à 1994).

 

Après la défaite de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 1995, Michel Sapin quitte Paris et son poste de membre du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France. Il se replie dans son terroir berrichon et est élu maire d'Argenton-sur-Creuse (Indre) lors des municipales de 1995.

 

Après la dissolution du Parlement en 1997 et l'accession au pouvoir du gouvernement Jospin, il se met au service du PS en tant que Secrétaire national aux questions économiques pendant un an avant de devenir secrétaire national à l'emploi (décembre 1998-mars 2000). Président de la Région Centre à partir de 1998, sa rigueur et son pragmatisme sont remarqués : il entre en mars 2000 au gouvernement socialiste comme Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’État. Tout en conservant son mandat de conseiller général de l'Indre.

 

Suite à la débâcle socialiste de mai 2002, M. Sapin redevient maire et entreprend une conquête locale du pouvoir. Son investissement au sein du Parti Socialiste ne faiblit pas : il est responsable national à la Trésorerie auprès du Premier secrétaire, François Hollande depuis 2003.

 

Sur ses terres de prédilection, il est élu Président de la Communauté de communes du Pays d'Argenton-sur-Creuse tout en exerçant son mandat au Conseil général de l'Indre jusqu'en 2004. Il met toutes ses forces dans la bataille des élections régionales d'avril 2004 et la victoire de sa liste lui permet de siéger une nouvelle fois comme président du Conseil régional du Centre.

 

Passé secrétaire national à l'économie et à la fiscalité au PS, il soutient la candidature de Ségolène Royal à l'investiture du parti en 2006. Le 15 février 2007, à la suite de la démission d'Éric Besson, il lui succède au poste de secrétaire national du PS chargé de l'économie. Devenue le «Monsieur Économie» du PS, il s'active dans l'élaboration du projet présidentiel de la candidate socialiste.

 

Malgré la déception de la défaite des socialistes à l'élection présidentielle, ce chauve discret parvient à se faire élire député en juin 2007 dans la première circonscription de l'Indre. Il démissionne alors de son poste de Président du Conseil régional pour se consacrer à sa carrière nationale même s'il redevient maire de sa commune cette même année. Il quitte la président de la communauté de communes en mars 2008.

 

Ses cinq années dans l'opposition au gouvernement Fillon et au président Nicolas Sarkozy sont marquées par le décès de son suppléant, Jean-Yves Gateaud, en novembre 2009. Membre de la commission des Finances, il président également le groupe d'amitié avec la Mauritanie. Il est voisin de son vieil ami François Hollande dans hémicycle. Et chargé de mener les négociations avec Europe Ecologie-Les Verts dans la perspective des élections législatives de juin 2012.

 

Premier soutien de François Hollande lors des primaires socialistes d'octobre 2011, il se voit confié la responsabilité de chiffrer et transformer le projet socialiste en programme politique et économique du candidat investi par le PS pendant l'automne. Il penche pour la rigueur ciblée et juste et révoque toute idée d'austérité. Pendant la campagne présidentielle, il monte au créneau pour défendre les propositions économiques du candidat PS et prône notamment une Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) flottante pour accroître le pouvoir d'achat des ménages. Son expérience ministérielle rassure les marchés économiques et il profite de l'entre-deux tours pour rencontrer les responsables des agences de notations. Il promet notamment que les dépenses de l’État seront couvertes par des économies dans le train de vie de l'administration.

 

Il s'est remarié en décembre 2011 à Valérie Scharre, journaliste au quotidien économique les Échos sous les yeux de son témoin et ami, François Hollande.

 

Son amitié indéfectible depuis plus de 35 ans avec le président de la République, François Hollande, en fait un des ténors de la majorité présidentielle.

 

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Arnaud Montebourg
Ministre du redressement productif

Arnaud Montebourg est né le 30 octobre 1962 dans la Nièvre, à Clamecy, près de Château-Chinon. Suite à l'élection de François Hollande à la tête de la présidence de la République le 6 mai 2012, Arnaud Montebourg a été désigné ministre du Redressement productif.

