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Résumé

Longtemps accolé au ministère de l’Education Nationale, cette entité a acquis son indépendance en 2007 sous le premier gouvernement Fillon. Erigé en priorité nationale, ce ministère a échappé aux coupes drastiques dans les services de l’Etat et connaît une légère augmentation annuelle de son budget grâce notamment aux Investissements d’Avenirs issus du Grand Emprunt.

 

La période 2011-2013 ne devrait pas être marquée par des suppressions de postes dans ce domaine.

 

Le ministère exerce une autorité de tutelle sur les établissements publics nationaux d’Enseignement Supérieur et de Recherche. C’est également l’institution de référence pour tous les étudiants français.


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Histoire:

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a été souvent déplacé d’un ministère à un autre (Industrie, Education Nationale). Il devient un ministère dédié uniquement à ces deux domaines pour la première fois en 1993.

Puis il est réintégré à l’Education Nationale avant de redevenir, en 2007, une composante à part entière du gouvernement. François Hollande décidera de garder les mêmes contours de compétences.

Le modèle de fonctionnement de ce ministère diffère des autres car il a vocation à devenir un partenaire des institutions décentralisées en leur offrant une autonomie de gestion tout en assurant un service d’évaluation de performance à travers de contrats pluri-annuels assortis d’objectifs chiffrés.

plus
Ses missions:

Ce ministère développe les politiques publiques en matière d’une part de l’Enseignement Supérieur (universités, Grandes Ecoles…) et d’autre part dans le cadre d’une Recherche nationale pour favoriser les innovations technologiques et assurer la croissance économique du pays.

A travers ses différents services, il supervise l’action du gouvernement, la rationalise et répartit les moyens financiers.

 

Le ministère se décompose en Directions Générales aux attributions spécifiques et compte un Secrétariat Général et différents services parallèles

 

  • Cabinet de la Ministre Valérie Pécresse
  • Bureau du Cabinet

 

  • Direction Générale pour l’Enseignement Supérieur et l’Insertion Professionnelle (DGESIP)

 

  • Direction Générale pour la Recherche et l’Innovation (DGRI)

 

  • Service de la Coordination Stratégique et Territoires

 

  • Service des Grands Projets Immobiliers

 

  • Sous-Direction des Systèmes d’Informations et Etudes Statistiques

 

 

  • Secrétariat Général (partagé avec le Ministère de l’Education Nationale)

 

  • Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) et Direction de l’Encadrement (DE) : se charge des recrutements et des évolutions de carrières des personnels des deux ministères.

 

  • Direction des Affaires Financières (DAF) : prépare les projets de budgets.

 

 

  • Direction des Affaires Juridiques (DAJ) : Conseil et expertise pour les établissements de l’Enseignement Supérieur et les Instituts de Recherche.

 

  • Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) : fournit des études statistiques sur les deux domaines.

 

  • Direction des Relations Européennes, Internationales et de la Coopération (DREIC) : s’occupe de l’ouverture internationale et au développement de la francophonie.

 

  •  Délégation de la Communication (DELCOM) et DELCOM 1 (dédié à l’Enseignement Supérieur et Recherche)

 

 

  • Service de l’Action Administrative et de la Modernisation (SAAM) : assure la mission de gestion administrative et financière de l’administration centrale.

 

  • Service des Technologies et des Systèmes d’Information (STSI)
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Où va l’argent

Dans le cadre d’une autonomisation croissante des établissements dépendants du Ministère, les budgets alloués par le gouvernement sont redistribués sur l’ensemble du territoire à travers des contrats pluri-annuels dont dépendent les financements des établissements.

 

En plus de ces conventions entre l’Etat et les différentes institutions éducatives, le Ministère est chargé de répartir des fonds spéciaux issus d’un emprunt national fait auprès des marchés financiers en 2010.

 

Plusieurs projets gouvernementaux bénéficient de cette manne financière ponctuelle appelée « les Investissements d’Avenir ».

 

L’objectif principal du gouvernement est de créer des zones d’enseignement d’excellence en stimulant l’émulation et la compétition entre les établissements d’enseignement supérieur et les instituts de recherche qui reçoivent en échange une dotation et un label d’excellence nationale dans leurs secteurs de recherche.

plus
Polémiques:

Cette politique qui favorise les regroupements d’universités et d’écoles comme la compétition entre elles a été critiqué pour son approche économique de la recherche et de l’enseignement. Cette vision « à court terme » a été dénoncée par des comités de chercheurs qui craignent de sacrifier leurs recherches au nom d’une rentabilité immédiate. Des associations comme « Sauvons la recherche » et « Sauvons l’université » ont ainsi été créées dans ce contexte.

Les syndicats d’enseignants et d’étudiants ont également critiqué une approche qu’ils considèrent comme élitiste et qui conduirait à des déserts universitaires. Selon eux, les regroupements des structures nuiraient aux petites universités qui perdraient leur financement et à long terme leur attractivité. Ils dénoncent également les sélections à l’entrée des universités qui seront la conséquence de ces lieux d’excellence universitaire.

plus
Débats:

Le débat actuel porte sur le mode d’attribution des moyens financiers de l’Etat. Car ils vont principalement aux établissements, mais beaucoup moins aux étudiants malgré un système de bourses sur critères sociaux géré par le Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires (CNOUS) et les Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS).

 

Ces dernières années, les bourses ont augmenté et l’Etat a lancé un plan de construction de logements étudiants car il existe un déficit important entre l’offre immobilière et le nombre croissant d’étudiants.

 

Les syndicats étudiants ont protesté contre le mode de calcul des bourses et ont obtenu un mois supplémentaire de bourse en 2010.

plus
Suggestions de réformes:

La réforme de fond à l’horizon 2015 va dans le sens d’un retrait progressif de l’Etat dans la vie de l’Enseignement Supérieur et vers une plus grande autonomie des établissements auparavant sous tutelle. 

