Retour aux personnalités

Offical

Nom: Pierre Lellouche
Position actuelle:

Pierre Lellouche est secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur depuis novembre 2010, placé sous l'autorité du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie dans le gouvernement dirigé par François Fillon. Connu pour son soutien appuyé à Israël, il défend ardemment une approche atlantiste des relations internationales, c'est-à-dire qu'il est favorable à une alliance politique, économique et culturelle avec l'Amérique du Nord, à l'instar de l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy. Ce dernier le confine néanmoins à des responsabilités gouvernementales qui ne lui permettent pas pleinement d'exprimer ses ambitions en la matière.

 

Pierre Lellouche est né à Tunis le 3 mai 1951 dans une famille de quatre enfants. Cinq ans plus tard, il se retrouve à Paris, vivant dans des conditions difficiles dans le XIXe arrondissement. Son père Noël Lellouche, ancien membre des Forces françaises libres ayant combattu au sein de la première division française, est marié à Pierrette Basciano, d'origine italienne. Noël Lellouche vend son garage tunisien en 1956, année où la Tunisie accède à son indépendance, et rapatrie sa famille en France à bord d'un camion d'avant-guerre. Pierre Lellouche voit alors son père se reconvertir en ouvrier spécialisé chez Renault, avant d'ouvrir un modeste restaurant à Paris.

 

Encouragé par un de ses professeurs de lycée technique, l'actuel secrétaire d'Etat intègre alors le lycée Condorcet de Paris, avant d'être diplômé en droit à l'université de Paris X-Nanterre puis de l' Institut d'études politiques de Paris et, enfin, de la faculté de droit de Harvard. Il consacre sa thèse à l’internationalisation du cycle du combustible nucléaire.

 

Pris sous l'aile de Raymond Aron, intellectuel français défenseur du libéralisme, il rejoint ce dernier à la Maison des sciences de l'Homme, au sein du Groupe d'études et de recherches sur les problèmes internationaux. Cette collaboration marque l'amorce de son parcours politique et idéologique.

 

Devenu de son propre aveu "anticommuniste primaire", Pierre Lellouche, pro-israélien convaincu, est un atlantiste assumé. Il collabore par exemple, pendant une dizaine d'années, au sein du secteur politico-stratégique de l'Institut français des relations internationales, créé en 1979 par Thierry de Montbrial. Consacré à l'analyse des questions internationales et à leur prospective, ce think-thank atlantiste, dont le secrétaire d'Etat a été directeur-adjoint, compte parmi les plus influents au monde. Pierre Lellouche œuvre également comme éditorialiste pour des organes de presse influents, américains comme français, tels que l'International Herald Tribune, Le Point, Newsweek, Le Figaro ou encore Valeurs actuelles.

 

Il intègre parallèlement, en 1986, l'équipe de consultants sur les questions de Défense auprès de Jacques Chirac, alors Premier ministre de cohabitation, maire de Paris et président du Rassemblement pour la République (RPR). Ce dernier fait appel à Pierre Lellouche en 1989 en tant que conseiller diplomatique, jusqu'à l'élection présidentielle de 1995 qui le porte à la tête de l'Etat. Le secrétaire d'Etat ne profitera pas de cette aubaine politique, en raison de sa vision néoconservatrice des relations internationales, à l'opposé de l'approche pro-arabe défendue par Jacques Chirac. Paul Wolfowitz et Richard Perle, fervents défenseurs de la guerre préventive de 2003 en Irak, obsédés par la radicalisation islamiste qu'ils qualifient de "fascisme vert", font par exemple partie de ses amis revendiqués.

 

Mis toutefois en orbite au sein du RPR, il marque son entrée à l'Assemblée nationale en 1993 en privant Dominique Strauss-Kahn de son siège de député du Val d'oise. Il assoit ensuite son autorité législative au Palais Bourbon, cette fois-ci dans la quatrième circonscription de Paris, en étant réélu trois fois d'affilée, et dès le premier tour en 2007. Egalement conseiller de Paris depuis 2001 et nommé, depuis 2005, secrétaire national à la Défense au sein de l'UMP, Pierre Lellouche exerce par ailleurs comme avocat d'affaires dans un cabinet britannique spécialisé dans le risque industriel.