Fils d'un fonctionnaire de l'administration fiscale et d'une mère issue d'une famille algérienne noble, professeur d'espagnol et essayiste, il fait ses études au collège Marcelle Pardé à Dijon avant d’entrer au lycée Stéphen-Liégeard à Brochon en Côte-d’Or. De retour à Dijon après l’obtention d’une mention très bien à son baccalauréat littéraire, Arnaud Montebourg y étude le droit à l’université en 1980.

Il rejoint ensuite Paris où il intègre l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne pour poursuivre ses études de droit et en ressort diplômé d’une licence. Il entre ensuite à l’Institut d’études politiques, toujours à Paris, en 1983 et passe le concours de l’ENA, auquel il échoue.

De cette époque naissent ses premiers engagements politiques : intérêt pour le Parti socialiste auquel il adhère tout en militant au sein de l’Union nationale des étudiants de France dans les années 80 et en adhérant au club fabiusien Espace 89.

De décembre 1985 à décembre 1986, il fait son service militaire au 120e régiment du train à Fontainebleau. Cette expérience va lui valoir d’obtenir plus facilement des postes intellectuels ministériels. Ainsi, Montebourg devient standardiste dans le 19ème arrondissement de Paris puis est chargé, dans un ministère, de rédiger les discours de cérémonies ministérielles.

 

Avocat avant tout:

Arnaud Montebourg débute sa carrière en 1990 en tant qu’ avocat à la Cour d'appel de Paris et devient Premier secrétaire de la Conférence du stage des avocats de Paris trois ans plus tard. Sa carrière d’avocat a été marquée par des affaires médiatisées comme un scandale de détournement de fonds avec l'affaire du Carrefour du développement en 1992. En 1993, il est commis d’office dans l'affaire Christian Didier laquelle il plaidera deux ans plus tard, en 1995, devant la cour d'assises de Paris.

Toujours en 1993, ses qualités d’avocat sont reconnues lorsque le barreau de Paris lui dessert le Prix Bâtonnier Maurice-Allehaut.

 

Carrière politique nationale :

Elle débute réellement le 1er juin 1997 quand il est élu député de la 6e circonscription de Saône-et-Loire dans le groupe socialiste. Il animera la mission parlementaire d'information sur le blanchiment en Europe aux cotés de Vincent Peillon, mission visant à enquêter contre les paradis fiscaux en Europe.

Opposé à l’immunité du président de la république, il n’hésite pas, en 2001, à proposer au parlement le renvoi de Jacques Chirac devant la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. Suite au refus de Lionel Jospin, alors Premier Ministre, cette commission n’aura pas lieu.

La même année, il fonde, avec l’éditeur et politiste Guy Birenhaum, l’association Convention pour la sixième république (C6R) qui propose une nouvelle constitution qui limiterait les pouvoirs du Président de la République à du simple arbitrage. Le premier ministre, lui même contrôlé par un Parlement aux pouvoirs accrus, serait en charge des pouvoirs de décision.

En 2002, aidé par la défaite de Lionel Jospin aux présidentielles qui désunie la Gauche socialiste, il fonde, avec Julien Dray, Vincent Peillon et Benoît Hamon, le Nouveau Parti Socialiste qui recueillera 17 % des voix au Congrès de Dijon du Parti socialiste. Lors de ce congrès, il est élu premier secrétaire fédéral de la fédération PS de Saône-et-Loire.

 

Mais une mésentente avec ceux avec qui il a crée ce courant le pousse à se retirer du mouvement du NPS en 2005. En effet, Arnaud Montebourg regrette l’absence de la nouvelle constitution de la Sixième République, un projet auquel il était très attaché. Suite à la dissociation du NPS, il décide de créer son propre mouvement en décembre 2005, un courant d'idées au sein du PS, appelé Rénover Maintenant.