Cela commence par l’acquisition des bâtiments par les universités et les écoles qui signent une convention avec l’Etat pour le transfert du patrimoine immobilier et deviennent propriétaires.

 

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Anciens directeurs:

Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez a été nommé en juin 2011 au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Auparavant, il avait été ministre chargé des Affaires Européennes depuis 2010 et membre du gouvernement depuis l'élection de son modèle en politique, Nicolas Sarkozy en 2007.

 

 

Né à Lyon, le 12 avril 1975, dans une famille bourgeoise originaire du Nord de la France, il commence sa scolarité en province avant de rejoindre Paris et les lycées sélectifs comme Louis le Grand et Henri IV. A 19 ans, il intègre sur concours l’École Normale Supérieure dont il obtient une agrégation d'Histoire. Décidé à enrichir son cursus, il suit les cours de Sciences Po Paris et de l'ENA (promotion Mandela).

 

Diplômé de l’École Normale Supérieure, agrégé d'Histoire et Major de sa promotion à l’École Nationale de l'Administration (ENA) et diplômé de Science Po Paris, Laurent Wauquiez jouit d'un livret scolaire exceptionnel et de nombreux diplômes comme un Master de Droit public.

 

Sa carrière politique le sera tout autant. Mais il reste en retrait de la vie politique à l'orée des années 2000 et part en Égypte pendant deux ans pour apprendre l'Arabe. A son retour, il se met au service de l'administration française et après un passage par l'Administration en tant qu'auditeur au Conseil d’État, il contribue à la mission Stasi (2003) sur la Laïcité en France.

 

Il quitte la vie parisienne pour le calme de son département de cœur : la Haute-Loire (centre de la France) où il avait déjà effectué un stage sous l'égide de Jacques Barrot, son mentor, qui lui a offert par la suite une place de suppléant lors de sa candidature aux législatives de 2002. Wauquiez pose ses valises dans cette région rurale et apprend à connaître son électorat.

Élu député de la Haute-Loire en 2004, en remplacement de Jacques Barrot, parti à la Commission Européenne, il devient alors le plus jeune représentant à l'Assemblée Nationale à seulement 29 ans.

Il est notamment membre de la commission des Affaires culturelles et de la Commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’État. Le ministre de l’Éducation nationale lui commande un rapport sur un de ses sujets de prédilection : le système d'attribution des bourses d'études scolaires.

 

En 2005, son ascension croise celle de Nicolas Sarkozy qui lui offre le rôle de secrétaire national de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Il sort un livre pour raconter sa vie de plus jeune député de France (« Un huron à l'Assemblée nationale ») qui le fait connaître du grand public grâce à l’intérêt nouveau des médias pour ce novice en politique.

L'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 constitue un tournant dans sa carrière politique. Il est d'abord réélu au premier tour dans sa circonscription et ensuite nommé secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement Fillon dont il doit améliorer la communication. Sa première initiative est de diffuser à la télévision les conférences du Conseil des Ministres.

 

Fort de ses expériences au sommet de l’État, il n'hésite pas à multiplier les mandats car il reprend au Parti socialiste la mairie du Puy en Velay lors des élections municipales de 2008. Ce fait d'arme lui vaut une récompense : un poste de secrétaire d’État chargé de l'Emploi auprès du ministère de l’Économie (2008-2010). Ses priorités sont d'appliquer les propositions du programme de Sarkozy. Il réforme le système de la formation professionnelle en l'orientant vers l'alternance et crée un nouveau service public de recherche d'emploi, Pôle Emploi. En parallèle, il crée son propre micro-parti : Nouvel Oxygène. En 2010, il lance, avec une cinquantaine de parlementaire de l'UMP, un club de réflexion nommé la Droite Sociale pour permettre à la sensibilité sociale du parti de s'exprimer.

 

Soutien historique du président de la République, Nicolas Sarkozy, il évolue ensuite lors des remaniements gouvernementaux vers un poste de Ministre auprès de la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, chargé des Affaires européennes (novembre 2010 – février 2011).

 

Partisan de l'alternance des élèves entre l'école et l'entreprise, il a rédigé plusieurs rapports sur l'apprentissage et les bourses étudiantes lorsqu'il s’occupait de l'Emploi sous la direction de Christine Lagarde.

 

Nommé lors du dernier remaniement au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, il n'arrive pas en terrain inconnu et reprend un chantier important de son prédécesseur : la réforme du diplôme Licence (Bac + 3) pour augmenter son attractivité auprès des entreprises et doper les embauches de jeunes diplômés issus de l'université.

 

Lors d'une émission télévisée, il dénonce l'assistanat à la française et veut voir les allocataires des prestations sociales travailler pour la communauté. Recadré par ses supérieurs, ses réflexions sont intégrées au programme de l'UMP en préparation pour 2012.

 

A la rentrée 2011, il a lancé une réflexion sur le bizutage des étudiants et comment l'éviter en mettant en place un numéro vert pour dénoncer les abus. Sous sa direction, le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé d'allouer un mois de bourse supplémentaire aux étudiants. Le nouveau ministre tente également de réguler le marché des logements estudiantins.

 

Député à 29 ans, secrétaire d’État à 32 ans, maire à 33 ans, Laurent Wauquiez gravit les échelons avec vélocité et certains sondages l'annoncent déjà comme un solide prétendant à la succession de Nicolas Sarkozy lors d'hypothétiques primaires de la droite en 2016.

