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Nom: Geneviève Fioraso
Position actuelle: Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche


Geneviève Fioraso a été nommée en mai 2012 au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette enseignante de formation et mère de deux enfants accède à son premier poste ministériel et est un des rares membres du gouvernement à avoir travaillé dans le secteur privé notamment le high-tech.

Née à Amiens dans une famille de six enfants, le 10 octobre 1954, Geneviève Fioraso se passionne pour la littérature anglophone et suit des études d'économie et d'anglais. Élève d'hypokhâgne, elle poursuit ses études à l'université où elle obtient une double maîtrise dans ces disciplines avec une spécialisation dans la littérature américaine. Sa carrière en 1975 débute comme professeur d’anglais et d’économie dans une zone d'éducation prioritaire puis au Gréta d’Amiens, une structure de l’Éducation nationale qui organisent des formations pour adultes.

Sa vie prend un tournant décisif en 1978 car elle quitte sa région natale et l'enseignement pour Grenoble et la politique. Chargée d’information puis responsable de la documentation presse à la mairie de Grenoble jusqu'en 1983, elle travaille sous la direction du rocardien Hubert Dubedout, député-maire de Grenoble. Elle devient son attachée parlementaire au printemps 1983 jusqu'à sa rapide démission en décembre. Malgré l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, Hubert Dubedout et ses collaborateurs payent leur engagement auprès de Michel Rocard.

Déterminée à promouvoir l'éducation populaire, elle fonde et administre l'Agiremploi, en 1987, une  association de formation et d’insertion des jeunes toujours en activité.

Attirée par les nouvelles technologies, elle intègre en 1989 la direction de Corys, une start-up de haute technologie fondée par l'actuel maire de Grenoble, Michel Destot. Liée au Commissariat à l’Énergie Atomique de Grenoble, cette entreprise se spécialise dans les simulateurs dans les domaines de l'énergie et des transports.  En tant que cadre dirigeante pendant 6 ans, elle s'occupe des projets européens et de recherche et développement, pour améliorer la sûreté des centrales nucléaires et thermiques. C'est à cette époque que le bassin de recherche et de développement grenoblois reçoit le surnom de « Silicon Valley » française.

En 1995, son ami et patron chez Corys, Michel Destot conquiert la mairie de Grenoble et la nomme directrice de son cabinet. Elle prend en charge les dossiers de l’économie, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l’innovation dans une ville avec un pôle universitaire scientifique important. C'est tout naturellement qu'elle crée et prend la tête en 1999 de l'Agence Régionale du Numérique, mise en place par le réseau des villes Rhône-Alpes afin de diffuser le numérique dans les PME de la région.

Devenue adjointe au Maire chargée des questions économiques et de l’innovation et du commerce en 2001, Geneviève Fioraso développe, lors du second mandat de Michel Destot, des partenariats internationaux avec de prestigieuses universités ou centres d’innovation comme Dresde en Allemagne. Elle devient également première vice-présidente de la communauté d'agglomération, Grenoble-Alpes-Métropole. Appuyée par la mairie de Grenoble et les élus locaux, elle entend créer des synergies entre les unités de recherches universitaires et les industries innovantes. Elle contribue ainsi à imaginer et traduire en pratique ce qui deviendra plus tard les pôles de compétitivité français.

Elle rejoint en 2001 le siège grenoblois de France Telecom, récemment privatisée. En tant que cadre marketing à mi-temps, elle gère un volet social de l'entreprise car elle développe les marchés émergents dans le secteur social-santé. Son expérience dans le privé et sa connaissance des dossiers la conduit, en 2003, à prendre la tête de la nouvelle société d'économie mixte Minatec Entreprises, une plateforme de valorisation industrielle dédiée aux innovations des campus grenoblois, spécialistes mondiaux des micro et nanotechnologies. Elle préside également l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble et elle quitte France Telecom en 2004 pour se consacrer à plein temps à sa nouvelle entreprise et à sa carrière politique naissante.

Inconnue du grand public, elle se présente en 2007 aux élections législatives et s'attire une attention nationale en battant largement (63% des voix) un revenant en politique, Alain Carignon, ancien maire de Grenoble et condamné pour corruption. Élue dans la première circonscription de l'Isère, elle siège comme membre de la Commission des Affaires Economiques, de l'Environnement et du Territoire et membre de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) qui la nomme au Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

A l'Assemblée Nationale, elle reprend ses dossiers de prédilection : recherche et innovation. Comme la majorité des députés socialistes, elle vote en 2007 contre la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU).

En 2008, elle co-signe - avec Claude Birraux, député et Président de l'OPECST - un rapport parlementaire qui évalue et met en lumière les problèmes de  valorisation de la recherche publique française. Elle est notamment rapporteur pour avis des budgets sur l’industrie, l’énergie, le développement durable, la recherche technologique en 2009, 2010 et 2011.

Elle partage alors son temps entre sa représentation nationale à Paris et sa carrière locale d'administratrice publique à la mairie de Grenoble et à la tête de Minatec Entreprises.

Proche du courant strauss-kahnien, Geneviève Fiorao préside le forum pour l’Enseignement supérieur et la Recherche du Parti Socialiste, présenté à Toulouse en mai 2011 lors de l'élaboration du projet socialiste pour 2012. Elle intègre ensuite l'équipe de campagne de François Hollande et prépare une réforme de l'autonomie des universités qui ne sera pas abrogée mais modifiée en s'inspirant des modèles européens.

Partisane d'une revalorisation des filières courtes post-Bac, elle compte s'attaquer à une réforme en profondeur du premier cycle universitaire. Surnommé par ses amis comme ses ennemis la « passionaria de l'innovation », elle doit rapidement se mettre au travail pour préparer la prochaine rentrée universitaire. Son premier chantier sera de négocier de nouvelles conditions de travail avec les enseignants-chercheurs dans le cadre d'une réaffectation des budgets des universités déjà autonomes et celles qui le deviendront d'ici janvier 2013.

Son directeur de cabinet est l'ancien président de l'université de Lyon I Lionel Collet et son conseiller spécial Yves Lévy.

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