 
En 2006, malgré une volonté de présenter sa candidature en tant que candidat du PS pour les présidentielles de 2007, il n’arrive pas à rassembler les trente signatures des membres du conseil national du PS qui lui auraient permis de se faire élire à l’investiture socialiste, et renonce. Il apporte officiellement son soutien à Ségolène Royal le 24 juillet 2006 et deviendra son porte-parole.

 

Mais après avoir déclaré sur le plateau du Grand Journal « Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon », il présente sa démission le 18 janvier 2007. Ségolène Royal décidera de le suspendre de ses fonctions pendant un mois plutôt que d’accepter sa démission.

 

En ce qui concerne la législature de 2007, en juin, il se fait battre au premier tour par son rival, Arnaud Danjean, mais réussit à le devancer au second tour. 

Le 27 juin 2007, Jean-Marc Ayrault le désigne vice-président du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC) de l'Assemblée Nationale. Radicalement opposé à la réforme de la carte judiciaire, il se fait remarquer en mettant en difficulté Rachida Dati la garde des sceaux lors d’une séance à l’assemblée nationale. « C'est aussi stupide que sa ministre,» déclare t-il en parlant de la réforme de la garde des sceaux.

Le 06 février 2008, Arnaud Montebourg, désireux de faire appel au référendum, annonce qu’il ne participera pas au vote qui porte sur la ratification du traité de Lisbonne.

Il se présente à l'élection cantonale de 2008 dans le canton de Montret en Saône et Loire, et est élu le 9 mars 2008 au premier tour, avec 54,59 %. Il devient ensuite président du conseil général de Saône-et-Loire et secrétaire national du Parti socialiste à la Rénovation en décembre 2008.

En mai 2009, il s’oppose, comme cinq autres membres du groupe PS, au projet de Loi Hadopi sur la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet à l'assemblée nationale en s’abstenant de voter.
 

Une nouvelle dimension au sein de la famille socialiste :

Sa notoriété grandit dès novembre 2010 lorsqu’il décide de se présenter à la primaire socialiste pour l’investiture à l'élection présidentielle de 2012.
Il plaide en faveur de plusieurs idées directrices : un « capitalisme coopératif », la « démondialisation,» une révolution industrielle verte, le démantèlement des agences de notation privées.

Il crée la surprise au premier tour le 9 octobre 2011, en s’octroyant la troisième place derrière François Hollande et Martine Aubry avec 17,2% des voix. S’il ne donne pas de consigne de vote à ses partisants pour le second tour, Montebourg annonce, quelques jours avant le second tour, qu’il votera pour François Hollande. Il s’affiche d’ailleurs à ses côtés notamment lors d’une visite à Ris-Orangis où ils boivent le « pot de l’amitié ».

Le 16 octobre 2011, Hollande devient le candidat du Parti socialiste et du Parti radical de gauche pour l'élection présidentielle de 2012.

En couple avec la journaliste Audrey Pulvar, le couple se fait agresser en rentrant d’un restaurant dans le 16e arrondissement de Paris le 28 février 2012. Ils sont pris à partie par un groupe de jeunes d’extrême droite scandant des injures antisémites et jetant des verres dans leur direction.

Nommé représentant et conseiller spécial de François Hollande début mars 2012, Arnaud Montebourg s’est rendu à Madrid pour présenter les idées de François Hollande et préparer le terrain en cas de future coopération européenne.

 

Il a déclaré, suite au grand débat précédent le second tour opposant François Hollande au Président-Candidat Nicolas Sarkozy que ce dernier était « dans les cordes, s'affaissant sous les coups."

Auparavant, Arnaud Montebourg avait clairement critiqué le programme de la droite et Nicolas Sarkozy tout particulièrement déclarant à son sujet dans le journal Le Monde : « Il liquide ce qui restait du gaullisme. Face à lui, François Hollande est le candidat du redressement républicain, celui qui reprend le drapeau, tombé dans la poussière du déshonneur, du gaullisme piétiné.»

Le 6 mai 2012, François Hollande est déclaré vainqueur de la Présidentielle 2012. Il nomme Arnaud Montebourg au poste de Ministre de l’industrie.

 

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