 

Site Internet officiel : http://www.wauquiez.net/

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Création: 2007
Budget annuel: 23,83 milliards d’euros
Employés:

Secrétariat d'Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche

Geneviève Fioraso
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche


Geneviève Fioraso a été nommée en mai 2012 au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette enseignante de formation et mère de deux enfants accède à son premier poste ministériel et est un des rares membres du gouvernement à avoir travaillé dans le secteur privé notamment le high-tech.

Née à Amiens dans une famille de six enfants, le 10 octobre 1954, Geneviève Fioraso se passionne pour la littérature anglophone et suit des études d'économie et d'anglais. Élève d'hypokhâgne, elle poursuit ses études à l'université où elle obtient une double maîtrise dans ces disciplines avec une spécialisation dans la littérature américaine. Sa carrière en 1975 débute comme professeur d’anglais et d’économie dans une zone d'éducation prioritaire puis au Gréta d’Amiens, une structure de l’Éducation nationale qui organisent des formations pour adultes.

Sa vie prend un tournant décisif en 1978 car elle quitte sa région natale et l'enseignement pour Grenoble et la politique. Chargée d’information puis responsable de la documentation presse à la mairie de Grenoble jusqu'en 1983, elle travaille sous la direction du rocardien Hubert Dubedout, député-maire de Grenoble. Elle devient son attachée parlementaire au printemps 1983 jusqu'à sa rapide démission en décembre. Malgré l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, Hubert Dubedout et ses collaborateurs payent leur engagement auprès de Michel Rocard.

Déterminée à promouvoir l'éducation populaire, elle fonde et administre l'Agiremploi, en 1987, une  association de formation et d’insertion des jeunes toujours en activité.

Attirée par les nouvelles technologies, elle intègre en 1989 la direction de Corys, une start-up de haute technologie fondée par l'actuel maire de Grenoble, Michel Destot. Liée au Commissariat à l’Énergie Atomique de Grenoble, cette entreprise se spécialise dans les simulateurs dans les domaines de l'énergie et des transports.  En tant que cadre dirigeante pendant 6 ans, elle s'occupe des projets européens et de recherche et développement, pour améliorer la sûreté des centrales nucléaires et thermiques. C'est à cette époque que le bassin de recherche et de développement grenoblois reçoit le surnom de « Silicon Valley » française.

En 1995, son ami et patron chez Corys, Michel Destot conquiert la mairie de Grenoble et la nomme directrice de son cabinet. Elle prend en charge les dossiers de l’économie, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l’innovation dans une ville avec un pôle universitaire scientifique important. C'est tout naturellement qu'elle crée et prend la tête en 1999 de l'Agence Régionale du Numérique, mise en place par le réseau des villes Rhône-Alpes afin de diffuser le numérique dans les PME de la région.

Devenue adjointe au Maire chargée des questions économiques et de l’innovation et du commerce en 2001, Geneviève Fioraso développe, lors du second mandat de Michel Destot, des partenariats internationaux avec de prestigieuses universités ou centres d’innovation comme Dresde en Allemagne. Elle devient également première vice-présidente de la communauté d'agglomération, Grenoble-Alpes-Métropole. Appuyée par la mairie de Grenoble et les élus locaux, elle entend créer des synergies entre les unités de recherches universitaires et les industries innovantes. Elle contribue ainsi à imaginer et traduire en pratique ce qui deviendra plus tard les pôles de compétitivité français.

Elle rejoint en 2001 le siège grenoblois de France Telecom, récemment privatisée. En tant que cadre marketing à mi-temps, elle gère un volet social de l'entreprise car elle développe les marchés émergents dans le secteur social-santé. Son expérience dans le privé et sa connaissance des dossiers la conduit, en 2003, à prendre la tête de la nouvelle société d'économie mixte Minatec Entreprises, une plateforme de valorisation industrielle dédiée aux innovations des campus grenoblois, spécialistes mondiaux des micro et nanotechnologies. Elle préside également l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble et elle quitte France Telecom en 2004 pour se consacrer à plein temps à sa nouvelle entreprise et à sa carrière politique naissante.

Inconnue du grand public, elle se présente en 2007 aux élections législatives et s'attire une attention nationale en battant largement (63% des voix) un revenant en politique, Alain Carignon, ancien maire de Grenoble et condamné pour corruption. Élue dans la première circonscription de l'Isère, elle siège comme membre de la Commission des Affaires Economiques, de l'Environnement et du Territoire et membre de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) qui la nomme au Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

A l'Assemblée Nationale, elle reprend ses dossiers de prédilection : recherche et innovation. Comme la majorité des députés socialistes, elle vote en 2007 contre la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU).

En 2008, elle co-signe - avec Claude Birraux, député et Président de l'OPECST - un rapport parlementaire qui évalue et met en lumière les problèmes de  valorisation de la recherche publique française. Elle est notamment rapporteur pour avis des budgets sur l’industrie, l’énergie, le développement durable, la recherche technologique en 2009, 2010 et 2011.

Elle partage alors son temps entre sa représentation nationale à Paris et sa carrière locale d'administratrice publique à la mairie de Grenoble et à la tête de Minatec Entreprises.

Proche du courant strauss-kahnien, Geneviève Fiorao préside le forum pour l’Enseignement supérieur et la Recherche du Parti Socialiste, présenté à Toulouse en mai 2011 lors de l'élaboration du projet socialiste pour 2012. Elle intègre ensuite l'équipe de campagne de François Hollande et prépare une réforme de l'autonomie des universités qui ne sera pas abrogée mais modifiée en s'inspirant des modèles européens.

Partisane d'une revalorisation des filières courtes post-Bac, elle compte s'attaquer à une réforme en profondeur du premier cycle universitaire. Surnommé par ses amis comme ses ennemis la « passionaria de l'innovation », elle doit rapidement se mettre au travail pour préparer la prochaine rentrée universitaire. Son premier chantier sera de négocier de nouvelles conditions de travail avec les enseignants-chercheurs dans le cadre d'une réaffectation des budgets des universités déjà autonomes et celles qui le deviendront d'ici janvier 2013.