 

"Chacun de nous est sur terre pour accomplir une mission" a déclaré Pierre Lellouche. Une des principales missions que s'est assigné le secrétaire d'Etat consiste à propager la bonne parole de Washington en matière de défense, seule alternative à ses yeux pour l'instauration d'une démocratie de marché durable qui profiterait à l'ensemble de la planète. Ancien membre de la commission de la défense nationale et des forces armées au sein de la Chambre des députés, il s'appuie notamment, pour mener à bien sa mission, sur l'Assemblée parlementaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Il en est élu président de 2004 à 2006, désignation notamment facilitée par son soutien à l'intervention américaine en Irak en 2003.

 

Nicolas Sarkozy, dont il s'est entre-temps rapproché, le nomme en 2009 représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan. Ce poste, qu'il ne conservera que trois mois, a pour objectif de mettre en œuvre les moyens permettant la réduction de la menace terroriste dans la région. Pierre Lellouche délaisse rapidement ses nouvelles responsabilités une fois nommé secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes en juin 2009, en remplacement de Bruno le Maire qui prend alors la tête du ministère de l'Alimentation, de l'agriculture et de la pêche. Il est enfin affecté, depuis novembre 2010, date du dernier remaniement ministériel, au secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur.

 

Amateur de plongée sous-marine et de chasse au sanglier, Pierre Lellouche se qualifie de "sanglier solitaire, mais libre" […], se [laissant] guider par ses instincts". Généreux en formules parfois véhémentes, il répond ainsi à Jean-Luc Mélenchon, son contradicteur à propos du fonctionnement de l'OTAN au cours d'un débat télévisé en 2009 : "On serait au XIXe siècle, je vous convoquerais en duel, et je vous flinguerais. Et ce serait mérité."

 

L'approche atlantiste de Pierre Lellouche à l'égard des relations internationales en fait un partisan naturel de l'adhésion de la Turquie à l' Union européenne, qui trouve ses origines dès la fin des années 1950. En opposition avec Nicolas Sarkozy sur ce sujet de controverse traditionnel mais majeur, et en dépit des réticences d'une majorité de l'opinion européenne, le secrétaire d'Etat demeure attaché au ralliement économique et politique de ce pays considérablement stratégique pour les Etats-Unis, qui fut l'allié du bloc occidental durant la guerre froide.

 

Soutenant des organisations combattant la prolifération des armes de destruction massive ou assurant par exemple une veille politico-militaire ou économique, telles que the Nuclear threat initiative, the International institute for strategic studies ou encore la Commission trilatérale, Pierre Lellouche ferait également partie des personnalités sollicitées dans le cadre de la Conférence de Bilderberg, forum d'échanges privé régulièrement critiqué pour son opacité et sa faible médiatisation.

 

De confession juive, Pierre Lellouche affirmait en 2006 que sa religion lui aurait valu d'être évincé de certains postes, notamment au ministère des Affaires étrangères et européennes, dont il considère le "corps diplomatique [trop] pro-arabe" pour l'accepter à la tête de cette institution. Très sensibilisé à la question de l'antisémitisme, l'actuel secrétaire d'Etat est l'auteur de la loi du 3 février 2003, votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale, instituant l'aggravation des peines liées aux infractions à caractère raciste ou antisémite.

 

Dans son essai publié en 2006, Illusions Gauloises - Plaidoyer pour une France debout (éditions Grasset), Pierre Lellouche, d'origine napolitaine par sa mère, écrivait : "80 % de la population pénale en France est constituée d'immigrés ou de Français issus de l'immigration". Il déclarait déjà, deux années auparavant : " Il faut arrêter d’envoyer le message à toute l'Afrique qu’en France, on peut venir se brancher sur un système de chômage et de santé gratuit."

 

Marié une première fois avec une ressortissante américaine dont il n'eut pas d'enfant, il scelle une seconde union avec Marie-Laure Banon, dont la demi-sœur, Tristane Banon, est connue pour la plainte pour viol qu'elle déposa contre Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur général du Fonds monétaire international. Fille du milliardaire marocain Gabriel Banon, ancien conseiller financier de Georges Pompidou et de Yasser Arafat, la seconde épouse de Pierre Lellouche, dont il a également divorcé, a donné trois enfants à ce dernier : Anaïs, Octave-David et Eden-Liz.

 

 

Bookmark and Share