Son directeur de cabinet est l'ancien président de l'université de Lyon I Lionel Collet et son conseiller spécial Yves Lévy.

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Valérie Pécresse
Ministre du Budget

Valérie Pécresse a été nommée en juin 2011 au poste de Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État ainsi que Porte-parole du gouvernement. Elle était auparavant Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche depuis l'élection de son ami Nicolas Sarkozy en 2007.

Née le 14 juillet 1967 à Neuilly sur Seine, près de Paris, Valérie Roux est la fille d'une famille aisée et gaulliste. Son père enseignait l'économie à l'université et présidait Bolloré Telecom, une entreprise spécialisée dans les télécommunications. De son côté, sa mère est diplômée en Lettres et de Science Po Paris. Elle a rapidement appris à lire et écrire et a logiquement sauté deux classes pour obtenir son baccalauréat à 16 ans. Polyglotte (Anglais, Russe, Japonais), elle suit une classe préparatoire économique et est admise à HEC dont elle est sortie en 1988.

A 21 ans, elle a poursuivi ses études et obtenu un master de droit ainsi master 2 de fiscalité financière. Diplômée à la fois de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) et de l’École Nationale de l’Administration (ENA) dont elle sort 2e de la promotion Condorcet, cette ministre de 44 ans a choisi une carrière publique alors que son parcours étudiant la prédestinait à un poste de dirigeante d'entreprise.

Avec l'ambition de devenir juge, elle a enseigné pendant deux ans le droit constitutionnel à Science Po Paris avant de se raviser.  Elle a alors épousé sa véritable vocation publique comme Auditrice au Conseil d’État (1992-1998) avant de conseiller le Président de la République, Jacques Chirac, sur les technologies de l’information. Elle connaît l'ancien chef de l’État depuis toujours et profite de ses réseaux pour se lancer dans la vie politique.

En parallèle, elle s'est mariée en 1994 à Jérôme Pécresse (Vice-Président Exécutif d’Alstom et Président du Secteur Alstom Renewable Power) dont elle aura trois enfants.

Spécialiste des problématiques liées à la famille, elle exerce un premier mandat politique en tant que député des Yvelines dès 2002 et se montre une féministe convaincue. Elle faisait d'ailleurs partie de la Commission des affaires culturelles et était membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les femmes.

Au sein du parti présidentiel, l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), elle a gravi les échelons car elle est devenue secrétaire générale adjointe du partie chargée des études et du centre d'études politiques et en 2004, elle est désignée porte-parole du parti.

Cette même année, elle est élue Conseillère régionale d'Ile de France grâce à son implantation dans sa circonscription de Versailles.

Lors des manifestations en 2005 contre le Contrat Première Embauche (CPE), la porte-parole de l'UMP a débattu avec les étudiants contestataires et elle a acquis de l'expérience utile pour négocier avec les mouvements sociaux.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a chargé cette mère active d'un rapport sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle qu'elle a rendu en 2006.

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, elle a fait le choix de soutenir Nicolas Sarkozy en tournant le dos à la famille gaulliste.

Dès le lendemain de l'élection, elle est nommée dans le premier gouvernement Fillon au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et est chargée de préparer des réformes de fond. Fin 2007, elle a présenté un plan quinquennal avec un budget de 730 millions d’euros  afin d'améliorer le taux de réussite en licence. L’objectif est de diviser de moitié le taux d'échec en première année ainsi que de mener à 50% une classe d'âge au niveau Bac + 3.

Son premier grand acte, qui lui a valu la colère du monde universitaire, a été la signature de la loi relative aux Libertés et aux Responsabilités des Universités (LRU) qui porte son nom depuis août 2007. Elle a dû affronter plusieurs mouvements de contestation qui l’accusaient de vouloir privatiser le système public de l’enseignement supérieur et de vouloir laisser le domaine de la Recherche à la seule initiative privée. Elle a tenu tête à la rue et sa réforme a été progressivement étendue à toutes les universités françaises. C'était une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy qu'elle a personnellement mené à terme. Elle a également encouragé le développement de la langue anglaise à l'université afin de combler le retard français. Devenue une femme politique de premier plan, elle a consacré en 2007 un livre à son combat de cœur : « Etre une femme politique... c'est pas si facile»

En 2009, elle a accédé au poste de présidente de la fédération UMP des Yvelines en remplacement de Gérard Larcher. Elle a ensuite remporté la primaire UMP pour l'élection régionale de 2010 en Île-de-France, le 22 mars 2009, avec 59,9 % des suffrages. Mais sa liste est battue par celle du président sortant socialiste Jean-Paul Huchon. Le 22 mars 2010, elle est élue présidente du groupe de la Majorité présidentielle au sein du conseil régional d'Île-de-France, succédant à Roger Karoutchi.

Après avoir été l’une des rares ministres à occuper son poste depuis le premier gouvernement de François Fillon, Mme Pécresse remplace François Baroin, le 30 juin 2011, en tant que Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'Etat. Elle est aujourd'hui en charge de la politique de réduction des effectifs de la Fonction Publique.

Dans sa perspective, elle a présenté en septembre le projet de Loi de Finances 2012 qui prévoit une réduction du déficit et une meilleure maîtrise des dépenses de l’État. Mais pour faire adopter son projet, elle doit composer avec un Sénat passé à gauche qui entend bien amender ses travaux. Valérie Pécresse prône l'austérité budgétaire car les dépenses seront gelées comme en 2011. Elle est également devenue Porte-parole du gouvernement jusqu'à la fin du mandat du président Sarkozy.

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Longtemps accolé au ministère de l’Education Nationale, cette entité a acquis son indépendance en 2007 sous le premier gouvernement Fillon. Erigé en priorité nationale, ce ministère a échappé aux coupes drastiques dans les services de l’Etat et connaît une légère augmentation annuelle de son budget grâce notamment aux Investissements d’Avenirs issus du Grand Emprunt.

 

La période 2011-2013 ne devrait pas être marquée par des suppressions de postes dans ce domaine.

 

Le ministère exerce une autorité de tutelle sur les établissements publics nationaux d’Enseignement Supérieur et de Recherche. C’est également l’institution de référence pour tous les étudiants français.


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Histoire:

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a été souvent déplacé d’un ministère à un autre (Industrie, Education Nationale). Il devient un ministère dédié uniquement à ces deux domaines pour la première fois en 1993.

Puis il est réintégré à l’Education Nationale avant de redevenir, en 2007, une composante à part entière du gouvernement. François Hollande décidera de garder les mêmes contours de compétences.

Le modèle de fonctionnement de ce ministère diffère des autres car il a vocation à devenir un partenaire des institutions décentralisées en leur offrant une autonomie de gestion tout en assurant un service d’évaluation de performance à travers de contrats pluri-annuels assortis d’objectifs chiffrés.

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Ses missions:

Ce ministère développe les politiques publiques en matière d’une part de l’Enseignement Supérieur (universités, Grandes Ecoles…) et d’autre part dans le cadre d’une Recherche nationale pour favoriser les innovations technologiques et assurer la croissance économique du pays.

A travers ses différents services, il supervise l’action du gouvernement, la rationalise et répartit les moyens financiers.

 

Le ministère se décompose en Directions Générales aux attributions spécifiques et compte un Secrétariat Général et différents services parallèles

 

  • Cabinet de la Ministre Valérie Pécresse
  • Bureau du Cabinet

 

  • Direction Générale pour l’Enseignement Supérieur et l’Insertion Professionnelle (DGESIP)

 

  • Direction Générale pour la Recherche et l’Innovation (DGRI)

 

  • Service de la Coordination Stratégique et Territoires

 

  • Service des Grands Projets Immobiliers

 

  • Sous-Direction des Systèmes d’Informations et Etudes Statistiques

 

 

  • Secrétariat Général (partagé avec le Ministère de l’Education Nationale)

 

  • Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) et Direction de l’Encadrement (DE) : se charge des recrutements et des évolutions de carrières des personnels des deux ministères.

 

  • Direction des Affaires Financières (DAF) : prépare les projets de budgets.

 

 

  • Direction des Affaires Juridiques (DAJ) : Conseil et expertise pour les établissements de l’Enseignement Supérieur et les Instituts de Recherche.

 

  • Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) : fournit des études statistiques sur les deux domaines.

 

  • Direction des Relations Européennes, Internationales et de la Coopération (DREIC) : s’occupe de l’ouverture internationale et au développement de la francophonie.

 

  •  Délégation de la Communication (DELCOM) et DELCOM 1 (dédié à l’Enseignement Supérieur et Recherche)

 

 

  • Service de l’Action Administrative et de la Modernisation (SAAM) : assure la mission de gestion administrative et financière de l’administration centrale.

 

  • Service des Technologies et des Systèmes d’Information (STSI)
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Où va l’argent

Dans le cadre d’une autonomisation croissante des établissements dépendants du Ministère, les budgets alloués par le gouvernement sont redistribués sur l’ensemble du territoire à travers des contrats pluri-annuels dont dépendent les financements des établissements.

 

En plus de ces conventions entre l’Etat et les différentes institutions éducatives, le Ministère est chargé de répartir des fonds spéciaux issus d’un emprunt national fait auprès des marchés financiers en 2010.

 

Plusieurs projets gouvernementaux bénéficient de cette manne financière ponctuelle appelée « les Investissements d’Avenir ».

 

L’objectif principal du gouvernement est de créer des zones d’enseignement d’excellence en stimulant l’émulation et la compétition entre les établissements d’enseignement supérieur et les instituts de recherche qui reçoivent en échange une dotation et un label d’excellence nationale dans leurs secteurs de recherche.

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Polémiques:

Cette politique qui favorise les regroupements d’universités et d’écoles comme la compétition entre elles a été critiqué pour son approche économique de la recherche et de l’enseignement. Cette vision « à court terme » a été dénoncée par des comités de chercheurs qui craignent de sacrifier leurs recherches au nom d’une rentabilité immédiate. Des associations comme « Sauvons la recherche » et « Sauvons l’université » ont ainsi été créées dans ce contexte.

Les syndicats d’enseignants et d’étudiants ont également critiqué une approche qu’ils considèrent comme élitiste et qui conduirait à des déserts universitaires. Selon eux, les regroupements des structures nuiraient aux petites universités qui perdraient leur financement et à long terme leur attractivité. Ils dénoncent également les sélections à l’entrée des universités qui seront la conséquence de ces lieux d’excellence universitaire.

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Débats:

Le débat actuel porte sur le mode d’attribution des moyens financiers de l’Etat. Car ils vont principalement aux établissements, mais beaucoup moins aux étudiants malgré un système de bourses sur critères sociaux géré par le Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires (CNOUS) et les Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS).

 

Ces dernières années, les bourses ont augmenté et l’Etat a lancé un plan de construction de logements étudiants car il existe un déficit important entre l’offre immobilière et le nombre croissant d’étudiants.

 

Les syndicats étudiants ont protesté contre le mode de calcul des bourses et ont obtenu un mois supplémentaire de bourse en 2010.

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Suggestions de réformes:

La réforme de fond à l’horizon 2015 va dans le sens d’un retrait progressif de l’Etat dans la vie de l’Enseignement Supérieur et vers une plus grande autonomie des établissements auparavant sous tutelle. 

Cela commence par l’acquisition des bâtiments par les universités et les écoles qui signent une convention avec l’Etat pour le transfert du patrimoine immobilier et deviennent propriétaires.

 

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Anciens directeurs:

Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez a été nommé en juin 2011 au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Auparavant, il avait été ministre chargé des Affaires Européennes depuis 2010 et membre du gouvernement depuis l'élection de son modèle en politique, Nicolas Sarkozy en 2007.

 

 

Né à Lyon, le 12 avril 1975, dans une famille bourgeoise originaire du Nord de la France, il commence sa scolarité en province avant de rejoindre Paris et les lycées sélectifs comme Louis le Grand et Henri IV. A 19 ans, il intègre sur concours l’École Normale Supérieure dont il obtient une agrégation d'Histoire. Décidé à enrichir son cursus, il suit les cours de Sciences Po Paris et de l'ENA (promotion Mandela).

 

Diplômé de l’École Normale Supérieure, agrégé d'Histoire et Major de sa promotion à l’École Nationale de l'Administration (ENA) et diplômé de Science Po Paris, Laurent Wauquiez jouit d'un livret scolaire exceptionnel et de nombreux diplômes comme un Master de Droit public.

 

Sa carrière politique le sera tout autant. Mais il reste en retrait de la vie politique à l'orée des années 2000 et part en Égypte pendant deux ans pour apprendre l'Arabe. A son retour, il se met au service de l'administration française et après un passage par l'Administration en tant qu'auditeur au Conseil d’État, il contribue à la mission Stasi (2003) sur la Laïcité en France.

 

Il quitte la vie parisienne pour le calme de son département de cœur : la Haute-Loire (centre de la France) où il avait déjà effectué un stage sous l'égide de Jacques Barrot, son mentor, qui lui a offert par la suite une place de suppléant lors de sa candidature aux législatives de 2002. Wauquiez pose ses valises dans cette région rurale et apprend à connaître son électorat.

Élu député de la Haute-Loire en 2004, en remplacement de Jacques Barrot, parti à la Commission Européenne, il devient alors le plus jeune représentant à l'Assemblée Nationale à seulement 29 ans.

Il est notamment membre de la commission des Affaires culturelles et de la Commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’État. Le ministre de l’Éducation nationale lui commande un rapport sur un de ses sujets de prédilection : le système d'attribution des bourses d'études scolaires.

 

En 2005, son ascension croise celle de Nicolas Sarkozy qui lui offre le rôle de secrétaire national de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Il sort un livre pour raconter sa vie de plus jeune député de France (« Un huron à l'Assemblée nationale ») qui le fait connaître du grand public grâce à l’intérêt nouveau des médias pour ce novice en politique.

L'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 constitue un tournant dans sa carrière politique. Il est d'abord réélu au premier tour dans sa circonscription et ensuite nommé secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement Fillon dont il doit améliorer la communication. Sa première initiative est de diffuser à la télévision les conférences du Conseil des Ministres.

 

Fort de ses expériences au sommet de l’État, il n'hésite pas à multiplier les mandats car il reprend au Parti socialiste la mairie du Puy en Velay lors des élections municipales de 2008. Ce fait d'arme lui vaut une récompense : un poste de secrétaire d’État chargé de l'Emploi auprès du ministère de l’Économie (2008-2010). Ses priorités sont d'appliquer les propositions du programme de Sarkozy. Il réforme le système de la formation professionnelle en l'orientant vers l'alternance et crée un nouveau service public de recherche d'emploi, Pôle Emploi. En parallèle, il crée son propre micro-parti : Nouvel Oxygène. En 2010, il lance, avec une cinquantaine de parlementaire de l'UMP, un club de réflexion nommé la Droite Sociale pour permettre à la sensibilité sociale du parti de s'exprimer.

 

Soutien historique du président de la République, Nicolas Sarkozy, il évolue ensuite lors des remaniements gouvernementaux vers un poste de Ministre auprès de la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes, chargé des Affaires européennes (novembre 2010 – février 2011).

 

Partisan de l'alternance des élèves entre l'école et l'entreprise, il a rédigé plusieurs rapports sur l'apprentissage et les bourses étudiantes lorsqu'il s’occupait de l'Emploi sous la direction de Christine Lagarde.

 

Nommé lors du dernier remaniement au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, il n'arrive pas en terrain inconnu et reprend un chantier important de son prédécesseur : la réforme du diplôme Licence (Bac + 3) pour augmenter son attractivité auprès des entreprises et doper les embauches de jeunes diplômés issus de l'université.

 

Lors d'une émission télévisée, il dénonce l'assistanat à la française et veut voir les allocataires des prestations sociales travailler pour la communauté. Recadré par ses supérieurs, ses réflexions sont intégrées au programme de l'UMP en préparation pour 2012.

 

A la rentrée 2011, il a lancé une réflexion sur le bizutage des étudiants et comment l'éviter en mettant en place un numéro vert pour dénoncer les abus. Sous sa direction, le ministère de l'Enseignement supérieur a décidé d'allouer un mois de bourse supplémentaire aux étudiants. Le nouveau ministre tente également de réguler le marché des logements estudiantins.

 

Député à 29 ans, secrétaire d’État à 32 ans, maire à 33 ans, Laurent Wauquiez gravit les échelons avec vélocité et certains sondages l'annoncent déjà comme un solide prétendant à la succession de Nicolas Sarkozy lors d'hypothétiques primaires de la droite en 2016.

 

Site Internet officiel : http://www.wauquiez.net/

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Création: 2007
Budget annuel: 23,83 milliards d’euros
Employés:

Secrétariat d'Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche

Geneviève Fioraso
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche


Geneviève Fioraso a été nommée en mai 2012 au poste de ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Cette enseignante de formation et mère de deux enfants accède à son premier poste ministériel et est un des rares membres du gouvernement à avoir travaillé dans le secteur privé notamment le high-tech.

Née à Amiens dans une famille de six enfants, le 10 octobre 1954, Geneviève Fioraso se passionne pour la littérature anglophone et suit des études d'économie et d'anglais. Élève d'hypokhâgne, elle poursuit ses études à l'université où elle obtient une double maîtrise dans ces disciplines avec une spécialisation dans la littérature américaine. Sa carrière en 1975 débute comme professeur d’anglais et d’économie dans une zone d'éducation prioritaire puis au Gréta d’Amiens, une structure de l’Éducation nationale qui organisent des formations pour adultes.

Sa vie prend un tournant décisif en 1978 car elle quitte sa région natale et l'enseignement pour Grenoble et la politique. Chargée d’information puis responsable de la documentation presse à la mairie de Grenoble jusqu'en 1983, elle travaille sous la direction du rocardien Hubert Dubedout, député-maire de Grenoble. Elle devient son attachée parlementaire au printemps 1983 jusqu'à sa rapide démission en décembre. Malgré l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, Hubert Dubedout et ses collaborateurs payent leur engagement auprès de Michel Rocard.

Déterminée à promouvoir l'éducation populaire, elle fonde et administre l'Agiremploi, en 1987, une  association de formation et d’insertion des jeunes toujours en activité.

Attirée par les nouvelles technologies, elle intègre en 1989 la direction de Corys, une start-up de haute technologie fondée par l'actuel maire de Grenoble, Michel Destot. Liée au Commissariat à l’Énergie Atomique de Grenoble, cette entreprise se spécialise dans les simulateurs dans les domaines de l'énergie et des transports.  En tant que cadre dirigeante pendant 6 ans, elle s'occupe des projets européens et de recherche et développement, pour améliorer la sûreté des centrales nucléaires et thermiques. C'est à cette époque que le bassin de recherche et de développement grenoblois reçoit le surnom de « Silicon Valley » française.

En 1995, son ami et patron chez Corys, Michel Destot conquiert la mairie de Grenoble et la nomme directrice de son cabinet. Elle prend en charge les dossiers de l’économie, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l’innovation dans une ville avec un pôle universitaire scientifique important. C'est tout naturellement qu'elle crée et prend la tête en 1999 de l'Agence Régionale du Numérique, mise en place par le réseau des villes Rhône-Alpes afin de diffuser le numérique dans les PME de la région.

Devenue adjointe au Maire chargée des questions économiques et de l’innovation et du commerce en 2001, Geneviève Fioraso développe, lors du second mandat de Michel Destot, des partenariats internationaux avec de prestigieuses universités ou centres d’innovation comme Dresde en Allemagne. Elle devient également première vice-présidente de la communauté d'agglomération, Grenoble-Alpes-Métropole. Appuyée par la mairie de Grenoble et les élus locaux, elle entend créer des synergies entre les unités de recherches universitaires et les industries innovantes. Elle contribue ainsi à imaginer et traduire en pratique ce qui deviendra plus tard les pôles de compétitivité français.

Elle rejoint en 2001 le siège grenoblois de France Telecom, récemment privatisée. En tant que cadre marketing à mi-temps, elle gère un volet social de l'entreprise car elle développe les marchés émergents dans le secteur social-santé. Son expérience dans le privé et sa connaissance des dossiers la conduit, en 2003, à prendre la tête de la nouvelle société d'économie mixte Minatec Entreprises, une plateforme de valorisation industrielle dédiée aux innovations des campus grenoblois, spécialistes mondiaux des micro et nanotechnologies. Elle préside également l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Grenoble et elle quitte France Telecom en 2004 pour se consacrer à plein temps à sa nouvelle entreprise et à sa carrière politique naissante.

Inconnue du grand public, elle se présente en 2007 aux élections législatives et s'attire une attention nationale en battant largement (63% des voix) un revenant en politique, Alain Carignon, ancien maire de Grenoble et condamné pour corruption. Élue dans la première circonscription de l'Isère, elle siège comme membre de la Commission des Affaires Economiques, de l'Environnement et du Territoire et membre de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) qui la nomme au Conseil d’administration de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

A l'Assemblée Nationale, elle reprend ses dossiers de prédilection : recherche et innovation. Comme la majorité des députés socialistes, elle vote en 2007 contre la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU).

En 2008, elle co-signe - avec Claude Birraux, député et Président de l'OPECST - un rapport parlementaire qui évalue et met en lumière les problèmes de  valorisation de la recherche publique française. Elle est notamment rapporteur pour avis des budgets sur l’industrie, l’énergie, le développement durable, la recherche technologique en 2009, 2010 et 2011.

Elle partage alors son temps entre sa représentation nationale à Paris et sa carrière locale d'administratrice publique à la mairie de Grenoble et à la tête de Minatec Entreprises.

Proche du courant strauss-kahnien, Geneviève Fiorao préside le forum pour l’Enseignement supérieur et la Recherche du Parti Socialiste, présenté à Toulouse en mai 2011 lors de l'élaboration du projet socialiste pour 2012. Elle intègre ensuite l'équipe de campagne de François Hollande et prépare une réforme de l'autonomie des universités qui ne sera pas abrogée mais modifiée en s'inspirant des modèles européens.

Partisane d'une revalorisation des filières courtes post-Bac, elle compte s'attaquer à une réforme en profondeur du premier cycle universitaire. Surnommé par ses amis comme ses ennemis la « passionaria de l'innovation », elle doit rapidement se mettre au travail pour préparer la prochaine rentrée universitaire. Son premier chantier sera de négocier de nouvelles conditions de travail avec les enseignants-chercheurs dans le cadre d'une réaffectation des budgets des universités déjà autonomes et celles qui le deviendront d'ici janvier 2013.

Son directeur de cabinet est l'ancien président de l'université de Lyon I Lionel Collet et son conseiller spécial Yves Lévy.

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Valérie Pécresse
Ministre du Budget

Valérie Pécresse a été nommée en juin 2011 au poste de Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État ainsi que Porte-parole du gouvernement. Elle était auparavant Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche depuis l'élection de son ami Nicolas Sarkozy en 2007.

Née le 14 juillet 1967 à Neuilly sur Seine, près de Paris, Valérie Roux est la fille d'une famille aisée et gaulliste. Son père enseignait l'économie à l'université et présidait Bolloré Telecom, une entreprise spécialisée dans les télécommunications. De son côté, sa mère est diplômée en Lettres et de Science Po Paris. Elle a rapidement appris à lire et écrire et a logiquement sauté deux classes pour obtenir son baccalauréat à 16 ans. Polyglotte (Anglais, Russe, Japonais), elle suit une classe préparatoire économique et est admise à HEC dont elle est sortie en 1988.

A 21 ans, elle a poursuivi ses études et obtenu un master de droit ainsi master 2 de fiscalité financière. Diplômée à la fois de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) et de l’École Nationale de l’Administration (ENA) dont elle sort 2e de la promotion Condorcet, cette ministre de 44 ans a choisi une carrière publique alors que son parcours étudiant la prédestinait à un poste de dirigeante d'entreprise.

Avec l'ambition de devenir juge, elle a enseigné pendant deux ans le droit constitutionnel à Science Po Paris avant de se raviser.  Elle a alors épousé sa véritable vocation publique comme Auditrice au Conseil d’État (1992-1998) avant de conseiller le Président de la République, Jacques Chirac, sur les technologies de l’information. Elle connaît l'ancien chef de l’État depuis toujours et profite de ses réseaux pour se lancer dans la vie politique.

En parallèle, elle s'est mariée en 1994 à Jérôme Pécresse (Vice-Président Exécutif d’Alstom et Président du Secteur Alstom Renewable Power) dont elle aura trois enfants.

Spécialiste des problématiques liées à la famille, elle exerce un premier mandat politique en tant que député des Yvelines dès 2002 et se montre une féministe convaincue. Elle faisait d'ailleurs partie de la Commission des affaires culturelles et était membre de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les femmes.

Au sein du parti présidentiel, l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), elle a gravi les échelons car elle est devenue secrétaire générale adjointe du partie chargée des études et du centre d'études politiques et en 2004, elle est désignée porte-parole du parti.

Cette même année, elle est élue Conseillère régionale d'Ile de France grâce à son implantation dans sa circonscription de Versailles.

Lors des manifestations en 2005 contre le Contrat Première Embauche (CPE), la porte-parole de l'UMP a débattu avec les étudiants contestataires et elle a acquis de l'expérience utile pour négocier avec les mouvements sociaux.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a chargé cette mère active d'un rapport sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle qu'elle a rendu en 2006.

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, elle a fait le choix de soutenir Nicolas Sarkozy en tournant le dos à la famille gaulliste.

Dès le lendemain de l'élection, elle est nommée dans le premier gouvernement Fillon au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et est chargée de préparer des réformes de fond. Fin 2007, elle a présenté un plan quinquennal avec un budget de 730 millions d’euros  afin d'améliorer le taux de réussite en licence. L’objectif est de diviser de moitié le taux d'échec en première année ainsi que de mener à 50% une classe d'âge au niveau Bac + 3.

Son premier grand acte, qui lui a valu la colère du monde universitaire, a été la signature de la loi relative aux Libertés et aux Responsabilités des Universités (LRU) qui porte son nom depuis août 2007. Elle a dû affronter plusieurs mouvements de contestation qui l’accusaient de vouloir privatiser le système public de l’enseignement supérieur et de vouloir laisser le domaine de la Recherche à la seule initiative privée. Elle a tenu tête à la rue et sa réforme a été progressivement étendue à toutes les universités françaises. C'était une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy qu'elle a personnellement mené à terme. Elle a également encouragé le développement de la langue anglaise à l'université afin de combler le retard français. Devenue une femme politique de premier plan, elle a consacré en 2007 un livre à son combat de cœur : « Etre une femme politique... c'est pas si facile»

En 2009, elle a accédé au poste de présidente de la fédération UMP des Yvelines en remplacement de Gérard Larcher. Elle a ensuite remporté la primaire UMP pour l'élection régionale de 2010 en Île-de-France, le 22 mars 2009, avec 59,9 % des suffrages. Mais sa liste est battue par celle du président sortant socialiste Jean-Paul Huchon. Le 22 mars 2010, elle est élue présidente du groupe de la Majorité présidentielle au sein du conseil régional d'Île-de-France, succédant à Roger Karoutchi.

Après avoir été l’une des rares ministres à occuper son poste depuis le premier gouvernement de François Fillon, Mme Pécresse remplace François Baroin, le 30 juin 2011, en tant que Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'Etat. Elle est aujourd'hui en charge de la politique de réduction des effectifs de la Fonction Publique.

Dans sa perspective, elle a présenté en septembre le projet de Loi de Finances 2012 qui prévoit une réduction du déficit et une meilleure maîtrise des dépenses de l’État. Mais pour faire adopter son projet, elle doit composer avec un Sénat passé à gauche qui entend bien amender ses travaux. Valérie Pécresse prône l'austérité budgétaire car les dépenses seront gelées comme en 2011. Elle est également devenue Porte-parole du gouvernement jusqu'à la fin du mandat du président Sarkozy.

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